Mesures imposées, certitudes assénées, absence de débats, revirements, mises en cause, reniement des promesses... L’allocution du chef de l’État, lundi soir, dessine une image assez nette de la façon dont il exerce le pouvoir et entend aborder l’élection présidentielle de 2022.
Le président a annoncé la vaccination obligatoire pour tous les professionnels de santé d’ici au 15 septembre, ainsi que l’extension du passe sanitaire à l’essentiel des activités sociales – les cinémas le 21 juillet, les bars et restaurants début août, etc. Il a aussi défendu son bilan et la volonté de relancer dès que possible des réformes pourtant contestées.
Plutôt que de s’engager dans des débats avec les représentants élus des étudiants et des lycéens, le gouvernement a choisi d’investir le monde des influenceurs, sans toujours en maîtriser les codes. Instagram, Twitch, YouTube… : tout est bon pour communiquer. Au mépris des questions de fond.
Au nom d’un « universalisme » qui cache mal d’autres crispations, Emmanuel Macron s’est attaqué aux « logiques intersectionnelles » et aux tenues des jeunes femmes. Le « féminisme » dont il se revendique contribue à forger une vision étriquée de nos identités et de nos sociétés.
Emmanuel Macron doit confirmer d’ici au 14 juillet s’il relance une réforme des retraites avant la présidentielle de 2022 ou s’il en fait un débat de campagne. Sous pression de la droite classique, le chef de l’État veut désormais que les Français travaillent plus, quoi qu’il en coûte.
À un an de la présidentielle, le chef de l’État profite des régionales et départementales pour achever les partis d’opposition et s’installer seul face à l’extrême droite. Une stratégie périlleuse qui inquiète jusque dans les rangs de sa majorité.
Le ministre des outre-mer a été entendu, la semaine dernière, en tant que suspect libre pour des soupçons de « prise illégale d’intérêts » lorsqu’il présidait le département de l’Eure en même temps qu’il était administrateur d’une société d’autoroute.
Marlène Schiappa a annoncé le lancement d’« états généraux de la laïcité », avec des personnalités, des syndicats et des associations. Citée en exemple, la CFDT dénonce une « pure manipulation ». L’Élysée surveille de près l’initiative pour qu’elle ne se transforme pas en « états généraux du Printemps républicain ».
Plusieurs déplacements sur la Côte d’Azur de collaborateurs de la ministre de l’enseignement supérieur ont été payés avec de l’argent public dans des conditions qui ne manquent pas d’interroger. Pour un séjour en particulier, le ministère ne veut pas donner d’éléments sur la « journée de travail » censée justifier le voyage.
En annonçant, pour la énième fois, la suppression de l’École nationale d’administration, le président de la République tente de se démarquer d’une « caste » dont il est le pur produit. Et de masquer que rien n’a été fait, en quatre ans, pour réformer en profondeur le fonctionnement de l’appareil d’État.
Les décisions du président ont de lourdes conséquences pour les malades, les soignants et les familles endeuillées, mais aussi sur l’état de notre démocratie. Les Français auront-ils la force de reconstruire une vie démocratique apaisée une fois la crise sanitaire passée ?
Le chef de l’État a annoncé la fermeture des établissements scolaires pour trois semaines. L’ensemble du territoire est désormais concerné par les mesures de confinement. Macron cherche à rattraper ses erreurs, sans les reconnaître.
Emmanuel Macron renonce à supprimer l’École nationale d’administration et l’Inspection des finances. C’était prévisible depuis le début, car ce n’est évidemment pas lui, le porte-drapeau de l’oligarchie, qui allait remettre en cause son principal centre de formation et son quartier général.
La précarité de plus en plus visible des jeunes bouscule les rangs macronistes. Entre mesures d’urgence et recyclage de promesses de campagne, l’exécutif tente de se tirer d’une situation devenue très politique, à l’approche de la présidentielle.
Divisé sur les mesures à prendre face à la recrudescence épidémique, l’exécutif sombre dans une communication erratique, qui peine à masquer ses contradictions.
Le couvre-feu va s’appliquer à 18 heures sur l’ensemble du territoire, pendant au moins deux semaines. Pris en étau entre les inconnues du virus et ses propres dysfonctionnements, l’exécutif tente de rattraper son loupé sur le démarrage de la campagne de vaccination. Un œil sur ses voisins européens, l’autre sur la présidentielle de 2022.