Dans le dernier département qui lui reste, l’exécutif communiste sortant est en ballottage. Si la gauche a résisté au premier tour, les guérillas internes risquent de faire le jeu d’une droite galvanisée par ses succès aux municipales.
Face à la menace RN en Paca et sous la pression des appareils parisiens, la tête de liste des gauches a fini par se retirer pour laisser le champ libre au LR Renaud Muselier. Un choix défendu d’un point de vue moral, mais qui pose des problèmes d’efficacité politique et de représentativité démocratique.
Aussitôt après avoir conclu l’accord pour le second tour, les anciennes têtes de listes LFI et PS, Clémentine Autain et Audrey Pulvar, ont mis en scène leur union derrière leur candidat, l’écologiste Julien Bayou, dans un quartier populaire d’Aubervilliers. Tous espèrent que la possibilité de la victoire créera la dynamique face à la droite.
Convaincre les citoyens de faire dérailler la présidentielle, en misant sur une candidature unique à gauche, est la mission que se sont fixée les bénévoles de la Primaire populaire. Dimanche 13 juin 2021, ils apprenaient à des militants ou de purs novices les techniques de mobilisation « par le bas », déployées avec succès outre-Atlantique.
Face à la droite et l’extrême droite, la gauche et les écologistes sont partis ensemble aux régionales. Mais à Lille et à Roubaix, la dynamique du rassemblement est entravée par la division aux départementales et l’abstention endémique.
Un baron socialiste à la tête de la région depuis un quart de siècle, des écologistes aux ambitions décuplées et une liste d’union LFI-NPA qui entend bousculer le jeu… En Nouvelle-Aquitaine, les gauches avancent divisées, mais craignent toutes une abstention massive.
Fin juin, la papeterie de Chapelle-Darblay risque d’être démantelée pour cause de délocalisation. Une coalition d’organisations syndicales et écologistes s’est formée pour soutenir ses 230 salariés. Mais à l’heure des élections, ce front social n’a pas suffi à inspirer sa réplique au niveau politique.
Venus montrer que « quelque chose d’autre » existe dans une France en voie de « fascisation », les manifestants de ce 12 juin s’interrogeaient aussi sur le manque de débouché politique à gauche.
Après ses déclarations sur l’instrumentalisation politique des assassinats commis avant les échéances électorales, les accusations en « complotisme » se sont déversées sur le candidat insoumis. Si son entourage assure que le message a été mal compris, en interne, la fébrilité est palpable.
Lamia El Aaraje (PS) a été élue députée à l’issue d’une élection partielle, dimanche 6 juin, dans le XXe arrondissement de Paris. Un bastion de gauche où elle a largement battu une conseillère de Paris proche de Jean-Luc Mélenchon.
La participation du premier secrétaire à la manifestation du 19 mai et sa sortie sur le « droit de regard » des policiers sur la justice ont généré un profond malaise chez beaucoup de militants socialistes. Ils y voient le symptôme d’une direction sans boussole à la tête d’une organisation sinistrée.
Dans une législative partielle où seuls 15 % des inscrits ont voté au premier tour, cette conseillère de Paris proche de Jean-Luc Mélenchon veut convaincre les classes populaires et les abstentionnistes. Seule manière selon elle de l’emporter dans le bastion socialiste du XXe arrondissement.
Aux prises avec une polémique orchestrée par la droite, le maire écologiste a pris ses distances avec la tenue de cet événement contre le racisme qu’il trouve néanmoins « légitime ». Décontenancées, les associations organisatrices aspirent à calmer le jeu.
Des élus socialistes, communistes et écologistes, arguant qu’il ne faut pas laisser la thématique de la sécurité à l’extrême droite, se sont rendus au rassemblement policier du 19 mai, qualifié de « factieux » par Jean-Luc Mélenchon. Une participation qui en a consterné certains au sein même de leurs partis.
Alors que volent les allégations d’antisémitisme et que le sentiment d’impuissance face à cet interminable conflit s’accroît, la cause palestinienne ne semble plus portée par la gauche avec autant de vigueur qu’il y a dix ans. Certains réclament davantage de « courage ».
Dans « À l’air libre » lundi, la candidate de La France insoumise aux régionales en Île-de-France, Clémentine Autain, est sur notre plateau. Également au sommaire : Israël-Gaza, l’engrenage, et retour sur notre enquête Viry-Châtillon.
> Présidentielle : à gauche, l’émergence de deux blocs se précise