Le RN est arrivé en tête dans la totalité des communes de cette circonscription rurale, en profitant de la désertion des services publics, de faits divers médiatiques, et en soufflant sur les braises d’une mobilisation contre un projet de centre d’accueil pour demandeurs d’asile.
Pour la première fois de son histoire, la péninsule a qualifié des candidats du RN au second tour dans 26 circonscriptions sur 27. Les résultats confirment la tendance observée lors des élections européennes, dans une région pourtant réputée peu poreuse aux idées d’extrême droite.
44 % des électeurs du nord de l’Alsace ont voté pour le candidat du Rassemblement national. Dans ce territoire industriel connaissant le plein emploi et une faible délinquance, les élus locaux restent dubitatifs sur le succès de l’extrême droite.
Contrairement à ce que renvoie l’image sans ride de Jordan Bardella, le Rassemblement national n’arrive pas en tête au sein de la jeunesse. Parce que la droite extrême fragilise son avenir, notamment écologique. Et plus profondément parce que la structure du vote mène à des politiques iniques pour nos enfants.
Les évolutions politiques outre-Atlantique nous tendent un miroir – et réciproquement. L’électorat non diplômé, hors des grandes villes, y a été perdu par la gauche. Tandis que la droite a assis son hégémonie culturelle avec l’aide de médias complaisants sinon totalement acquis.
Soupçons de détournements de fonds et d’emplois fictifs au Parlement européen, candidats au racisme décomplexé sur les réseaux sociaux, commissions versées en marge des prêts russes, enquête sur le patrimoine de la famille Le Pen : le Rassemblement national est cerné par les affaires. Retrouvez ici un accès central vers tous nos dossiers.
À quatre jours du deuxième tour, le ministère russe des affaires étrangères a publié une photo de Marine Le Pen avec un commentaire sur la volonté du « peuple français » d’une « rupture avec le diktat de Washington et de Bruxelles ».
Face à une extrême droite aux portes des ministères, les réflexions vont bon train parmi les hauts fonctionnaires formant l’ossature de l’administration. Beaucoup estiment de leur devoir de tenir leur poste. Et en sont réduits à espérer une majorité introuvable au soir du 7 juillet.
Alors que le Rassemblement national n’a jamais été aussi près d’accéder au pouvoir, la société civile appelle à un large rassemblement pour un front démocratique contre l’extrême droite le 3 juillet, de 18 heures à 23 heures, place de la République à Paris. Suivez cet événement en direct et en accès libre sur Mediapart.
Une seule triangulaire se jouera dans les Bouches-du-Rhône dimanche, dans la quatorzième circonscription, en Pays d’Aix. La députée sortante Renaissance Anne-Laurence Petel, pourtant arrivée troisième, se maintient et mène une course électorale anti-front républicain.
Le célèbre avocat, ancien président de la Ligue des droits de l’homme, est mort samedi 31 août. Nous republions l’entretien de combat contre l’extrême droite qu’il avait accordé à Mediapart le 3 juillet 2024.
Le nombre de seconds tours à trois ou quatre candidats a considérablement chuté en deux jours, passant de 311 à 93. Si la gauche s’est retirée dans la quasi-totalité des cas qui la concernaient, le camp présidentiel a parfois eu le plus grand mal à barrer la route au RN. Deux ministres, notamment, ont tenté jusqu’au bout de se maintenir.
Le président du Rassemblement national reconnaît « quatre ou cinq brebis galeuses » parmi les candidatures de son parti. Il soutient en réalité au moins 106 aspirants députés aux propos haineux et complotistes. Mediapart présente les vrais visages du RN, déjà élus ou qualifiés au second tour.
Après le choc du premier tour, les collectifs citoyens du NFP ont repris la mobilisation de plus belle. Ils demandent désormais aux partis de s’engager résolument à les soutenir, notamment en zones rurales, pour qu’ils s’implantent après le 7 juillet.
Sur les cinq circonscriptions de l’Aisne, quatre candidats d’extrême droite ont été élus députés dès le premier tour. Et la seule où l’on ira voter pour le second tour verra s’affronter le député sortant Les Républicains et un candidat Rassemblement national arrivé largement en tête.
Le RN a d’ores et déjà remis à plus tard sa promesse d’impôt sur la fortune financière, certainement pour ne pas brusquer le patronat. Sa proposition est, du reste, bien moins ambitieuse que celle de l’union de la gauche et charrie des relents douteux.