Les Etats-Unis et le Canada constituent une même circonscription pour les Français de l'étranger. La campagne y est marquée par les fortes divisions de la droite. Mais cette élection intéresse-t-elle les 160 000 Français inscrits ? Carnet de campagne en Amérique du Nord.
Un président trop normal. Un premier ministre plus que trop normal. Un décorum républicain a minima. Ce mardi 15 mai fut d’une affreuse banalité. Et cela fait du bien. Sauf si François Hollande cédait à son tour à l'hyperprésidence. Parti pris.
Nicolas Sarkozy a donné mardi les clés de l'Élysée à son successeur. Des militants UMP mobilisés par le parti ont tenté de couvrir les sifflets par des « Nicolas, merci ! ». Une sortie sans éclat, loin de son intronisation de 2007. L'ancien chef de l'État affirme qu'il veut «se faire oublier». La question de son avenir n'est pas tranchée.
Le PS n'investira pas le député Jean-Pierre Kucheida, visé par une enquête préliminaire pour « abus de biens sociaux », pour les législatives. Mais il ne présentera pas non plus de candidat contre lui. Arnaud Montebourg, lui, « défen(d) l'idée d'une candidature d'un jeune du Pas-de-Calais ».
Des expériences montrent que si le mode de scrutin reposait sur une évaluation plutôt que sur le choix inconditionnel d'un candidat, François Bayrou aurait de sérieuses chances de devenir président de la République.
François Hollande est arrivé en tête dans 333 des 577 circonscriptions. Il perce dans un certain nombre de villes de ténors de droite. De quoi inquiéter l'UMP pour les législatives. Ministres et responsables de la majorité sortante sont menacés dans une centaine de circonscriptions.
En “Sarkozie”, un point seulement sépare l'ancien chef de l'Etat de François Hollande. Les dissensions à droite, qui sont une tradition, devraient monter d'un cran d'ici les législatives.
Des dizaines de millions de Français auront vu ce dimanche soir 6 mai 2012 un immense espoir enfin à portée de main. Après dix-sept années de présidence de droite, après cinq années de sarkozysme destructeur, un homme de gauche parvient à l’Elysée. Mais cette victoire est marquée de fragilités évidentes. Une histoire nouvelle a débuté. Elle est incertaine.
Battu dimanche soir, Nicolas Sarkozy a reconnu la défaite, dont il « porte toute la responsabilité ». Il a annoncé qu'« après 35 ans de mandats politiques », il allait « redevenir un Français parmi les Français » avec un « engagement dans la vie de (son) pays désormais différent ».
Le nouveau président a réussi là où Jospin avait échoué en 2002, en assumant à la fois l’héritage de Pierre Mendès France et celui de François Mitterrand. Pour finalement correspondre à « un moment », celui d’un pays rincé par cinq ans de sarkozysme. Récit.
Les barons de la majorité ont déjà tourné la page du sarkozysme pour préparer le troisième tour, celui de la recomposition de la droite. En jeu : la succession entre Jean-François Copé et François Fillon.
Un vote décisif a lieu ce 6 mai. Depuis plus de quatre ans, Mediapart, journal participatif, n'a cessé de décrypter la nature d'un régime qui représente une dangereuse mutation de ce qu'est la droite traditionnelle de gouvernement. Pour cette seule raison, il est urgent de tourner la page.
Si la gauche parvient au pouvoir le 6 mai, elle sera jugée sur sa capacité à mettre fin aux politiques nauséabondes et inégalitaires de l’ère Sarkozy. Mais ses succès ou ses échecs seront liés à sa capacité à penser et dépasser les clivages qui la guettent. Interpellation autour de cinq livres récents. Deuxième épisode : Déconstruire la dette.