Le Conseil constitutionnel a validé l’essentiel de la réforme des retraites, qu’Emmanuel Macron a officiellement promulguée dans la nuit. La crise sociale et politique est désormais aussi institutionnelle. Les derniers garde-fous ont disparu. La voie est pavée pour les régimes illibéraux.
Les conditions de travail au Nouvel Hôpital de Navarre, dédié à la psychiatrie, ont fait l’objet d’un audit approfondi mené par un cabinet indépendant. Notre partenaire Le Poulpe a pris connaissance de ce document qui recense les nombreuses difficultés des personnels.
Partout en France, les cortèges ont largement diminué pour la douzième journée de mobilisation contre la réforme. Mais si tous les regards sont tournés vers le Conseil constitutionnel, qui rendra sa décision vendredi, la colère ne s’est pas éteinte.
L’institution de la rue de Montpensier se prononcera vendredi sur la conformité de la réforme des retraites, ainsi que sur la demande de référendum d’initiative partagée. Dans les deux cas, le pouvoir se montre confiant quant à la décision finale des « Sages », mais craint la réaction des opposants au texte.
Si l’exécutif se félicite déjà de voir la mobilisation contre la réforme des retraites décliner pour cette douzième journée d’action, la lutte aura payé de bien des manières. En trois mois, elle a libéré une folle énergie, inédite depuis bien des années. Ode à un mouvement hors-norme.
Après trois mois de mouvement social contre la réforme des retraites, la radicalité du pouvoir rend nécessaire une révision de la stratégie syndicale. Les grandes journées de manifestation ont atteint leurs limites. Comment aller plus loin ? En visant un objectif : rendre le monde du travail ingouvernable.
Inédit par sa force, le mouvement social contre la réforme des retraites l’est aussi par un antagonisme qui le traverse : il y a eu d’un côté beaucoup de monde en manifestation et de l’autre, la grève générale n’a pas eu lieu. Cette séquence est éclairante sur l’état du monde du travail, des syndicats et de leur capacité à mobiliser.
Le 11 avril, près de Grenoble, un salarié employé par un sous-traitant du Réseau de transport d’électricité est mort à la suite d’un accident du travail avec une débroussailleuse. Une enquête a été ouverte par le parquet.
Matignon aimerait que chaque ministère propose des pistes d’économies budgétaires. Mais selon « Les Échos », l’exécutif a déjà quelques idées en tête, comme couper dans les budgets du logement et des collectivités locales. Un horizon bien triste. À moins qu’il ne s’attaque (enfin) aux 160 milliards d’aides aux entreprises.
La dématérialisation accrue des procédures auprès de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) complique l’accès des retraités, souvent issus de l’immigration, à leur pension. Un collectif d’associations qui les accompagne alerte sur ces difficultés.
L’économiste Florence Jany-Catrice rappelle que l’inflation, notamment dans l’alimentation, fragilise en premier lieu les plus pauvres, qui « n’ont pas beaucoup de marges de manœuvre car leurs dépenses contraintes sont très élevées ».
Un an après la parution du livre-enquête « Handicap à vendre », de plus en plus de travailleurs en « établissements d’accompagnement par le travail » (ESAT) dénoncent un système injuste, discriminatoire et dysfonctionnel.
Le succès de ChatGPT, robot d’intelligence artificielle « générative », a lancé un nouveau récit techno-solutionniste. La réalité est néanmoins beaucoup plus complexe.
Comptes Uber Eats loués ou créés de toutes pièces, absence de titre de séjour, ceux qui sillonnent le centre-ville de Marseille racontent leur exploitation et leurs combines pour travailler malgré tout.
La Fabrique andégave, basée dans le Maine-et-Loire, produit des sacs hauts de gamme pour la marque de luxe. D’actuelles ou anciennes employées racontent les interdictions de parler et de se déplacer, les mains gelées en hiver et la crainte du chômage technique. Le tout pour un Smic.
Dans les cortèges de cette onzième journée nationale de mobilisation contre la réforme des retraites, les colères étudiante et lycéenne commencent à déborder les routines syndicales. Certains jeunes rongent leur frein et demandent un durcissement du mouvement qui ne vient pas. Surtout, ils souhaitent élargir les revendications aux préoccupations écologiques, féministes et antiracistes.