C’est une critique récurrente, qui sera opposée aux participants de la primaire organisée par EELV : les écologistes peinent à imaginer des politiques concrètes calibrées pour les classes populaires. Ou comment concilier transition climatique et justice sociale ? Bordeaux, Lyon, Annecy: plusieurs villes ont valeur de test.
Lors des Journées d’été des écologistes, à Poitiers, des militants et sympathisants sont revenus sur les raisons qui les poussent à soutenir l’un des cinq candidats en lice aux primaires, entre Éric Piolle, Yannick Jadot, Delphine Batho, Sandrine Rousseau ou Jean-Marc Governatori.
Lors de leur rentrée politique à Poitiers, les candidats à la primaire ont cherché à montrer qu’ils étaient les seuls à même de répondre aux périls climatiques, sanitaires et internationaux qui ont jalonné les vacances.
Alors que l’Assemblée nationale débat du passe sanitaire, les gauches se retrouvent une nouvelle fois sur une ligne de crête, entre la défense des libertés individuelles et les impératifs sanitaires. Quand le PS prône la vaccination obligatoire pour tous, La France insoumise veut « convaincre » et non « contraindre ».
Dix jours après nos révélations sur le comportement délétère de la parlementaire Esther Benbassa vis-à-vis de ses collaborateurs, le parti n’a toujours pas prononcé officiellement de sanction. La gêne est d’autant plus palpable que l’affaire était en réalité connue de longue date chez EELV . D’après des mails consultés par Mediapart, certains cadres avaient reçu des alertes détaillées.
En lice officiellement depuis lundi, les participants se distinguent par des sensibilités politiques diverses. Ils et elles incarnent aussi des visions différentes de leur ancrage à gauche et des alliances à construire.
La maire de Paris a réuni ses soutiens lundi à Villeurbanne. Requinqués par les résultats des élections locales, ils ont revendiqué haut et fort le primat que devrait assumer une gauche « réformiste » à la présidentielle. Une fierté retrouvée, proche de l’arrogance.
Depuis son élection en juin 2020, le maire écologiste de Bordeaux essuie de constantes critiques sur son inaction ou son manque de rupture. S’il reconnaît des premiers mois d’adaptation difficiles, il estime avoir « renversé les priorités ».
La parenthèse des régionales à peine refermée, plusieurs candidats se sont positionnés sur la ligne de départ présidentielle. La dispersion comme étrange enseignement de la séquence électorale, qui révèle un défaut de confiance mutuelle et de convergence sur le fond.
Philippe Poutou est à nouveau candidat à la présidentielle, alors que de forts débats internes secouent le NPA. La révolution se construit-elle dans les urnes ou dans la rue, seul ou dans l’unité ? La discussion, aussi vieille que le parti lui-même, est réactivée par le départ des militants de Révolution permanente, qui présenteront leur propre candidat en 2022.
Le scénario redouté a eu lieu : le 94 passe à droite, laissant le parti de Fabien Roussel plus affaibli encore qu’après les municipales. Dans le contexte d’une gauche balkanisée sur le département, la reconstruction d’une force d’opposition ne sera pas simple.
Deux élections, deux ambiances. Alors que le PS et EELV semblent bien partis pour ravir ensemble à la droite le département des Côtes-d'Armor, les Verts et le PS se déchirent entre les deux tours des régionales. Il pourrait bien y avoir, faute de grand gagnant, un « troisième tour » pour doter d'une majorité la Bretagne.
Dans le dernier département qui lui reste, l’exécutif communiste sortant est en ballottage. Si la gauche a résisté au premier tour, les guérillas internes risquent de faire le jeu d’une droite galvanisée par ses succès aux municipales.
Face à la menace RN en Paca et sous la pression des appareils parisiens, la tête de liste des gauches a fini par se retirer pour laisser le champ libre au LR Renaud Muselier. Un choix défendu d’un point de vue moral, mais qui pose des problèmes d’efficacité politique et de représentativité démocratique.
Aussitôt après avoir conclu l’accord pour le second tour, les anciennes têtes de listes LFI et PS, Clémentine Autain et Audrey Pulvar, ont mis en scène leur union derrière leur candidat, l’écologiste Julien Bayou, dans un quartier populaire d’Aubervilliers. Tous espèrent que la possibilité de la victoire créera la dynamique face à la droite.
Convaincre les citoyens de faire dérailler la présidentielle, en misant sur une candidature unique à gauche, est la mission que se sont fixée les bénévoles de la Primaire populaire. Dimanche 13 juin 2021, ils apprenaient à des militants ou de purs novices les techniques de mobilisation « par le bas », déployées avec succès outre-Atlantique.