Pressé par les oppositions, le nouveau premier ministre refuse de communiquer les documents préparatoires au budget 2025 et jure découvrir « une situation très grave ». Mediapart révèle deux des courriers que Matignon refuse de communiquer.
Le groupe PS s’est prononcé lundi, à une courte majorité, pour mettre à l’ordre du jour la proposition de résolution portée par La France insoumise sur la destitution du président de la République. Le texte a passé mardi matin l’étape du bureau de l’Assemblée, mais les socialistes ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne voteront pas le texte.
L’altercation entre les deux députés à la Fête de l’Humanité a donné à voir le triste spectacle d’une gauche en repli identitaire sur le fond, et cédant au clash sur la forme. La lutte contre l’extrême droite ne se gagnera pas avec des tentatives de disqualifications fratricides.
Défaite aux élections législatives, la droite traditionnelle sort étonnamment gagnante de la crise politique. Après avoir juré qu’ils ne scelleraient pas de coalition, les cadres du parti se battent pour être nommés par Michel Barnier. Tout en sachant que la mission politique s’annonce ardue, sinon impossible.
Après avoir largement contribué au rapprochement entre le chef de l’État et la droite LR sous le précédent quinquennat, l’ancien député a noué des liens privilégiés avec Marine Le Pen et Jordan Bardella, au point de devenir l’« agent traitant » du RN auprès du camp présidentiel. Un rôle aussi utile que gênant pour l’Élysée.
Fort de 126 députés, le groupe d’extrême droite a organisé son séminaire de rentrée dans une ambiance de restructuration du parti, tout en savourant sa position centrale dans l’hémicycle.
À la Fête de l’Huma, les militants de gauche, en première ligne pour voir la vague Rassemblement national se reconstituer, racontent leurs confrontations concrètes aux agressions de l’extrême droite. Au même moment pourtant, la gauche se divise, à leur grand dam.
En critiquant la stratégie de Jean-Luc Mélenchon avec parfois les mots du camp conservateur, le député de la Somme s’est mis radicalement à dos ses anciens camarades de La France insoumise. Illustration à la Fête de l’Humanité, où il s’est fait huer. Des sympathisants de gauche regrettent l’effet dévastateur de ces divisions.
Force invitante de la gauche à la Fête de l’Humanité, qui s’est ouverte vendredi, le Parti communiste français travaille à son « renforcement » après l’échec des européennes et la perte de plusieurs députés aux législatives, dont Fabien Roussel.
Le politiste Vincent Tiberj conteste l’idée d’une droitisation « par en bas » de la société. Il préfère pointer la responsabilité des élites médiatiques et politiques, sur fond de désaffiliation politique croissante des citoyens. Mais la gauche serait imprudente d’y voir un contre-récit rassurant.
Après une campagne législative compliquée, les interrogations ont redoublé en interne sur la stratégie et les méthodes du mouvement mélenchoniste. En cette rentrée politique des plus incertaines, certains députés attendent un aggiornamento.
Peu emballés par la nomination de l’ancien ministre LR à Matignon, les députés du parti présidentiel refusent pour l’instant d’exprimer leur soutien. Président d’un groupe affranchi de la tutelle d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal revendique un « droit d’exigence » et attend de pied ferme le casting du nouveau gouvernement.
Des dizaines de milliers de personnes ont défilé en France samedi, à l’appel de partis et organisations de gauche contre la nomination de Michel Barnier à Matignon. Dans le cortège parisien, les manifestants, écœurés, insistent sur l’importance de la mobilisation et de l’unité de la gauche.
Au bord de l’explosion en juin, le parti Reconquête a organisé son université d’été samedi, dans l’espoir de montrer qu’il avait encore quelques ressources. Mais la journée a surtout pris des airs de festival des influenceurs d’extrême droite, réduits à discuter de leurs obsessions entre eux.
Le philosophe Michel Feher publie « Producteurs et parasites ». Il y décrit la façon dont l’extrême droite propose une version morale et racialisée de la lutte des classes, selon une vision du monde qualifiée de « producériste ». Il éclaire ainsi les difficultés stratégiques de la gauche.
Dans son livre « Ce qui nous porte », Sandrine Rousseau appelle la gauche à sortir de la matrice des Trente Glorieuses et à diffuser un imaginaire politique alternatif et désirable. La nomination de Michel Barnier est pour elle le « chant du cygne » d’un régime politique et économique insoutenable.