Face à la catastrophe écologique, de nombreuses voix s’élèvent aujourd’hui pour rouvrir les récits du changement climatique et y faire entrer les êtres, les peuples et les histoires qui en ont été trop absents. De l’écrivain indien Amitav Ghosh à l’activiste amazonien Ailton Krenak en passant par toute une nouvelle génération militante.
« La sexualité, c’est un humus sur lequel poussent toutes les grandes idées. » Tel était le credo de la philosophe Simone Debout, résistante et spécialiste de Charles Fourier dont elle avait décapé la modernité radicale. Elle est morte à 101 ans.
La relation entre la Grande-Bretagne et l’Europe ne se comprend pas sans saisir la prégnance de l’imaginaire impérial pour les Anglais. C’est ce que montre l’historien Robert Gildea.
Deux ans après l’effondrement du pont de Gênes, le philosophe marxiste Anselm Jappe livre un réquisitoire contre le béton armé, matériau nocif qui concrétise à ses yeux l’abstraction du capitalisme.
Un jour idéal pour mourir est le deuxième roman traduit en français de l’Algérien Samir Kacimi, après L’Amour au tournant. Ce court récit suit les derniers instants d’Halim Bensadek, un journaliste qui s’apprête à se suicider en sautant du haut d’un immeuble de la banlieue d’Alger. Défile alors, non sans sarcasme et humour, le chaos de la vie.
Professeur de philosophie éthique à la Faculté protestante de Paris de 1984 à 2014, Olivier Abel livre à Mediapart sa vision des temps confinés qui nous mettent à l’épreuve d’une autre durée, tout en testant notre aptitude à la solidarité.
Quatre mois après l’explosion qui a dévasté Beyrouth, deux artistes libanais exilés en France, la plasticienne et illustratrice Lamia Ziadé et le musicien Bachar Mar-Khalifé, racontent en dessins et en musique leur pays exsangue.
Alors que les magasins rouvrent mais que le confinement demeure, Le Magasin du monde, des historiens Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre, propose de voyager dans l’histoire et autour de la planète à travers des itinéraires d’objets qui, à la fois, racontent et façonnent la mondialisation.
La présidente de la Commission s’en remet à l’esprit du Bauhaus, cette école d’avant-garde allemande, pour façonner des réponses techniques face au changement climatique. Mais un collectif d’artistes lui reproche « un accent très occidental et eurocentrique ».
Le cinéaste Pierre Beuchot est mort à 82 ans le 27 novembre. Épris de l’œuvre de Pierre Jean Jouve, passionné par l’art, il laisse deux films prodigieux consacrés à la Seconde Guerre mondiale : Le Temps détruit et Hôtel du Parc. Hommage étayé à un être mystérieux sans se montrer opaque, nostalgique et pourtant gorgé de vie : avec Claude Guisard, ancien de l’Ina, Jérôme Prieur, écrivain et cinéaste, ainsi que Pascale Froment, écrivaine et journaliste.
L’étude des féminicides révèle que les femmes sont l’objet de violence parce qu’elles sont culturellement placées dans une position politique subalterne vis-à-vis de l’homme hétéro-patriarcal. Mais aussi que les meurtres dans la sphère domestique ont lieu dans le cadre des relations hétérosexuelles. Pour rendre possible l’émancipation des femmes et des hommes, il faut se libérer de l’hétérosexualité.
Entretien avec Cédric Durand, auteur de Techno-féodalisme, autour de la relation entre la crise actuelle du néolibéralisme et l’évolution du numérique.
Takiji Kobayashi (1903-1933) est connu pour Le Bateau-usine, son chef-d’œuvre. Son premier roman, Le 15 mars 1928, longtemps censuré, est enfin disponible en français. Le jeune écrivain, qui mourra des suites de répression policière, y documente la rafle de 1 600 communistes menée au Japon, dont il fut témoin.
La théorie, comme la critique, du « libéralisme autoritaire » se forge en Allemagne, en 1932. Étudiant cette genèse, le philosophe Grégoire Chamayou tisse une analyse qui résonne avec la situation contemporaine.
Que fait de nous le chaos du confinement ? En quoi l’anthropologie est-elle la grande oubliée de la modernité ? Comment nous adapter pour devenir une société évolutionnaire ? Réponses avec le paléoanthropologue Pascal Picq.
Avec Thésée, sa vie nouvelle, de Camille de Toledo, le débat qui a traversé la rentrée littéraire connaît un nouvel acte : que produit la littérature en matière de vérité ? À quelques jours de la remise du prix Goncourt, pour lequel le livre a été sélectionné, il était temps de reposer la question.