De la même façon que les candidats de la majorité prennent aujourd’hui leurs distances avec le président de la République, ceux qui ont accompagné sa conquête du pouvoir en 2017 se montrent à leur tour très critiques. Face au mépris, aux renoncements et à la dérive droitière d’Emmanuel Macron, beaucoup ne se reconnaissent plus dans cette offre politique.
L’ancien ministre des transports est candidat à sa réélection dans une circonscription bien à gauche de l’est parisien. Mais face à Emmanuel Grégoire, figure de la mairie de Paris investie par le Nouveau Front populaire, sa ligne de macroniste critique peine à imprimer.
Les élus du Rassemblement national ont beau prétendre défendre la classe ouvrière, à l’Assemblée nationale comme au Parlement européen, ils ont voté ces dernières années comme les partis les plus libéraux, contre l’intérêt des salariés.
Le Rassemblement national propose d’exonérer d’impôt sur le revenu les moins de 30 ans. Mais la mesure ne ciblera in fine que les jeunes ménages aisés et aura, du reste, toutes les chances d’être inconstitutionnelle.
Dans la communauté des Strasbourgeois juifs de gauche, les derniers communiqués du Nouveau Front populaire n’ont pas suffi à convaincre que l’antisémitisme avait durablement disparu de l’union scellée entre les principales formations progressistes.
La haute fonctionnaire chargée de l’égalité et de la diversité ne sera pas reconduite cette année, malgré un investissement et un engagement reconnus. Elle paie, entre autres, la crainte de voir l’extrême droite remporter les législatives.
Lors du débat télévisé du mardi 25 juin, le patron du RN a été gêné à l’évocation du cas d’une conseillère franco-russe de son parti au Parlement européen, qui a été en contact avec un espion russe, mais aussi en lien avec le conseiller de Poutine à l’origine du prêt accordé au RN.
En cas de cohabitation avec l’extrême droite, qui aura la main sur la politique de défense et la diplomatie ? L’historien Yannick Pincé apporte des éléments de réponse en s’appuyant sur les règles de la Constitution et les expériences du passé – et souligne l’importance des rapports de force qui s’installeront.
Pour éviter la déroute, les soutiens d’Emmanuel Macron multiplient les attaques contre le Nouveau Front populaire, renvoyé dos-à-dos avec l’extrême droite. Cette stratégie présente des risques majeurs pour un camp qui aura de nouveau besoin, pour sauver quelques sièges, du report des voix de gauche.
Après le Nouveau Front populaire, la majorité présidentielle et le Rassemblement national ont présenté leur programme pour les législatives des 30 juin et 7 juillet. Mediapart a analysé et comparé leurs principales mesures.
En cas de victoire de l’extrême droite, Roger Chudeau est donné ministrable. Depuis sa terre d’élection en Sologne, véritable laboratoire de la fusion des droites, cet ancien conseiller de François Fillon a préparé un projet « assimilationniste» et de tri social. Qui va au-delà des annonces de Jordan Bardella.
Jordan Bardella veut interdire certains postes « stratégiques » aux Français binationaux. La mesure est présentée comme « anecdotique », mais masque les restrictions bien plus radicales défendues par le Rassemblement national depuis des années.
Voix du stream et d’Internet, artistes, activistes… Ils et elles prennent la parole sur Mediapart à quelques jours du premier tour des élections législatives.
L’alliance électorale et programmatique du Nouveau Front populaire, pour enrayer un rouleau compresseur médiatique hostile et désarmer celles et ceux qui tirent contre leur camp en dénonçant déjà des reniements ou en annonçant déjà des renoncements, doit penser dès maintenant au jour d’après.
Le candidat du Nouveau Front populaire devra faire le plein de voix pour gagner face au RN, dominant dans l’Aude, et à une partie du PS qui soutient une candidature dissidente. Mais l’accueil est bon dans les quartiers populaires d’une ville où la situation politique est très polarisée.
Jordan Bardella a confirmé qu’en cas d’arrivée à Matignon, il validerait la dissolution du Groupe union défense annoncée par Gérald Darmanin. Il y a quelques années à peine, les militants du GUD et ceux d’autres groupuscules étaient pourtant les bienvenus au parti frontiste.