L’ancien premier ministre a reconnu avoir dîné avec Marine Le Pen, mais ne voit pas le problème. Une énième pierre apportée à l’édifice de dédiabolisation que le Rassemblement national bâtit depuis des années, sur le terreau du confusionnisme et de l’égarement.
Élu député dans la 1ère circonscription du Vaucluse, le militant antifasciste Raphaël Arnault a empêché le RN de faire carton plein dans le département. Parachuté, présenté partout comme « fiché S » – ce qu’il assume – et en concurrence avec un dissident, il s’est imposé en plein Festival d’Avignon. Une victoire qu’il doit un peu au festival et beaucoup aux militant·es.
Arrivé en troisième position aux législatives, le parti d’extrême droite a timidement entamé son « examen de conscience ». S’estimant principalement victimes du front républicain, ses cadres commencent à reconnaître quelques erreurs et dysfonctionnements internes. Mais juste pour la forme.
Face à une situation politique bloquée, une réalité s’impose aux responsables politiques du Nouveau Front populaire : l’heure de la recomposition unitaire a sonné. Il n’est plus temps de tergiverser, mais bien de s’y mettre concrètement.
La députée de Seine-Saint-Denis explique le chemin que le Nouveau Front populaire peut prendre pour gouverner malgré sa majorité relative. Elle acte aussi sa rupture avec La France insoumise et annonce la création d’une nouvelle force politique « au service du rassemblement ».
De 1962 à 2023, soixante ans de choix politiques, de déceptions accumulées et de traumatismes, de la guerre d’Algérie aux retraites, en passant par Maastricht et la laïcité, ont nourri un vote de rupture identitaire, exprimé le 7 juillet à des niveaux record et en toute conscience.
Sans majorité absolue à l’Assemblée nationale, le Nouveau Front populaire est contraint d’imaginer des scénarios pour pouvoir gouverner sans renier son programme, et sans tomber dans l’écueil du passage en force.
Alors que le Rassemblement national l’a emporté dans quatre circonscriptions du nord du département, ses partisans, imprégnés par une « peur de l’étranger » et nostalgiques d’une France passée, vivent avec désarroi les résultats nationaux.
Rarement une dynamique de campagne n’avait autant évolué entre les deux tours d’un scrutin législatif. Quoiqu’en progression nette, l’extrême droite en fait les frais. Arrivé en tête, le pôle de gauche doit composer avec la place centrale conservée par le camp présidentiel. Confirmée, la tripartition de l’électorat fragmente encore davantage l’Assemblée.
Dimanche 7 juillet, 208 femmes ont été élues députées pour 577 sièges. Une proportion loin de l’égalité femmes-hommes et qui recule encore. La faute au sexisme qui perdure, surtout dans les périodes de crise politique.
Détruite par la dissolution de l’Assemblée nationale, devancée par la gauche aux législatives, la minorité présidentielle s’imagine encore avoir la main sur la donne politique. Incapable d’entendre le message des urnes, elle continue de donner des leçons à tout le monde, depuis sa réalité parallèle.
Subvention publique, indemnités d’élus, enveloppes de frais : les scores historiques du RN aux élections européennes et législatives garantissent au parti et à ses élus une manne financière considérable pour les années à venir.
Des centaines de personnes ont fêté la victoire du Nouveau Front populaire devant le bar associatif du Quartier Généreux. Une soirée assombrie par les résultats du département : le Rassemblement national remporte cinq des neuf circonscriptions de l’Hérault.
D’Amiens à Avignon, des militants insoumis jusqu’aux électeurs de droite, une fierté incrédule a parcouru le pays dimanche soir à l’annonce des résultats du second tour des élections législatives. Mais face aux très bons scores de l’extrême droite un peu partout sur le territoire, l’enthousiasme reste mesuré.
Ils ont craint jusqu’au bout que leur ville reste une exception, dans un pays dominé par l’extrême droite. Finalement, c’est la France qui s’est mise au diapason de Nanterre. Sabrina Sebaihi, députée écologiste sortante, a été réélue dans la quatrième circonscription des Hauts-de-Seine.