Porté par la crise géorgienne cet été et par la présidence de l'Union européenne, bousculé par la crise financière, Nicolas Sarkozy a plutôt profité de cette année 2008. Il s'est fait connaître à l'étranger et, sur le plan intérieur, le chef de l'Etat a profité des dissensions au PS pour faire passer ses réformes. Si la fin d'année a été plus délicate en raison de la crise sociale qui s'étend sur le pays, le bilan d'ensemble qu'il ne manquera pas de tirer ce soir lui est favorable. Mais que restera-t-il de cet hyper-activisme? L'année Sarko en cinq chapitres, vue à travers les articles et documents proposés durant l'année par Mediapart.
L'Elysée avait promis des vœux directs, lucides, positifs avec un Président attentif qui, après avoir réformé l'Europe en 2008, réformera la France en 2009 malgré la crise. C'est fait. N'empêche que derrière la coutume de ce rendez-vous télévisuel se cache une singularité du pouvoir sarkozyste: jamais un Président n'a été autant présent sur le petit écran.
Lire aussi, le bilan décrypté par Mediapart.
Et PC, PS, MoDem et Verts devancent le président.
Pour entendre les vœux, cliquez ici.
La création du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) – dont le congrès national aura lieu du 6 au 8 février – sera une des actualités politiques du début 2009. Pour accompagner ce congrès, Olivier Besancenot publiera avec Daniel Bensaïd Le Socialisme du XXIe siècle. Entretien vidéo avec ce philosophe engagé qui revient sur les quinze dernières années de la Ligue communiste révolutionnaire avant sa dissolution au profit du NPA.
La création du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) – dont le congrès national aura lieu du 6 au 8 février – sera une des actualités politiques du début 2009. Pour accompagner ce congrès, Olivier Besancenot publiera avec Daniel Bensaïd Le Socialisme du XXIe siècle. Entretien vidéo avec ce philosophe engagé qui revient sur les quinze dernières années de la Ligue communiste révolutionnaire avant sa dissolution au profit du NPA.
Le député de Dordogne, Daniel Garrigue, gaulliste, vient de démissionner de l'UMP pour protester contre la politique menée par Nicolas Sarkozy, jugée insuffisamment sociale et brouillonne à l'étranger. «Trop de désaccords de fond», tranche cet ancien du RPR chiraquien, auquel il avait adhéré dès sa création. Ce fidèle d'Alain Juppé voudrait désormais créer son propre parti. Rencontre.
Le parti socialiste, qui a tenu ce mardi son premier bureau national de «l'ère Aubry», réfléchit à son premier test électoral. Avec appréhension, car les élections au Parlement de Strasbourg ont tout du piège. Après l'excellent score de 2004, la dégringolade menace pour un parti encore fracturé. Les socialistes vont devoir s'accorder sur les listes et, surtout, sur un programme crédible qui permette de surmonter les divisions toujours fortes nées du référendum de 2005.
Au deuxième sous-sol de l'arche de la Défense à Paris, les communistes discutent de leur avenir en congrès. Le millier de délégués pourraient avoir à choisir entre trois lignes dimanche, qui apparaissent au gré de débats studieux et moroses. D'un côté, les tenants d'une continuité avec une direction rajeunie autour de Marie-George Buffet, Pierre Laurent et Olivier Dartigolles, soutenus par les «orthodoxes» du parti, qui devraient être largement majoritaires, après l'adoption du texte d'orientation à 74%. De l'autre, les partisans d'une refondation du parti tournée vers le reste de la "gauche de gauche", emmenés par Marie-Pierre Vieu et soutenus par les «rénovateurs» et des proches de Jean-Claude Gayssot et Robert Hue. Enfin, les «identitaires» de Nicolas Marchand devraient aussi faire liste à part.
Passé le temps de la contestation des résultats, puis celui du constat de leur éviction de la direction, les proches de Ségolène Royal pensent à l'après. «On nous a mis à la rue», assure Vincent Peillon. L'heure est à la structuration d'un courant tricéphale, entre Désirs d'avenir à l'extérieur du parti, une coordination entre les militants socialistes dans les fédérations et un "sous-groupe" socialiste de députés à l'Assemblée. Dans la perspective de la présidentielle de 2012.
