Conseillère santé du président de la République depuis le début du quinquennat, Marie Fontanel a quitté l’Élysée le 31 janvier, alors que l’OMS venait de déclarer « l’urgence de santé publique de portée internationale ». Elle n’a été remplacée qu’un mois plus tard. Cette vacance interroge de nouveau sur la gestion de la crise sanitaire par le pouvoir, au moment où la menace pandémique se profilait déjà.
Pénurie cachée, consignes sanitaires fantaisistes, propositions d’importations négligées, stocks toujours insuffisants, entreprises privilégiées : basée sur de nombreux témoignages et documents confidentiels, une enquête de Mediapart révèle la gestion chaotique au sommet de l’État, entre janvier et aujourd’hui, sur la question cruciale des masques. Et les mensonges qui l’ont accompagnée. Les soignants, eux, sont contaminés par centaines.
Le nombre de décès dus au Covid-19 est largement sous-estimé. Dans les maisons de retraite, où il n’y a pas encore de décompte officiel, la situation est dramatique. L’exécutif anticipe les risques de saturation des chambres mortuaires.
Injonctions contradictoires, remerciements tardifs, accents guerriers… La communication du pouvoir jette une lumière crue sur ses insuffisances, ses schémas de pensée et sa déconnexion. En interne, certains s’inquiètent de l’image que l’exécutif renvoie de lui-même dans sa gestion de crise.
Les annonces au compte-gouttes et les injonctions contradictoires brouillent le message de l’exécutif, qui cherche encore, malgré l’urgence, le moyen de maintenir un niveau d’activité minimal d’économie. Les questions s’accumulent à mesure que la situation sanitaire s’aggrave.
Le président de la République a annoncé l’interdiction de tous les déplacements non « nécessaires » à partir de mardi midi, pour « au moins » deux semaines. Une nouvelle annonce de l’exécutif, aux contours encore flous, alors que l’épidémie connaît une évolution dramatique.
À peine les résultats du premier tour des municipales prononcés, l’exécutif a fait savoir qu’il réfléchissait à reporter le second. Depuis trois jours, le pouvoir n’en finit pas de renforcer les mesures de confinement, sur la base des recommandations d’un conseil scientifique créé sur le tard. Sans avoir anticipé la crise politique qui accompagne désormais la crise sanitaire.
Face à la crise sanitaire, Emmanuel Macron a vanté « l’État-providence » et promis « des décisions de rupture ». Mais sur le fond, les mesures annoncées confirment que la politique pro-entreprises de l’exécutif reste sa principale boussole.
Le gouvernement a profité d’un conseil des ministres exceptionnel consacré au coronavirus, samedi 29 février, pour dégainer l’« arme nucléaire » du 49-3. En adoptant à la va-vite et sans vote sa réforme des retraites, le pouvoir espère passer rapidement à autre chose. Mais c’est surtout sa fin qu’il précipite.
Après un mois de mobilisation, le gouvernement a repris mardi les discussions avec les responsables syndicaux. Chacun campe sur ses positions, mais l’exécutif affiche sa confiance. Le compromis n’a jamais été « aussi proche », prédisent même certains ministres. Une nouvelle réunion consacrée à la seule question du financement est prévue vendredi matin.
En ce début d’année, on a coutume de faire le bilan de l’année écoulée et de se souhaiter le meilleur pour l’année à venir. Commentateurs professionnels et scrupuleux, Usul et Cotentin ont scruté les vœux présidentiels avec l’acuité qui les caractérise.
Au 27e jour de la grève contre sa réforme des retraites, le président de la République a livré mardi 31 décembre des vœux convenus. Toujours aussi sûr de son fait, il s’est contenté de répéter qu’il mènerait son projet « à son terme », malgré les colères sociales. Et critiqué ceux qui ne veulent pas bouger, sans proposer d’avancées.
À force d’attendre de voir ce que le mouvement social lui réservait, l’exécutif s’est piégé tout seul. Il doit désormais arbitrer tous les points complexes de sa réforme des retraites en quelques jours, et se raccroche à tout ce qu’il peut pour tenter de la sauver. À l’heure où le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, se retrouve fragilisé par un « oubli » dans sa déclaration d’intérêts.
Un pays « trop négatif sur lui-même », des « Gaulois réfractaires au changement », un manque de « pédagogie », des situations bien pires ailleurs qu’en France… Depuis le début du quinquennat, le président de la République trouve toujours de bonnes raisons aux colères qui s’expriment. Mais elles le concernent rarement.
Le premier ministre Édouard Philippe a annoncé plusieurs mesures pour répondre à l’urgence sociale, sécuritaire et sanitaire qui mine le département le plus pauvre de France, après l’échec cuisant du rapport Borloo.
En accordant un entretien au journal d’extrême droite Valeurs actuelles, Emmanuel Macron alimente à son tour un débat qui sature l’espace public depuis des semaines. Et occulte les sujets qui préoccupent vraiment le gouvernement, à commencer par le mouvement social contre le projet de réforme des retraites.