Le gouvernement verrouille l'examen du budget rectificatif qui a eu lieu cette semaine, les socialistes contestataires n'arrivent pas à faire voter leurs amendements. Mais une nouvelle géographie de la gauche s'esquisse, en direct, dans les travées de l'hémicycle.
Le budget rectificatif, déclinant les premières mesures du pacte de responsabilité et du plan d'économies de 50 milliards, est examiné à partir de lundi à l'Assemblée. Un rapport parlementaire pointe « l'impact récessif sur la croissance » du dispositif qui pourrait «entraîner la suppression de 250 000 emplois à l'horizon 2017». Une partie des députés PS menacent de ne pas le voter.
Le ministre des relations avec le Parlement traite les députés rebelles de « soi-disant socialistes ». Le président du groupe PS les menace de façon à peine voilée d’exclusion du parti : avant un mois de discussions budgétaires à haut risque pour le gouvernement, les dirigeants de la majorité tentent de verrouiller.
Manuel Valls et François Hollande n'auront eu que quelques semaines de répit avec leur majorité. Alors que le gouvernement boucle le budget rectificatif qui mettra en musique le « pacte de responsabilité », l'Appel des 100 parlementaires socialistes propose des alternatives et presse François Hollande d'« engager le tournant promis en 2012 ».
La réforme pénale supprime certaines mesures sécuritaires emblématiques de l’époque Sarkozy. Mais d’autres subsistent et des sujets importants ne sont pas abordés, de peur d'alimenter le procès en laxisme de la droite. La garde des Sceaux ne cache pas ses impatiences.
La réforme pénale, examinée à partir de ce mardi à l'Assemblée, contient des « avancées », selon Matthias Fekl, qui déplore que plusieurs dispositifs introduits par Sarkozy, comme les tribunaux correctionnels pour mineurs ou la rétention de sûreté, restent en vigueur. Quant à la peine de probation, créée par la loi, le député regrette le refus du gouvernement d'étendre son champ d'application.
Le député UMP demande ce mardi aux députés de suspendre les poursuites judiciaires dont il fait l'objet. La majorité devrait rejeter cette demande mais il se trouve quand même un élu de gauche, le radical Alain Tourret, pour plaider sa cause.
Ce sont des députés socialistes discrets, ceux qu'on ne voit pas à la télé. Ça ne les empêche pas d'avoir leur avis sur la politique du gouvernement et de François Hollande. Certains se sont abstenus lors du vote du 29 avril sur le plan Valls de 50 milliards d'économies. Paroles de députés que l'on n'entend jamais.
Cette semaine, la Parisienne Libérée chante les pressions de l’exécutif sur l'Assemblée nationale : votez-moi ça, vous serez gentils ! Chronique vidéo.
Quarante et un députés PS se sont abstenus sur le plan de 50 milliards d’économie. Plus que ne le prévoyaient les dirigeants de la majorité, même si Matignon a réussi à contenir l'hémorragie. Les prochains votes s’annoncent problématiques. Si l’UMP poursuit sa stratégie d’opposition frontale, les centristes font des clins d’œil de plus en plus appuyés au premier ministre.
Le député socialiste de la Nièvre, un des initiateurs de « l’appel des 100 » parlementaires critiques du gouvernement, dénonce les mesures d’économies annoncées par Manuel Valls, qu'il qualifie d'« injustes ». Il juge également « irrespirable » le mépris de l’exécutif pour sa majorité parlementaire.
Ils ont été élus députés en juin 2012 pour la première fois. Ils se sont vite aperçus que sous la Ve République et avec le quinquennat, leurs pouvoirs de parlementaires sont plus que réduits. Alors que l'Assemblée s'arrête de travailler pendant plus d'un mois, trêve municipale oblige, Mediapart a rencontré de jeunes élus, souvent non-cumulards, qui rêvent de légiférer vraiment.
Le Sénat a définitivement adopté une reconnaissance partielle du vote blanc, à partir des prochaines européennes. Ils seront comptabilisés indépendamment des bulletins nuls, mais sans être inclus dans les suffrages exprimés. C'est un acte symbolique qui ne va pas résoudre à lui seul la crise démocratique.
Grâce à l'effort de transparence mené sur les « fonds secrets » de l’Assemblée nationale, tout le monde peut désormais constater l’aberrant saupoudrage de subventions que s’autorisent les représentants de la nation, réduits à de vulgaires barons locaux.
Alors que deux soldats français sont morts à Bangui, les députés ont discuté mardi de l’intervention militaire en Centrafrique. Mais sans véritable débat : seul le Front de gauche critique frontalement l’opération « Sangaris ».
Celui qui avait lancé l’alerte dès 2008 sur l’existence d’un compte suisse de Jérôme Cahuzac, réclame officiellement la révision du rapport de la commission d'enquête parlementaire. Il dénonce des passages « mensongers » et « diffamatoires » à son encontre. « Si j’ai fait des erreurs, je suis tout à fait prêt à les reconnaître », assure le rapporteur de la commission.