Les naufrages se suivent et se ressemblent aux portes de l’Europe. Malgré les faux-semblants, rien ne change et les pays européens continuent de vouloir garder portes closes. L’ampleur du drame survenu au large des côtes grecques dans la nuit de mardi à mercredi appelle pourtant à repenser nos politiques migratoires.
Quand ils ont compris que l’assaillant de l’attaque d’Annecy était originaire du même pays qu’eux, bon nombre de réfugiés syriens ont craint qu’on ne les rende responsables du drame par ricochet. Depuis qu’ils sont installés en France, ils observent, inquiets, les expressions quotidiennes de l’extrême droite.
L’assaillant de l’attaque au couteau d’Annecy a été mis en examen pour « tentatives d’assassinats » et « rébellion avec armes ». Pour l’heure, ses motivations restent sans explication. Depuis quelques mois, ce réfugié syrien chrétien venu de Suède passait ses nuits dans une rue du centre-ville et ses journées près du lac. De nombreux témoins décrivent un homme marginalisé, « calme » et « discret ».
Mardi 16 mai, le groupuscule d’extrême droite Les natifs est venu manifester devant un établissement du XVIe arrondissement de Paris où sont hébergés de jeunes étrangers. Mediapart est allé à la rencontre de ces exilés et des bénévoles qui les encadrent, qui déplorent un climat de « haine ».
Après des élus de Callac et Saint-Brevin-les-Pins, l’association Utopia56 dénonce un harcèlement croissant de l’extrême droite à son égard, alors qu’elle bataille pour faire reconnaître le droit à l’hébergement des plus vulnérables. Elle redoute « un effet domino » des violences et un passage à l’acte.
Adjointe au maire de Callac, où un projet soutenant l’installation de réfugiés a été abandonné en début d’année, Laure-Line Inderbitzin réaffirme l’importance de ne pas reculer face à l’extrême droite.
Incendie de sa maison, « manque de soutien de l’État » : le maire de Saint-Brevin-les-Pins, attaqué par l’extrême droite en raison d’un projet de déplacement d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile dans sa ville, a jeté l’éponge mercredi.
Dans cette commune de Loire-Atlantique, un centre d’accueil pour demandeurs d’asile a été créé au moment du démantèlement de la « jungle de Calais ». Près de quatre cents personnes y ont transité depuis, sans heurts et avec le soutien de nombreux habitants, jusqu’à ce que l’extrême droite s’empare du sujet en 2022.
D’après nos informations, la préfecture de Dordogne a expulsé une jeune femme vers Abidjan, le 30 mars dernier, alors même que la justice n’avait pas tranché le recours contre la mesure d’éloignement qui la visait. Interrogée par Mediapart, la préfecture reconnaît « une erreur » et affirme qu’elle est en train d’organiser un retour en France.
Après son report décidé fin mars, l’idée de plusieurs textes, de propositions de loi venant des parlementaires ou de décrets a émergé, laissant craindre aux associations et à l’opposition un manque de transparence.
Alors que le navire humanitaire s’apprêtait à porter secours à une embarcation en détresse samedi matin, les Libyens n’ont pas hésité à tirer des coups de feu à proximité des sauveteurs de SOS Méditerranée.
Les déclarations du président Kaïs Saïed, fin février, ont alimenté un climat de racisme et de répression contre les migrants subsahariens. Si certains ont préféré rentrer dans leur pays d’origine, d’autres tentent la traversée de la Méditerranée, parfois au péril de leur vie.
Il s’apprêtait à signer en tant que professionnel en Ukraine quand la Russie a déclenché la guerre. Désormais installé dans la Manche, Clinton Chalokwu vient de recevoir une obligation de quitter le territoire. Alors même qu’une formation d’animateur sportif s’ouvre à lui.
Le gouvernement britannique a annoncé un projet de loi visant à refuser tout droit aux personnes arrivant dans le pays de manière irrégulière, y compris celui de demander une protection. Vendredi, l’immigration devrait être l’un des sujets discutés à l’Élysée, lors de la rencontre entre Emmanuel Macron et Rishi Sunak.
La cour administrative d’appel de Paris a annulé, vendredi 3 mars, une subvention allouée par la ville de Paris à l’ONG, dont le navire humanitaire, l’« Ocean Viking », porte secours aux exilés en Méditerranée centrale. Une décision qui vient s’ajouter à un contexte de criminalisation des ONG et des élus, porté notamment par l’extrême droite.
Elles ont tout quitté pour venir en Tunisie, trouver un travail et subvenir aux besoins de leur famille dans leur pays. Souvent exploitées ou livrées à elles-mêmes durant leur parcours de vie en Tunisie, des femmes migrantes subsahariennes racontent comment elles ont quitté ou vont quitter le pays, après les propos du président Kaïs Saïed sur son intention de contrer le phénomène migratoire, source de violences et de crimes selon ses mots. Témoignages.