Au moins 130 personnes ont été arrêtées ce mardi, notamment à l’occasion du cortège lycéen dans la matinée. Face à un dispositif policier impressionnant, la manifestation de l’après-midi s’est déroulée dans un calme relatif.
Dans toute la France, la journée de mobilisation a laissé entrevoir une crispation de plus en plus grande entre manifestants et forces de l'ordre, ne concernant pas seulement les “inorganisés” et “autonomes”, mais aussi les simples manifestants, jeunes ou moins jeunes.
Les directeurs des deux services de renseignement, Bernard Bajolet (DGSE) et Patrick Calvar (DGSI), prônent une réponse globale pour lutter contre le terrorisme. Leur discours se démarque de celui du gouvernement.
Alors que la police est mise en cause pour son comportement dans la répression des manifestations lycéennes, le sociologue Cédric Moreau de Bellaing a étudié la façon dont les déviances policières sont traitées par les services disciplinaires de la police nationale. Entretien.
Armes dangereuses, techniques d'immobilisation mortelles : l'ACAT a étudié 89 cas de violences policières. Conclusion : l'opacité règne, et les enquêtes se terminent souvent sans condamnation ni sanction.
Mediapart révèle qu’au cours de l’assaut de Saint-Denis, qui a vu la mort de deux des terroristes du 13-Novembre, seulement 11 coups de feu ont été attribués, par les experts de la police scientifique, aux djihadistes contre 1 500 aux policiers d’élite. L’essentiel des tirs essuyés par le groupe d’intervention de la police nationale a été le fait de… ses propres hommes.
Trois mois après l’assaut du RAID à Saint-Denis, qui a vu la mort de deux des terroristes du 13-Novembre, Mohamed Elshikh, un voisin sans papiers blessé par un tir des policiers, attend toujours d’être reconnu comme victime. Et espère obtenir un titre de séjour.
Alors qu'une partie de la lande doit être détruite dans les jours qui viennent, les policiers en poste à Calais se disent « au bout du rouleau ». Accusés de violences par des migrants, ils affirment ne plus toujours comprendre le sens de leur mission. Mediapart a recueilli leurs témoignages. Le risque de dérapage existe, prévient un haut gradé, tandis qu'un collègue affirme être exaspéré de « faire le boulot des Anglais ».
La Cour de cassation vient de confirmer le non-lieu rendu dans l’enquête sur la mort d’Ali Ziri, 69 ans, après une interpellation musclée par la police à Argenteuil, en 2009. La famille va engager la responsabilité de l’État et saisir la Cour européenne des droits de l'homme.
Les attentats de janvier et novembre 2015 ont exacerbé les rivalités au sein des forces de l'ordre. D'abord querelle entre groupes d'intervention, le conflit déborde et se propage à l'ensemble des deux corps.
Mis en examen pour corruption, le grand flic sarkozyste Alain Gardère rendait de nombreux services à des chefs d’entreprise, et était récompensé en retour, selon les informations obtenues par Mediapart.
Avant la réforme de la Constitution pour y inscrire l’état d’urgence, et l’examen de textes liberticides modifiant la procédure pénale, débat entre Laurence Blisson, secrétaire générale du Syndicat de la magistrature, et Michel-Antoine Thiers, membre du bureau national du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure.
L'avocat général avait requis cinq années de prison avec sursis. Mais la cour d'assises de Bobigny a choisi d'acquitter Damien Saboundjian, ce policier qui avait tué un malfaiteur en fuite. Au nom d'une légitime défense qui avait pourtant été mise à mal pendant le procès.
Le policier qui a tué Amine Bentounsi en 2012 à Noisy-le-Sec plaide toujours la légitime défense. Mais devant la cour d'assises de Bobigny, arc-bouté sur sa position, il évacue toutes les questions gênantes. Sa personnalité intransigeante et ses pleurs irrépressibles dessinent un personnage complexe à la fiabilité incertaine.
Un policier a tué Amine Bentounsi, un délinquant en fuite, d'une balle dans le dos le 21 avril 2012. C'est bien la seule certitude du procès qui se tient cette semaine devant la cour d'assises de Bobigny. Car si personne n'est en mesure de confirmer la version du policier, et surtout pas un de ses collègues qui avait tout inventé, personne n'est capable non plus de prouver qu'il a menti.
Le 21 avril 2012, un policier tue Amine Bentounsi, un délinquant en fuite, d'une balle dans le dos. Dès les premiers jours, sur fond de possible bavure, l'affaire mobilise syndicats et politiques, jusqu'au président d'alors, Nicolas Sarkozy. Près de quatre ans plus tard, le procès s'ouvre ce lundi devant la cour d'assises de Bobigny, dans un climat de forte tension.