L’ancienne ministre socialiste exhorte la gauche à trouver une candidature commune au poste de premier ministre, capable de rassembler son camp tout en construisant des majorités au-delà de ses rangs. « L’échec est un luxe que nos électeurs ne peuvent se permettre », dit-elle à Mediapart.
Neuf jours qu’ils discutent. Et toujours pas de nom pour Matignon. Les dirigeantes et dirigeants du NFP étalent désormais leurs divisions au grand jour. « À l’air libre » reçoit les députées Aurélie Trouvé (insoumise) et Sandrine Rousseau (écologiste).
Une campagne douloureuse, une défaite qui l’est encore plus, le retour brutal à la vie normale… D’anciens députés de la majorité présidentielle racontent à Mediapart comment ils ont vécu cette période… Et n’épargnent plus celui par qui tout est arrivé.
Si la gauche met autant de temps à trouver un accord pour Matignon, c’est que la coalition est traversée par des visions divergentes d’un gouvernement condamné à peu durer. Avec Laurence Tubiana, les socialistes envoient des signes d’ouverture au camp présidentiel, que les Insoumis refusent.
Alors que les affrontements entre jeunes Kanak et forces de l’ordre se poursuivent dans l’archipel, Sonia Backès, la cheffe de file des loyalistes, a proposé d’en séparer les provinces. Un discours qui en dit long sur l’absence de perspectives offertes à la Nouvelle-Calédonie. À Paris, plus personne ne s’occupe du dossier.
Pendant les législatives, le risque que l’extrême droite accède à Matignon est venu rappeler à quel point la solidité du Conseil constitutionnel est décisive pour protéger l’État de droit. À quel point, aussi, il est urgent de renforcer sa légitimité. Enquête sur une institution et ses vulnérabilités.
À l’issue de son conseil national, le Parti socialiste a dit non à la proposition formulée par les communistes. Face au blocage, la Réunionnaise a annoncé dimanche « décliner l’offre » de devenir première ministre au nom du Nouveau Front populaire.
Cinq jours après le second tour, les tractations entre les quatre composantes majeures du Nouveau Front populaire butent sur le choix d’un nom pour Matignon. Celui de la Réunionnaise Huguette Bello s’est imposé, vendredi après-midi, comme un recours potentiel. Dehors, la pression se fait de plus en plus insistante, venue de la classe politique autant que de la société mobilisée.
En rupture avec LFI, Clémentine Autain, Alexis Corbière, Raquel Garrido, Hendrik Davi et Danielle Simmonet ont annoncé vendredi 12 juillet la création d’« un outil politique au service du Nouveau Front populaire ». Une annonce préparée depuis plusieurs semaines.
La sénatrice écologiste du Rhône Raymonde Poncet-Monge s’est rendue à la prison de Villefranche-sur-Saône pour rencontrer le militant indépendantiste kanak Dimitri Qenegei, incarcéré depuis le 30 juin. En participant à cette visite, notre partenaire Rue89 Lyon a pu entrer dans une structure pénitentiaire en souffrance.
Invitée d’« À l’air libre », l’émission en accès libre de Mediapart, la secrétaire générale du syndicat exhorte les partis de gauche à s’accorder sur le nom d’un premier ministre après cinq jours de discussions infructueuses.
Frondeurs insoumis à la recherche d’un groupe, ultramarins ultra-convoités et sociaux-démocrates en déshérence peuvent faire bouger le centre de gravité de la gauche à l’Assemblée nationale. En sourdine, c’est bien une reconfiguration qui se prépare.
Répartis en deux groupes, le Rassemblement national et ses alliés ciottistes renforcent encore leur présence à l’Assemblée. Ils forment un ensemble hétérogène, plutôt jeune et majoritairement masculin, et sont pour beaucoup issus des exécutifs locaux, dans lesquels le RN est présent depuis des années.
Entre le 30 juin et le 7 juillet, le « front républicain » s’est reconstitué avec une force étonnante. En cause : un contexte électoral différent de 2022, les ratés de la « machine » lepéniste, et la difficulté structurelle à vendre comme banales des idées qui ne le sont pas.
Un hémicycle non paritaire, peu représentatif de la diversité de la société et en décalage avec la réalité économique et sociale du pays : ces législatives anticipées, organisées en urgence, ont accentué les défauts bien connus de la représentation nationale à la française.
La présidente sortante du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, Cyrielle Chatelain, voit dans la « lettre aux Français » d’Emmanuel Macron, qui nie la victoire du Nouveau Front populaire, « une preuve de plus de sa déconnexion ».