Le marathon commémoratif de la Première Guerre mondiale se conclut ce 11 novembre avec la panthéonisation de Maurice Genevoix. Retour sur la fièvre mémorielle dont fait montre ce pouvoir, qui vampirise le passé faute de futur.
Cruel, le roman de Celia Levi représente avec exactitude la vie d’un centre culturel et de ses salariés précaires et aliénés. Chronique sans issue de l’arrivée à Paris d’une jeune Bretonne, La Tannerie condense les illusions politiques et sociales de toute une génération.
La culture a été une alliée du confinement. Mais le spectacle vivant reste l’une des grandes victimes de la pandémie de Covid-19. Une enquête de la Revue du Crieur, dont le n°17 sort jeudi 5 novembre.
Les librairies indépendantes pensaient que le gouvernement avait compris que leur commerce était essentiel. Le deuxième confinement prouve le contraire et les menace, au pire moment. Alors la résistance commerciale et spirituelle continue.
Par la déclaration du consensus de Genève, 32 États affirment leur souveraineté contre le droit à l’avortement, dont les États-Unis, le Brésil, l’Égypte, la Pologne et la Hongrie. Un nouveau bloc techno-patriarcal se construit à l’échelle planétaire. Contre ce néolibéralisme autoritaire, il est urgent de développer des stratégies de résistance.
Le féminisme a le vent en poupe mais se heurte souvent aux récifs de la division et des anathèmes. Pour mieux les saisir, Mediapart a réuni, pour un échange parfois vif, Martine Storti, auteure de Pour un féminisme universel, et Françoise Vergès, qui publie Une théorie féministe de la violence après avoir fait paraître Un féminisme décolonial.
Étouffer la révolte est un livre aussi glaçant que puissant. Il documente la façon dont l’inquiétude autour des revendications des droits civiques a abouti à l’enfermement en asile psychiatrique de milliers d’Afro-Américains, diagnostiqués « schizophrènes », en vertu d’une redéfinition de la maladie mentale elle-même.
Sophie Divry a recueilli la parole des cinq manifestants dont la main a été mutilée par la police pendant le mouvement des «gilets jaunes». Elle en a tiré un texte où les citations entremêlées reconstituent l’expérience de la contestation et de la violence. Cinq Mains coupées est un livre puissant dans laquelle l’écriture se fait avant tout art de l’écoute.
Henri Goldman, qui vit à Bruxelles la plurielle, s’inquiète de la rage uniforme qui saisit la France depuis l’attentat de Conflans. Par-delà les manipulations politiques d’un pouvoir aux abois, retour sur une névrose nationale hexagonale.
C’est reparti pour un tour de confinement : le moment de lire Aller avec la chance, le récit qu’Iliana Holguín Teodorescu donne de ses dix mois de voyage en auto-stop, histoire de retrouver un peu d’horizon, ou au moins de se rappeler qu’il existe.
Alain Rey est mort ce 28 octobre 2020. En 2011, venant de publier un Dictionnaire amoureux des dictionnaires, il avait décortiqué pour notre journal quatre vocables bien dans l'air du temps : terroir, flux migratoire, réforme, pro et anti…
Pourquoi l’arabe est-il une langue mal aimée en France ? Pourquoi n’est-il pas vu comme un atout et reste-t-il associé à une pléthore de préjugés négatifs ? Mediapart a interrogé le journaliste Nabil Wakim, auteur de L’Arabe pour tous : Pourquoi ma langue est taboue en France.
« Ce livre ne ressemble à rien qu’à son propre désordre » : cette phrase reprend l’épigraphe de Henri Matisse, roman, d’Aragon. Robert Bober le cite et semble regretter le fouillis des souvenirs dans lequel il plonge. Mais l’auteur de Par instants, la vie n’est pas sûre fait en sorte que tout ça tombe bien.
Dans un documentaire d'une éblouissante maîtrise, Luis López Carrasco revient sur un épisode oublié des luttes espagnoles, lorsque des ouvriers de Carthagène mirent le feu en 1992 à leur parlement régional. À moins que ce ne soit en 2020 ?
Karel Čapek, un écrivain des plus populaires dans la Tchécoslovaquie de l’entre-deux-guerres, est moins lu en France que ses contemporains, Kafka bien sûr. Pourtant, tandis que plusieurs éditeurs retraduisent et publient son œuvre, une douzaine d’écrivains ont été réunis par L’Atelier du roman, revue fondée notamment par Milan Kundera, pour nous rappeler ce génie tchèque. Et ses prémonitions.
Dans un essai ambitieux en forme de réflexion sur le libéralisme politique, l’historien américain Alexander Zevin revient sur les 176 années de parution de The Economist, partisan acharné du libre-échange, mais aussi défenseur constant de l’interventionnisme militaire.