Depuis le début de son mandat, et plus encore depuis la nomination de Manuel Valls à Matignon, le quinquennat de François Hollande ressemble à une longue descente aux enfers. Retrouvez nos analyses et enquêtes dans les coulisses d'un pouvoir sans cesse affaibli.
Pour la première fois sous la Ve République, un chef d’État ne se représente pas pour un second mandat. Il paie un quinquennat erratique, où il a tourné le dos à une grande partie de ses électeurs, et où un livre de confidences a fini d’éteindre ses espoirs.
Le président a géré la France avec la même inconséquence qu’il a dirigé le PS dix ans durant. En partant, il transmet à ses successeurs un paysage identique. Dépolitisé, sans idées et peuplé d’un personnel politique médiocre.
Contrairement à Sarkozy qui s’est accroché, Hollande a renoncé. Il se donne un peu d’air pour finir son mandat.>Le chômage a plombé tout le quinquennat
Les proches du candidat de la France insoumise estiment que la primaire de la gauche ne va pas changer leur « feuille de route » : c’est toujours François Fillon qui figure comme adversaire principal de leur campagne.
Une « décision courageuse » pour Emmanuel Macron, un « énorme aveu d’échec » pour Mélenchon, un « échec patent [qui] lui interdit d’aller plus loin » pour François Fillon.
Beaucoup avaient voté pour lui en 2012. À Nanterre (Hauts-de-Seine), jeudi soir, lors d'une réunion publique consacrée à la présidentielle, les participants ont vite fait une croix sur le quinquennat Hollande.
La fameuse « inversion de la courbe » ne s’est pas matérialisée. Depuis 2012, Pôle emploi compte 25 % d’inscrits en plus. Et les moins bien lotis sont toujours plus exposés.
Assailli par son camp, le président de la République a annoncé jeudi qu’il ne se représenterait pas, après de vives tensions au sommet de l’État. Une première sous la Ve République, pour un dirigeant attaqué notamment par son premier ministre.
Dans le livre Un président ne devrait pas dire ça, le chef de l’État se livre au long de 61 entretiens qui donnent à voir un président isolé, commentant tout et rien comme si tout se valait, achevant de le discréditer.
L’Élysée minimise l’événement, Matignon joue sur le manque d’expérience de l’ancien ministre, tout comme les autres candidats, le PS est « embêté », les députés sont dépités.
Le secrétaire d'État à la recherche et à l'enseignement supérieur estime que le livre « Un président ne devrait pas dire ça… » est le « symptôme » de la crise des institutions de la Ve République. Thierry Mandon propose une réforme, allant du rôle du président de la République à la fabrique de la loi, en passant par la haute administration.
« À déblatérer sur tout et tout le monde, il est devenu indéfendable », dit du chef de l'Etat un fidèle de Manuel Valls. Mais après la publication d'« Un président ne devrait pas dire ça… », même le cœur des fidèles de François Hollande est gagné par le doute. L'appel de soutien à sa candidature est reporté.
Dans un entretien au JDD, le premier ministre franchit un pas supplémentaire vers une candidature à la primaire du PS. À cinq mois de la présidentielle, la gauche de gouvernement a totalement explosé.
Les répercussions du livre « Un président ne devrait pas dire ça… » n'en finissent pas de miner l'éventuelle candidature du président sortant. Son premier ministre s'engouffre chaque jour un peu plus dans la brèche, passant d'une loyauté à François Hollande à une loyauté à sa famille politique.
Ministres et hauts dirigeants du PS se sont rassemblés lundi soir à Colomiers, près de Toulouse, pour porter la candidature de François Hollande. Le premier ministre a joué le collectif, mais pas forcément le même champion.
La mise sur orbite présidentielle d'Emmanuel Macron, après Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, porte un coup sans doute fatal à celui qui l'a fabriqué, François Hollande. Elle illustre aussi la fin d'un système politique à bout de souffle, celui de la Ve République. Ses acteurs épuisés, Hollande et Sarkozy en tête, croient encore pouvoir se sauver. Ils ont un pied sur l'échafaud.
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