Absence de saisie des cinq fusils lance-grenades utilisés par les CRS, ainsi que de leurs échanges radio ; défaut de fonctionnement de la seule caméra positionnée à proximité de la scène ; désignation d’experts indépendants qui sont en fait en contrat avec le ministère de l’intérieur… Plus de huit mois après la mort de Zineb Redouane, les investigations de l’IGPN se révèlent étonnamment peu poussées.
Samedi 20 juillet, des milliers de personnes ont défilé afin de réclamer justice pour Adama Traoré, mort en 2016. Cette année, ses proches ont notamment été rejoints par des gilets jaunes.
Depuis plusieurs mois, le pouvoir exécutif n’a eu de cesse de nier l’existence de violences policières en dépit des centaines de blessés et de la mort de Zineb Redouane. En légitimant les exactions et en faisant disparaître les interdits, il a rendu possible l’effroyable question : « Où est Steve ? »
Les proches de Steve Maia Caniço ont organisé un rassemblement à Nantes, pour interpeller de nouveau les élus sur le flou entourant les recherches et la charge policière qui s’est tenue la nuit où il a été vu pour la dernière fois.
Un mois après la disparition de Steve Maia Caniço, plusieurs enquêtes ont été ouvertes. Mais très peu d’informations filtrent. Des proches de Steve, joints par Mediapart, sont déroutés. Plusieurs policiers joints par Mediapart ne comprennent pas les ordres qui ont été donnés.
Christophe Castaner vient de décorer, le 16 juin, un certain nombre de ses agents, parmi lesquels au moins cinq sont impliqués dans des enquêtes concernant des violences policières. Parmi eux, on retrouve Rabah Souchi, à la tête de la charge de police ayant provoqué les blessures de Geneviève Legay à Nice ou encore Bruno Félix, qui commandait les CRS auteurs des tirs ayant tué Zineb Redouane à Marseille.
Un compte-rendu rédigé par la police sur l’évacuation des écologistes pacifiques du pont de Sully, le 28 juin, à Paris, indique que le commandant des CRS chargé des opérations a lui-même perdu « connaissance par suffocation de gaz lacrymogène ». Plus de cinq litres de gaz avaient été aspergés en moins de 30 minutes.
Des associations ont déposé une plainte au nom de 85 personnes qui se trouvaient quai Wilson, à Nantes, lors de la charge policière brutale de la Fête de la musique. Depuis, Steve Maia Caniço est porté disparu. Les politiques locaux ne prennent pas position.
Dix-sept adolescents parisiens victimes de contrôles d’identité discriminatoires et systématiques viennent d’assigner l’État pour faute lourde. Ils avaient déjà obtenu la condamnation de trois policiers pour violences aggravées en avril 2018.
Plusieurs centaines de personnes se sont réunies samedi 29 juin à Nantes en soutien à Steve Caniço, 24 ans, disparu il y a une semaine après une intervention policière sur les quais de la Loire.
Steve Maia Caniço, 24 ans, a disparu dans la nuit du 21 au 22 juin, lors de la fête de la musique. Il n’a pas été aperçu depuis l’intervention policière très controversée qui s’est déroulée vers 4 h 30 du matin sur l’île de Nantes. Au moins 14 personnes sont tombées à l’eau, cette nuit-là, dans ce périmètre. Une information judiciaire et une enquête de l’IGPN ont été ouvertes. Des proches du disparu racontent la soirée.
Un proche d’Édouard Philippe a été interpellé et placé en garde à vue, dimanche 23 juin, pour avoir frappé un policier en civil. Il a été libéré quelques heures plus tard en prétendant, selon des sources judiciaires, être le conseiller diplomatique du premier ministre. Ce que, pourtant, il n’est pas.
Un mineur de 14 ans blessé par un tir de LBD derrière la tête. Le procureur de la République de Marseille vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour violences volontaires aggravées. Elle vient s’ajouter à celle déjà ouverte pour des violences policières commises le même jour sur Maria, jeune fille de 19 ans dont le crâne a été fracassé et le cerveau endommagé.
En 20 + 1 tweets commentés, l’écrivain-journaliste David Dufresne raconte ses jours et ses nuits passés à relever les violences policières survenues dans le cadre des manifestations des gilets jaunes et des lycéens. Comment le projet « Allô @Place_Beauvau » est né, comment il est porté, comment il a évolué.
En six mois d’affrontements, pas un syndicat de police représentatif n’a pris ses distances avec le maintien de l’ordre prôné par Christophe Castaner. Non seulement les lanceurs de balles de défense sont défendus et les violences policières légitimées, mais toute voix discordante est chassée, étouffée, poursuivie.
Le défilé du 1er Mai a été émaillé de charges des forces de l’ordre contre la tête du cortège intersyndical, pourtant sécurisée et encadrée par les services d’ordre des organisations. Un fait inédit selon les responsables de la manifestation.