La chasse aux sources des journalistes devient une habitude. Après l'affaire Bettencourt, c'est le Sénat qui s'est mis en tête de trouver les informateurs de Mediapart à la suite de nos révélations d'intérêt public sur le train de vie des sénateurs et des notes de frais injustifiées. Une plainte a été déposée qui vise à faire taire les sources des journalistes.
Les candidats socialistes (plus le radical de service) à la primaire ont fait parade électorale en un studio clinquant neuf de France-2. À défaut de réenchanter la politique.
Après l'arrêt de la cour d'appel de Paris, mercredi 14 septembre, il ne reste plus rien de l'affaire Clearstream telle qu'elle fut vendue par Nicolas Sarkozy, depuis six ans, relayée par des magistrats soumis et promue par des médias complaisants. Cette thèse d'un complot ordonné par Dominique de Villepin s'est effondrée. Une leçon que journalistes et politiques devraient méditer alors qu'en vue de 2012, ce pouvoir aux abois recourt aux mêmes méthodes de diversion et de confusion.
Selon la Cour des comptes, la Sécurité sociale a enregistré un déficit historique de 29,8 milliards d'euros. Le chiffre vaut réquisitoire car le gouvernement laisse les comptes se dégrader, avec une arrière-pensée de plus en plus transparente: préparer la partition de la «Sécu» dont rêvent les assureurs sinon même une privatisation partielle. Parti pris en défense de la plus grande conquête sociale de l'après-guerre.
Peu médiatisé à l'étranger, regardé avec un scepticisme bon marché par des éditorialistes blasés, le mouvement social israélien marque la renaissance d'une société civile qui bouleverse toutes les lignes, contourne les tabous, et offre un immense espoir pour l'ensemble de la région.
654 romans publiés: chaque rentrée est un accident industriel, une production qui loupe son objectif, avec de gros dommages. Bien plus qu'économique, le gâchis est littéraire. Invitation au bal des sacrifiés.
L'aumône demandée à une minorité de très riches n'est que l'alibi d'une rigueur pour le plus grand nombre. Grossière, la manœuvre a été accompagnée d'une opération de diversion avec l'appel «Taxez-nous!» du Nouvel Observateur. Cette entourloupe dit aussi la peur qui habite cette présidence et l'oligarchie qui l'entoure.
Projeté au festival de Locarno, le documentaire de Fernand Melgar sur la détention des étrangers en instance d'expulsion a été taxé de «complaisant» à l'égard d'un «fascisme ordinaire». En montrant de l'intérieur l'un de ces lieux d'enfermement, le film a pourtant l'intérêt de décrire un système où l'apparente bienveillance est mise au service des retours forcés. Pire, où elle apparaît comme une condition de l'efficacité d'une politique monstrueuse.
Remis en question, les 45 millions d'euros reçus par l'homme d'affaires comme indemnisation de son «préjudice moral» dans l'affaire Adidas/Crédit lyonnais représentent 2.000 fois ce que reçoit en moyenne un innocent emprisonné à tort.
François Fillon a levé le voile, mercredi soir, sur le plan d'austérité du gouvernement, loufoque autant qu'inégalitaire. Les grandes fortunes sont soumises à une contribution dérisoire dont toute la presse fait grand bruit, tandis que des mesures beaucoup plus lourdes et socialement douloureuses sont engagées, sans qu'il en soit fait la moindre publicité. Après avoir torpillé le bouclier fiscal, Nicolas Sarkozy malmène aussi l'autre réforme emblématique de son quinquennat, celle des heures supplémentaires. Parti pris.