Au moment où Nicolas Sarkozy lance son idée d'un grand emprunt national, la Cour des comptes publie un rapport accablant sur l'état des finances publiques. Déficit public, endettement: la France est totalement sortie du cadre des critères de Maastricht. Bien avant la crise, tout avait commencé à déraper. Les dépenses continuent mais les recettes ont chuté. Ces chiffres soulignent l'urgence de mener un débat sur la fiscalité, que le gouvernement cherche à tout prix à occulter.
Le financier américain Bernard Madoff, 71 ans, accusé d'une escroquerie évaluée à 65 milliards de dollars au préjudice de quelque 4.800 épargnants et investisseurs du monde entier, a été condamné, lundi 29 juin, à 150 ans de prison, la peine maximale prévue par la loi. L'affaire Madoff a connu des développements en France. Mediapart les avait révélé, à la faveur d'une enquête de Laurent Maudit, que nous vous proposons à nouveau.
Quatre mois après la fin de la grève générale qui a secoué la Guadeloupe et la Martinique, l'autorité de la concurrence publie lundi 29 juin un avis sur le secteur du marché des carburants en outre-mer. Ses conclusions dénoncent «les dérives et les effets pervers» du système de régulation des prix des carburants dans ces départements.
François Fillon a réuni ses ministres dimanche 28 juin officiellement pour élaborer avec eux la façon de dépenser l'argent du grand emprunt national promis à Versailles par Nicolas Sarkozy. Et de construire, bien sûr, la «France de demain». Au sortir du séminaire, il semble pourtant que seul le volet réduction des dépenses ait été clairement amorcé. Pour ce qui est des projets d'avenir, la «vision» autoproclamée du couple exécutif reste encore dans les limbes, notamment pour ce qui est de l'environnement. Dès lors, l'emprunt de 2010 apparaît bien plus comme un référendum financier que comme un projet construit pour le pays. Analyse.
Deux ans exactement après l'éclatement de la crise des «subprime», où en est-on ? Que faire face aux urgences économique, alimentaire, sociale et climatique ? Pour trouver des réponses à ces questions compliquées, Mediapart s'est entretenu avec Amartya Sen, prix Nobel d'économie en 1998 et penseur pionnier des questions de développement. L'auteur d'Ethique et économie, professeur à Harvard et Cambridge, milite pour un retour en force de l'Etat, propose des alternatives au G-20, applaudit aux premiers pas d'Obama et prend ses distances théoriques avec Keynes. «Le monde, de plus en plus interdépendant, s'est tellement rétréci qu'il nous faut tous désormais penser à l'échelle de la planète», prévient Sen.
L'accord signé le 3 juin par la FNSEA sur le prix du lait ne satisfait pas du tout les agriculteurs. Beaucoup se mobilisent, multipliant les actions coups de poing et les manifestations, comme ce lundi au Luxembourg, en marge d'une rencontre entre ministres européens. Parmi les plus touchés, les jeunes agriculteurs, qui se sont endettés et rencontrent à présent les plus grandes difficultés. Rencontres dans le Nord, près d'Arras.
La France est le bon élève de la classe bancaire internationale, mais la complaisance n'est pas de mise. Le «maître d'école», la Commission bancaire, n'hésitera pas à sévir. La crise n'est pas finie et les risques restent élevés. C'est le message délivré vendredi 26 juin par le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, en présentant le Rapport annuel 2008 de la Commission bancaire.
Alors qu'elle est l'un des pivots du système français des retraites par répartition, la Caisse des dépôts et consignations (CDC) prépare la création d'une société commune avec sa filiale, la CNP, et le groupe Mederic, dont le délégué général est Guillaume Sarkozy, frère du chef de l'Etat. Mediapart s'est procuré le document estampillé «confidentiel» qui détaille le projet. Celui-ci table sur un déclin de la couverture offerte par les systèmes par répartition au profit des systèmes par capitalisation, individuels ou d'entreprise.
