La politiste Camille Bedock revient sur les effets pervers du mode de scrutin actuel, qui expose de plus en plus de Français au gouvernement sans partage d’une minorité politique. Elle défend l’adoption de la proportionnelle, mais prévient que les résistances seront grandes.
La plus haute juridiction administrative française, pilier de l’État de droit, se sait dans la ligne de mire du Rassemblement national. À la fois conseil de l’exécutif pour la rédaction des lois et ultime juge administratif chargé de trancher en urgence sur les libertés, l’institution se prépare à des temps agités.
Pour la première fois depuis 1958, un parti remettant en cause nos droits fondamentaux est aux portes du pouvoir. De révisions constitutionnelles en renoncements politiques, les gouvernements successifs ont fragilisé l’ensemble du système. Tant et si bien que les « antisystèmes » peuvent aujourd’hui s’en réclamer.
À la veille du premier tour, Éric Ciotti avait publiquement retiré son soutien à Louis-Joseph Pecher en raison de ses messages sur les réseaux sociaux. Mais qualifié au second tour en Meurthe-et-Moselle, il revendique toujours le soutien de son parti, dont il a conservé l’étiquette en préfecture. Une illustration du double langage de l’extrême droite, si l’on observe en regard la situation de la candidate Ludivine Daoudi dans le Calvados.
Dans la 1re circonscription de la Haute-Loire, le second tour oppose l’ancien patron du parti Les Républicains à un candidat RN. Alors que la candidate du Nouveau Front populaire s’est désistée, l’électorat de gauche peine à voter pour le président de région.
Mediapart a recensé une centaine de candidats, investis par le Rassemblement national pour les législatives, ayant tenu des propos haineux et complotistes. Mediapart a interrogé trois porte-parole du parti d’extrême droite et leurs réponses oscillent entre silence, déni et mauvaise foi.
Alors que le NFP pouvait ravir dans une triangulaire son siège à la députée sortante Horizons Naïma Moutchou, le retrait du LR-RN Sébastien Meurant en sa faveur a surpris la gauche locale, qui dénonce une « alliance stupéfiante ». Sébastien Meurant affirme que la candidate l’a contacté directement, ce que dément l’intéressée.
Dans cette campagne éclair, les urgences écologiques ont disparu des radars. La dégradation des écosystèmes comme de notre santé et l’alignement sur les intérêts de l’agro-industrie sont pourtant au cœur du projet de l’extrême droite. Au détriment des plus précaires.
Dispositif exceptionnel ce dimanche sur Mediapart, pour un vote historique et incertain. Retrouvez commentaires et analyses des chercheurs et chercheuses, de nos journalistes et de figures de la société civile.
Entre les grands ensembles des Mureaux et la ruralité de l’ouest des Yvelines, Dieynaba Diop, candidate du Nouveau Front populaire, se présente en duel face à une extrême droite puissante.
Arrivée en tête au premier tour dans la 7e circonscription, la députée sortante reçoit le renfort de candidats NFP déjà élus. Son adversaire Les Républicains Vincent Jeanbrun mène une campagne anti-LFI et pourrait capter l’électorat du RN au second tour.
Sans un large front des électeurs et électrices attachées aux valeurs démocratiques, humanistes et progressistes, le Rassemblement national aura dimanche une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Quoi qu’il arrive, le combat contre le racisme et pour des vies dignes sera plus indispensable que jamais.
Dans les quelques circonscriptions du Rhône où le match se joue entre l’union de la gauche et des candidats de la majorité présidentielle, ces derniers n’hésitent pas à diaboliser leurs adversaires. Quitte à utiliser le même vocabulaire que s’ils étaient face à un candidat du RN.
Dimanche 7 juillet, on vote. L’extrême droite peut avoir une majorité et former un gouvernement. Dans « À l’air libre », les enjeux d’une élection historique avec les journalistes de la rédaction.
Dans une circonscription scindée entre ville et campagne, la député RN sortante a déjà presque un pied à l’Assemblée. Mais la candidate du NFP, Amal Bentounsi, figure de la lutte contre les violences policières, a enregistré un score record à Meaux, fief de Jean-François Copé.
Le député reporter est mis en difficulté par la vague Rassemblement national qui déferle sur ses terres ouvrières et par le rejet de Jean-Luc Mélenchon. Il prend donc résolument ses distances avec La France insoumise, en espérant endiguer la réplique du second tour.