Désistements systématiques à gauche, en ordre dispersé chez les macronistes. Le barrage nécessaire face à l’extrême droite s’opère dans l’incertitude. Notre émission spéciale à quelques jours d’un second tour décisif, à l’issue duquel le Rassemblement national pourrait accéder au pouvoir.
Alors que le RN continue de percer dans les terres toulousaines où la gauche résiste malgré tout, le maire de Toulouse, ex-LR, refuse d’appeler à faire barrage à l’extrême droite. Au diapason d’une famille politique qui, depuis dimanche soir, donne à voir la diversité de son nuancier lepéno-compatible.
Au lendemain des résultats du premier tour des législatives, l'islamologue franco-marocain livre ses premières pensées et analyses à Mediapart. Celui qui œuvre pour le dialogue interconfessionnel depuis plusieurs décennies appelle à la construction d'un nouveau récit national « capable de rassembler et d'inspirer un sursaut ».
La compétition politique est toujours structurée en trois pôles, dont les poids respectifs évoluent. L’extrême droite est la grande gagnante, mais la gauche stagne au même niveau depuis 2017. Le danger pour elle : rester le « tiers exclu » du pouvoir.
À rebours du « ni-ni » d’abord défendu par Édouard Philippe et Bruno Le Maire, le camp présidentiel affiche peu à peu un front républicain plus clair face à l’extrême droite. Les désistements se multiplient, réduisant d’heure en heure le nombre de triangulaires.
Si l’extrême droite est aux portes du pouvoir, c’est d’abord à cause de la faillite des élites françaises. Comme lors de la débâcle de juin 1940, si remarquablement décrite par Marc Bloch dans « L’Étrange défaite », il est urgent de pointer les innombrables lâchetés ou complicités qui ont conduit à cette catastrophe démocratique.
Après l’annonce des résultats du premier tour des élections législatives, les militants de gauche parisiens sont sonnés. Beaucoup attendent une clarification du camp d’Emmanuel Macron. Celui « qui a gagné à deux reprises grâce aux voix de gauche » est sommé de rendre la pareille.
Dans le Val-de-Marne, le Rassemblement national réalise une percée inédite. Il se qualifie au second tour des élections législatives dans quatre des onze circonscriptions du département, quand il n'avait pris part à aucun second tour en 2022. Entre inquiétude et colère, les habitants croisés dimanche soir sont frappés d’effroi.
Un candidat aux publications antisémites à plus de 30 % en Meurthe-en-Moselle, une nostalgique de Franco en tête dans les Pyrénées-Atlantiques : même les pires des pires des aspirants députés du RN ont réalisé des scores spectaculaires.
Le camp présidentiel a subi la défaite que lui promettait la dissolution de l’Assemblée nationale. Reléguée au troisième rang de la vie politique, la coalition macroniste se divisait dimanche soir sur la survie ou non du barrage républicain.
Alors que le Rassemblement national a mis un pied dans la porte du pouvoir, les dirigeants de la majorité ont été incapables d’appeler clairement à lui faire barrage au second tour. Par calculs politiciens, ils s’apprêtent à lui ouvrir grand les grilles de Matignon.
La participation élevée n’a pas bénéficié à l’alliance des partis de gauche. Ils appellent à la mise en branle d’un « nouveau front républicain » pour éviter que l’extrême droite soit majoritaire le 7 juillet. S’ils annoncent le désistement de leurs candidats arrivés en troisième position en cas de triangulaire, leurs regards sont tournés vers les macronistes, de la réciprocité desquels ils doutent encore.
Le Rassemblement national et ses alliés arrivent en tête dans près de 300 circonscriptions et font élire plus de 35 députés dès le premier tour. Le parti d’extrême droite consolide son ancrage dans ses zones de force, et réalise des percées dans de nouvelles régions.
Retrouvez notre carte des résultats circonscription par circonscription, actualisée au fur et à mesure de l’arrivée des résultats validés par le ministère de l’intérieur.
Retrouvez les premiers commentaires et analyses des chercheurs et chercheuses, ainsi que de nos journalistes sur le premier tour de ces législatives anticipées.
À la veille des élections législatives, le collectif Arabengers a tenu samedi 29 juin un événement public pour « raconter l’Algérie », bien loin du récit révisionniste tenu par une extrême droite nostalgique du « temps béni » des colonies.