Cela aurait pu être la revanche de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Critiquée par les courants les plus libéraux de la droite, la plus puissante des institutions financières apporte la preuve, depuis le début de la crise, de sa formidable utilité. Mise à contribution dans le cadre du plan de sauvetage des banques et du secteur automobile, l'établissement abrite aussi le Fonds stratégique d'investissement, qui vient d'être créé. Mais ce rôle concédé à la CDC est aussi le prétexte pour l'Elysée de s'immiscer dans une maison placée en théorie sous la protection du Parlement. Et d'y placer des proches ou des obligés. Premier volet de notre enquête.
La fusion entre les Caisses d'épargne et les Banques populaires devait être achevée le 30 juin. Mais un sérieux contretemps vient compromettre ce calendrier. Les syndicats Sud et CGT de la Caisse d'épargne Ile-de-France viennent de déposer un référé auprès du tribunal de grande instance de Paris pour faire annuler le vote du conseil de surveillance de la Caisse. Motif: les représentants du comité d'entreprise n'ont pas eu les informations nécessaires pour rendre un avis, comme le prévoit la loi. Le juge doit se prononcer le 2 juillet.
Le mandat de Pierre Gadonneix à la présidence d'EDF expire en novembre. Les prétendants à la tête du groupe public ne manquent pas. Mais pour quelle stratégie? L'expansion internationale et la promotion de l'EPR dans le monde sont au-delà des forces du groupe, déjà très endetté. «Le nucléaire nous fait courir un péril mortel. Il faudra choisir entre l'EPR et la Bourse», assure un haut cadre dirigeant du groupe. Les salariés craignent que cela ne conduise à l'achèvement du démantèlement et de la privatisation des morceaux de choix.
Le président de la République a installé ce mercredi matin la commission du grand emprunt national. Composée de 24 membres venant des deux grandes familles politiques de la droite et de la gauche (l'UMP et le PS) ainsi que des écologistes, elle est dirigée par deux anciens premiers ministres, Alain Juppé et Michel Rocard. On y retrouve venant, ou dans la mouvance, du PS: Olivier Ferrand (fondation Terra Nova), Jean de Kervasdoué (vieux camarade de Rocard, ancien directeur des hôpitaux) ou encore Erik Orsenna (écrivain, ancien conseiller de François Mitterrand). Ainsi que Nicole Notat, ex-secrétaire générale de la CFDT... L'annonce de ce grand emprunt avait été faite en juin dernier, devant le Congrès à Versailles, sans que Nicolas Sarkzoy n'en dévoile le montant et les modalités. Il ne l'a pas fait davantage aujourd'hui, alors que ces questions risquent de peser lourd sur la dette publique.
Le plan Obama de réforme de la régulation financière aux Etats-Unis, que les lobbys s'apprêtent déjà à dépecer au Congrès, souffre d'un défaut majeur: il ne s'attaque pas sérieusement au problème du «too big to fail» de ces institutions financières géantes, dont les dirigeants se croient tout permis dans la conviction que le contribuable sera toujours présent pour éponger les pertes. Le projet européen endossé au sommet de Bruxelles n'est pas meilleur. Analyse d'un manque regrettable d'audace. (Illustration: Tim Geithner et Barack Obama.)
Le succès d'Europe Ecologie aux élections européennes du 7 juin a sans doute incité le gouvernement à la remettre au goût du jour : la taxe carbone, grande perdante du Grenelle de l'environnement, fait son retour. Mais les contours de cette nouvelle taxe, annoncée pour 2011, sont encore très flous, à l'image du Livre blanc publié début juin. Quels sont les mécanismes en débat? Les ménages vont-ils contribuer autant que les entreprises? Est-ce un impôt juste d'un point de vue social? Les expériences à l'étranger sont-elles concluantes? Retour en dix questions sur l'une des clés de voûte d'une fiscalité écolo encore à construire.
Syndicat majoritaire chez EDF, la CGT se trouve prise en porte-à-faux face aux derniers mouvements sociaux. «Nous sommes pris entre Sud et la direction», reconnaît un délégué syndical. Mais les salariés rendent aussi le syndicat comptable des changements intervenus dans l'entreprise publique au cours des cinq dernières années, et du malaise qu'ils ressentent face aux évolutions. Des non-dits pèsent car il y a bien eu un «deal» entre Nicolas Sarkozy et Bernard Thibault au printemps 2004 au moment du changement de statut. Et le président de la République n'a pas respecté ses engagements. Enquête.