Poussée d’Ecolo et du PTB au sud, triomphe de l’extrême droite au nord : les divisions politiques de la Belgique semblaient renforcées à l’issue des fédérales de dimanche. Les négociations pour un exécutif s’annoncent dures.
En Espagne, le socialiste Pedro Sánchez est le grand vainqueur des européennes. À Barcelone et Madrid, les deux maires « indignées » sortantes, Ada Colau et Manuela Carmena, figures du renouveau de la politique en Europe, devraient perdre leur siège, malgré des scores solides.
Pour la première fois, la famille de droite (PPE) et les sociaux-démocrates sont en net recul et ne disposeront pas d’une majorité de coalition. Les partis libéraux et les écologistes connaissent une progression inédite. En France, en Italie, en Pologne et en Hongrie, les droites extrêmes sont en tête.
Dimanche, notre émission en clair et en direct de la rédaction s'est penchée sur les résultats des élections européennes. Décryptage par nos journalistes et des universitaires des chiffres de la participation et des scores des forces politiques, en France et en Europe.
Avec un nouveau maire jeune et issu d’une liste citoyenne, mais aussi un député d’extrême droite de l’AfD, Zittau et sa région frontalière avec la République tchèque et la Pologne hésitent électoralement entre deux orientations radicalement opposées sur les questions migratoires et sociales.
En pleines élections européennes, les droites des pays des Balkans sont écartelées entre des courants modérés europhiles et une lame de fond ultraconservatrice. Courtisés à la fois par Viktor Orbán et par Angela Merkel, les États membres de l’UE sont devenus des pions essentiels pour la grande famille de la droite européenne, le PPE.
Pour la clôture de sa campagne européenne, le Mouvement Cinq Étoiles défend son bilan et tente de faire passer toujours le même message : quelle que soit l’issue du scrutin, cela ne changera rien à son alliance de gouvernement avec la Ligue du Nord.
Alors que le parlement de Strasbourg reste un nain politique, cap au Sud : les scores électoraux, ce dimanche 26 mai en Espagne, des plateformes citoyennes qui avaient remporté les mairies, comme Madrid et Barcelone, il y a quatre ans, seront un paramètre clé, pour celles et ceux qui veulent réveiller l’Europe.
Le chef de l’État a construit cette campagne européenne comme un exercice de prestidigitation mettant en scène un duel progressistes-nationalistes. Il tente de faire oublier un bilan quasi inexistant et une image dégradée en Europe. Le président paie également le prix d’une vision archaïque et arrogante de ce que peut être le rôle de la France dans l’Union européenne.
En France comme ailleurs sur le continent, les élections européennes sont celles qui mobilisent le moins, avec un fort risque d'abstention. Pourtant, l’Europe est omniprésente dans notre quotidien, et notre politique nationale dépend en grande partie de ce qui se joue à Bruxelles. Sans tomber dans une opposition binaire à l’extrême droite, un vote de conviction est encore possible.
Il y a dix ans, l’Europe découvrait les images des miliciens du Jobbik paradant au cœur de Budapest. Puis le parti d’extrême droite s’est fait couper l’herbe sous le pied par la trajectoire autoritaire de Viktor Orbán. Il s’avère aujourd’hui incapable d’enrayer la toute-puissance du premier ministre hongrois.
Le débat sur les politiques de défense et de sécurité en Europe n’a pas eu lieu. Dommage, tant deux questions décisives divisent les partis : celle de l’appartenance à l’Otan, obstacle à la construction d’une défense européenne, et celle de l’augmentation des dépenses militaires, défendue par le camp présidentiel.
Emmanuel Macron en a fait la proposition en mars, son parti l’a reprise dans son programme. De même qu’EELV et le PS. Mais tout reste à faire quant à la création d’une banque européenne pour le climat, à commencer par convaincre les partenaires européens.
Même si l’hypothèse d’une rupture avec l’intégration européenne a été mise en sourdine pendant la campagne électorale, le débat continue parmi les intellectuels de la gauche critique.
Le maire de Parme, Federico Pizzarotti, s’est lancé dans la campagne des européennes à la tête d’un petit parti, Italie en commun. Cet ancien élu du Mouvement Cinq Étoiles, qui a claqué la porte du parti en octobre 2016, chasse désormais sur les terres électorales de l’écologie.
Les gauches critiques se retrouvent aujourd’hui dans un environnement plus hostile que lors des dernières européennes. Davantage dispersées, elles voient certaines forces sociales-démocrates ou écologistes reprendre des couleurs.