D’après des écoutes judiciaires auxquelles Mediapart a eu accès, Michel Platini, mis en cause dans des affaires liées à la Fifa, a affirmé en 2019 qu’Emmanuel Macron s’est engagé à l’« aider » judiciairement. Le chef de l'Etat a également reçu en toute discrétion l’ancien Ballon d’or à l’Élysée en présence du journaliste Jacques Vendroux, qui affirme que ses affaires judiciaires ont été évoquées. L’Élysée dément.
Dimanche soir, le parti présidentiel a subi un lourd revers électoral. Emmanuel Macron veut désormais tourner la page au plus vite et tenter de se relégitimer sur un champ de ruines. Parmi ses soutiens, certains n’y croient déjà plus.
Assistant du philosophe Paul Ricœur lors de l’écriture de La mémoire, l’histoire, l’oubli, le président de la République semble avoir oublié les leçons de ce livre de référence. Car la « réinvention » qu’il n’en finit pas de promettre ressemble de plus en plus à une crispation identitaire.
Auditionné par la commission d’enquête de l’Assemblée sur la gestion de la crise du Covid-19, le Directeur général de la santé a exaspéré les députés, esquivant les questions qui fâchent sur les masques et les tests, et réaffirmant que l’État a réagi au mieux à une crise qui était imprévisible.
Dimanche, le président de la République s’est défendu de sa gestion de la crise sanitaire et a lancé des promesses de « réinvention ». Il n’a eu aucun mot pour dénoncer les violences policières, mais a rendu un hommage appuyé aux forces de l’ordre.
Craignant l’émergence d’une figure « antisystème », le président de la République tente de redorer son image en s’appuyant sur des personnalités plébiscitées par les réseaux sociaux. Créant de la confusion au plus haut niveau de l’État, cette stratégie légitime les discours extrêmes.
Le directeur du Mobilier national veut organiser une vente aux enchères au profit de la Fondation Hôpitaux de France présidée par l’épouse du locataire de l’Élysée. Problème : le mobilier national est inaliénable, et si de rares exceptions sont possibles, les recettes tombent normalement dans les caisses de l’État.
Emmanuel Macron cajole les travailleurs qu’il n’a cessé de rabrouer jusque-là. Il veut retrouver « les 1er Mai joyeux, chamailleurs parfois », omettant les violences policières des derniers défilés.
En présentant le plan de déconfinement du gouvernement, le Premier ministre Édouard Philippe a largement nuancé la date du 11 mai promise par Emmanuel Macron. Au plus haut niveau de l’État, la confusion est totale. Partout ailleurs, la défiance est immense.
Après avoir nié la réalité de la pénurie de masques, le gouvernement a changé de stratégie : noyer les Français sous un déluge de chiffres d’importations depuis la Chine aussi mirifiques qu’incohérents, comme lors de sa dernière conférence de presse. Et de répondre a minima aux questions sur le sujet.
Six membres de la Direction de la sécurité civile du ministère de l’intérieur, notamment son patron Alain Thirion, ont été testés positifs au coronavirus. L’affaire embarrasse la place Beauvau : ils étaient membres de la cellule interministérielle de crise qui pilote la lutte contre la pandémie.
L’allocution d’Emmanuel Macron a été suivie de cafouillages à tous les étages. Des ministres qui le contredisent, une administration placée devant le fait accompli, des promesses dont on peine à comprendre comment elles seront tenues… En cherchant à redorer son image, le chef de l’État entretient la confusion.
Le chef de l’État a enfilé lundi soir le costume de l’hypnotiseur d’une France inquiète. Depuis son élection, il veut jouer tous les rôles à la fois. Le brouillard de la pandémie, lui, s’est encore épaissi.
Le président de la République a annoncé un confinement jusqu’au 11 mai et promis une « réouverture progressive » des établissements scolaires à compter de cette date. Il souhaite relancer la machine économique, mais ne donne aucun gage quant aux tests. Il assure même, contrairement aux scientifiques, que tester l’ensemble de la population « n’aurait aucun sens ».
Des livraisons en retard, des occasions ratées, des interlocuteurs fiables méprisés et, in fine, des importations plus efficaces pour les entreprises que pour les soignants : une nouvelle enquête de Mediapart démontre les choix stratégiques catastrophiques du gouvernement dans l’approvisionnement du pays en masques.
Peinant à renflouer ses stocks, le gouvernement se retranche derrière le « consensus scientifique » pour repousser l’obligation de porter un masque dans l’espace public. Cette mesure paraît pourtant inéluctable.