En recevant les préfets à Matignon, mardi 9 décembre, pour leur donner ses instructions, François Fillon a explicité le plan de relance concocté par l'Elysée. Il s'est surtout accordé un petit moment de bonheur en existant enfin face à un président omniprésent depuis le début de la crise.
Le conseil national, qui s'est réuni, samedi 6 décembre, pour élire la nouvelle direction du parti socialiste, où ne figure aucun partisan de Ségolène Royal, l'eurodéputé Benoît Hamon a été choisi comme porte-parole de Martine Aubry. Entretien avec le leader de l'aile gauche du PS, qui analyse l'état du parti, continue à pourfendre le "royalisme" et évoque sa vision de l'avenir. Lire aussi:
David Lebon, l'atout jeune de Martine Aubry
À l'ombre des Claude Bartolone, Jean-Christophe Cambadélis ou François Lamy, David Lebon trace sa route dans l'entourage de la nouvelle première secrétaire du PS. À 31 ans, cet ancien président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), qui a «grandi politiquement» aux côtés de Benoît Hamon, sera promu dans la direction du parti samedi et symbolise une génération militante ancrée à gauche et désireuse de rénover l'appareil. Portrait.
Les députés de gauche ont saisi le débat sur la réforme de l'audiovisuel public, lundi, pour dénoncer les «conditions choquantes» de l'interpellation, vendredi, du journaliste de Libération, Vittorio de Filippis. Le socialiste Christian Paul voit dans cette affaire «une traduction logique, mécanique du climat de chasse aux sorcières [pratiquée] à l'égard des journalistes qui déplaisent au pouvoir». Et de citer, au micro, l'appel de la Colline lancé par Mediapart et RSF. Au micro de Mediapart, la ministre de la culture, Christine Albanel, a rejeté tout «amalgame» avec la situation générale des médias. Lire aussi:
Le «JDD», chaque dimanche, heureux en Sarkozie!
Le président prend à contre-pied Dati et Alliot-Marie
Le conseil national du PS a validé, mardi 25 novembre, les conclusions de la commission de «récolement». Martine Aubry dispose de 102 voix d'avance sur Ségolène Royal, et a été élue première secrétaire, avec une volonté de «tendre la main» et de «renouveler en profondeur le parti». Alors que Ségolène Royal a fait montre d'apaisement, ses proches, qui ont déposé mardi matin un mémoire demandant l'annulation du scrutin, ont confirmé dans la soirée leur intention de saisir la justice. Lire aussi:
Notre enquête à Lille, où les accusations de fraude se sont multipliées
Le conseil national du PS a validé mardi soir les conclusions de la commission de «récolement», chargée d'examiner les contestations. Martine Aubry dispose finalement de 102 voix d'avance sur Ségolène Royal, et a été élue à la tête du parti. Les représentants de Ségolène Royal, qui ont déposé mardi matin un mémoire argumentant une demande d'annulation du scrutin, confirment leur intention de porter plainte en justice. «Il faut un nouveau vote», a persisté Jean-Louis Bianco. Lire aussi l'article de Marine Turchi:
Enquête à Lille où les accusations de fraudes se multiplient
Impossible sortie de crise socialiste, à l'issue du second tour à l'élection de la première secrétaire du PS. Vers minuit, des proches de Ségolène Royal évoquaient une confortable victoire, avant que le résultat des grosses fédérations ne vienne inverser le résultat. La direction du PS a annoncé une victoire de Martine Aubry par... 42 voix d'avance (sur 135.000). Mais Ségolène Royal déclare ne pas vouloir «se laisser voler [sa] victoire» et proposait, à 4h du matin, d'organiser un nouveau vote, et François Hollande veut organiser un «conseil national exceptionnel», en milieu de semaine.
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Reportage: A Solférino: «Ce parti, je souhaite qu'il meure»
Vidéo: Grise mine et petits matins au QG de Ségolène Royal
Analyse: Le PS se fracture en deux
Si Ségolène Royal est arrivée en tête du premier tour de l'élection du premier secrétaire du PS, jeudi 20 novembre, avec 43,1%, Martine Aubry (34,5%) pourrait profiter du report des voix de Benoît Hamon (22,4%), qui a appelé les militants à «voter massivement» pour la maire de Lille. Mais la présidente de Poitou-Charentes a de son côté tiré avantage d'une mobilisation en hausse (59,9% de participation) et d'une petite moitié des suffrages de Bertrand Delanoë lors du vote des motions, auprès donc des proches de François Hollande.