Pour la première fois de la législature, le MoDem a soutenu, jeudi 30 avril, à l'Assemblée nationale, une proposition de loi socialiste. Alors que François Hollande, l'ancien premier secrétaire du PS, a récemment tendu la main à François Bayrou, le cabinet de ce dernier relativise cette scène inédite: «Surtout n'extrapolez pas!»
L'ancien premier secrétaire du PS ne cache plus ses ambitions pour la présidentielle, entre appel du pied à François Bayrou et lancement d'un club de réflexion. S'il veut militer en faveur d'un contrôle strict des primaires désignant le candidat socialiste en 2012, il est surtout soucieux de réoccuper le créneau social-démocrate au PS, en ruine après le fiasco de la motion Delanoë au dernier congrès. Il entend «s'adresser aux Français» et le fera après les élections européennes.
En reprenant les recettes de la campagne référendaire de 2005 contre la constitution européenne, le Front de gauche espère être «le débouché politique au mouvement social» lors des prochaines élections européennes. Le PCF, le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et l'association "Unir à gauche" (ex-tendance minoritaire de la LCR) visent un élu par circonscription. Si les premiers meetings attirent les «militants du premier cercle», ce Front doit encore trouver un espace entre le NPA, Lutte Ouvrière et José Bové, qui a rallié Europe-écologie.
Cela ressemble fort à un passé qui ne passe pas. Alors que le secrétaire d'Etat chargé au commerce, Hervé Novelli, vient d'annoncer son intention de déposer plainte pour diffamation contre France 3 qui a récemment consacré un reportage à ses antécédents au sein de l'extrême droite, Mediapart publie une série de documents attestant les liens passés – et parfois même présents – de ce membre du gouvernement avec des mouvements et des figures de l'ultra-droite nationaliste française.
Le parti socialiste n'a pu mobiliser que 1.500 personnes au Zénith ce dimanche, à l'occasion de son Printemps des libertés. Surmontant cette déception, l'entourage de Martine Aubry veut retenir la résurgence de ses liens avec le mouvement associatif et social. Et veut croire qu'il s'agit d'une «étape» vers la remise en route du parti, comme de la remobilisation de ses militants.
À l'issue de sa convention nationale, le parti socialiste a adopté définitivement ses listes pour le prochain scrutin européen. Si tout le monde semble vouloir oublier les rancœurs consécutives à la désignation des candidats, les interrogations demeurent quant à la stratégie et la campagne, on pense déjà à l'après...
Photo (de gauche à droite): Vincent Peillon, Martine Aubry, Harlem Désir.
Alors que Nicolas Sarkozy refuse tout aménagement du bouclier fiscal, la commission des finances de l'Assemblée nationale a adopté, mercredi 18 mars, un amendement de Pierre Méhaignerie (UMP) qui vise à l'ébrécher, en taxant les plus hauts revenus. S'il n'a quasiment aucune chance de passer dans l'hémicycle, il révèle les divisions de la droite sur le sujet.
François Fillon engage ce mardi la responsabilité du gouvernement devant l'Assemblée: un moyen de neutraliser l'opposition de députés UMP contre le retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan. C'est un sujet de désaccord supplémentaire: car la majorité UMP s'exaspère de plus en plus ouvertement des initiatives de l'Elysée. Certains parlementaires demandent la suppression du bouclier fiscal, d'autres s'inquiètent de l'explosion de la dette, d'autres encore déplorent les passages en force devant le Parlement ou l'annonce inopinée d'un «statut des beaux-parents». Revue de détail de cette droite que Nicolas Sarkozy inquiète.
Les listes européennes du parti socialiste ont été validées par les militants, dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 mars, lors d'un scrutin marqué par une faible participation (entre 35 et 40%, chiffres non définitifs). Toutes, sauf une. Dans le Limousin, Haute-Vienne et Corrèze ont massivement rejeté la proposition du conseil national, avec le fabiusien Henri Weber en tête de liste. Solférino y voit la patte de François Hollande. Et compte passer en force.
Alors que les militants socialistes doivent entériner ce jeudi les listes aux européennes lors d'un vote militant sur fond de nouvelles divisions internes, Mediapart a interrogé des secrétaires de section et des conseillers fédéraux du parti socialiste. Tous expriment une certaine lassitude, certains face à la méthode de désignation des candidats, d'autres envers la permanence des querelles intestines. Témoignages d'une base militante résignée.
L'eurodéputé sortant et maire de Quimper (Finistère) explique à Mediapart les raisons de son hostilité aux listes européennes du PS, qui doivent être votées par les militants, jeudi 12 mars. Il s'insurge contre cette «espèce de mercato négocié par des sous-chefs de courants» et plaide pour une régionalisation des investitures.
Sa direction à peine réunifiée avec l'entrée des "royalistes", le parti socialiste s'offre un nouveau conflit interne, à l'occasion de la constitution des listes aux européennes. Alors que les représentants des quatre motions en lice au dernier congrès semblaient s'être entendus, le maire de Lyon, Gérard Collomb, mène la fronde de grands élus locaux s'estimant lésés par la répartition des postes éligibles pour le Parlement de Strasbourg.
Les sénateurs ont entamé, mardi 3 mars, l'examen du projet de loi pénitentiaire, très attendu. A cette occasion, le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a protesté contre l'utilisation de la "procédure d'urgence" par le gouvernement. Il a solennellement demandé à Matignon d'y renoncer et de donner au Parlement le temps de travailler. Le président de la commission des Lois de l'Assemblée, Jean-Luc Warsmann (UMP), dénonce «une profonde erreur» de l'exécutif.
Alors que la fronde s'organise du côté de ceux qui s'estiment mal servis, le PS semble s'être mis d'accord sur un texte d'orientation, devant servir de base programmatique à la campagne pour les élections européennes. Si certains concepts sont flous, comme le «juste échange», la grande majorité du parti paraît s'être accordée sur une vision médiane, mi-oui mi-non, de la construction européenne.
Bien qu'il l'ait atténuée depuis, la déclaration de l'eurodéputé PS sur son investiture «contre son gré» étonne. Désigné tête de liste aux européennes dans la circonscription Sud-Est, il assure qu'il aurait préféré l'être dans «sa région», la Picardie, où il fut élu député, et donc dans la zone Nord-Ouest. Une région dont il s'est pourtant retiré à l'issue du congrès de Reims. Hormis mettre de l'huile sur le feu d'une cohabitation nouvelle avec Martine Aubry, on ne comprend guère les raisons d'une telle déclaration. Parti pris.
La justice enquête sur lui, ses dépenses, ses voyages et ses passions de collectionneur. Julien Dray garde bon nombre de ses secrets. Mediapart est allé dans l'Essonne où le fondateur de SOS Racisme et de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl) a construit une grande partie de sa carrière politique.