La crise financière a un effet de loupe: elle permet de mieux cerner certaines erreurs de politique économique commises par Nicolas Sarkozy et quelques-uns de ses prédécesseurs. De la politique budgétaire à la politique fiscale, en passant par la course aux privatisations: ce sont plus de deux décennies de déréglementation effrénée dont on mesure les ravages au travers des turbulences mondiales qui affectent la France. Radiographie en forme de parti pris. Lire aussi les résultats de la réunion d'hier à l'Elysée:Grande réunion de crise et petites décisions
Les noms des bénéficiaires d'une partie des subventions de la Politique agricole commune ont été mis en ligne, mardi 30 septembre, par le ministère français de l'agriculture, conformément à la réglementation européenne. La France a fait de son mieux pour rendre ces données difficilement exploitables. Mais on peut utiliser ce minimum réglementaire pour creuser plus profond. L'aide des lecteurs de Mediapart que cet exercice salutaire intéresserait sera la bienvenue.
Nicolas Sarkozy tient ce mardi matin une réunion de crise à l'Elysée avec des banquiers et des assureurs alors que les «accidents» se multiplient en Europe. Le sauvetage de Fortis, celui en cours de Dexia, l'effondrement d'établissements allemands et britanniques montrent la fragilité du système. Le rejet du plan de sauvetage américain par le Congrès a relancé ce mardi matin les mouvements de panique sur les marchés asiatiques. Et le système bancaire français n'est pas plus à l'abri que d'autres (dessin Damien Glez). Lire également (cliquez sur les liens pour accéder directement aux articles):Massacre à Wall Street après le rejet du plan Paulson.Un exemple cauchemardesque: le Japon et la «décennie perdue» des années 1990.
Le rejet du plan Paulson par la Chambre des représentants a provoqué un nouveau "lundi noir" à Wall Street, l'onde de choc se propageant aux marchés asiatiques mardi matin. L'Europe est désormais entrée dans l'œil du cyclone, chacun guettant avec inquiétude quel groupe bancaire suivra le Belgo-Néerlandais Fortis sur la liste des institutions placées en soins intensifs par les gouvernements. Et les banques centrales ont à nouveau inondé les marchés financiers de liquidités dans l'espoir, vain jusqu'ici, de ramener le calme.
Ni la nationalisation de Fortis ni l'accord sur le plan Paulson n'ont rassuré: toutes les banques se retrouvent désormais sous la menace d'un effondrement, alors que le crédit interbancaire est paralysé. Le système bancaire français n'est pas plus à l'abri que d'autres. Dexia et Natixis sont les premières victimes désignées par la Bourse.Lire aussi l'analyse de Philippe Riès : les Etats-Unis et l'Europe au bord d'une "trappe à liquidité".
Un spectre hante les couloirs des banques centrales et les corridors du pouvoir aux Etats-Unis et en Europe: celui de la trappe à liquidité, dont fut victime le Japon dans les années 1990, après l'éclatement de sa propre bulle spéculative. Un parallèle fascinant et plein d'enseignements.
Nicolas Sarkozy présentera mardi une série de mesures pour lutter contre l'augmentation du chômage. Le chef de l'Etat devrait annoncer une relance des emplois aidés et un recours accru aux contrats de transition professionnelle. C'est le retour d'une politique avec laquelle le gouvernement entendait rompre. Mais pour les syndicats qui réclament un grand plan de relance, il s'agit de mesures cosmétiques.
Mardi 30 septembre, contrainte et forcée, la France, comme les 26 autres pays membres de l'Union européenne, doit mettre en ligne les données personnalisées des bénéficiaires des aides au titre du développement rural, deuxième pilier de la Politique agricole commune. C'est la première étape d'un exercice de transparence salutaire dans le cadre du débat sur l'avenir de la PAC après 2013.
Alors qu'un accord sur le plan de sauvetage des banques américaines se dessine au Congrès, le monde bancaire européen vacille à son tour. Les pouvoirs publics belges, les autorités bancaires belges et européennes, se sont mobilisés, ce week-end, pour sauver Fortis. Il faut trouver une solution d'ici à lundi 29 septembre, afin d'éviter une panique bancaire.
Les élus américains n’ont toujours pas statué sur le plan de sauvetage de Wall Street, présenté le 22 septembre par la Maison Blanche et Henry Paulson, son secrétaire au Trésor, afin de remettre sur pied une économie qui connaît sa pire crise depuis 1929. Dans un entretien à Mediapart, l’historien Robert McElvaine, spécialiste de la Grande Dépression et du New Deal explique pourquoi le plan Paulson n’est pas à la hauteur de l'enjeu.
Après examen en conseil des ministres, vendredi 26 septembre, le gouvernement a présenté les grandes lignes de son projet de loi de finances pour 2007. Faute de marges de manœuvres, qui ont été consommées l'an passé, Bercy est placé dans la pire des situations: conduire une politique budgétaire récessive, au pire moment, précisément quand la récession menace. Hypothèses économiques, dépenses, impôts: Mediapart publie une radiographie de ce projet de loi et met en ligne les principaux documents publiés par le ministère des finances.
Les chiffres officiels ne seront connus que lundi 29 septembre. Mais déjà le secrétaire d'Etat à l'emploi, Laurent Wauquiez, a pris les devants: «Les chiffres du chômage seront très mauvais en août.» Entre «30.000 et 40.000» demandeurs d'emplois supplémentaires seraient inscrits. Il faut remonter en 1993, sombre année de crise en France, pour retrouver une telle progression.
Sur les années 2008 et 2009, les déficits des comptes publics français représentent l'équivalent du "plan Paulson" que les Etats-Unis se préparent à mettre en œuvre pour secourir leur système bancaire. Mais la France n'a plus aucune marge de manœuvre, compte tenu de ses engagements européens. Reste à souhaiter que les banques françaises n'aient jamais besoin d'un "plan Lagarde".
Natixis a réussi son augmentation de capital. Un document interne qui doit être discuté ce vendredi en comité de groupe des Caisses d'épargne montre l'enjeu de cette opération et les craintes de ses deux actionnaires. Les comptes des Caisses d'épargne ne portent pas encore trace des mésaventures de sa filiale bancaire, valorisée à 19,55 euros l'action dans son bilan, mais qui ne vaut plus que 2,75 euros en Bourse.