Les gendarmes ont-ils relancé les affrontements qui ont entraîné la mort de Rémi Fraisse dans la nuit du 25 au 26 octobre sur le site du projet de barrage de Sivens ? C’est ce qu’affirme un nouveau témoignage recueilli par Mediapart.
Les questions se multiplient sur l'engagement massif et violent des CRS et gendarmes à Sivens, le 25 octobre, alors qu'il ne restait rien à protéger et que la préfecture s'était engagée à une présence policière discrète. Selon une source proche de l'enquête, des consignes d’«extrême fermeté» ont été données par le préfet du Tarn. Ce qui explique que, selon cette même source, quelque 400 grenades, au total, ont été utilisées dans la nuit du 25 octobre.
Anticipant sa condamnation par la justice administrative, le ministère de l'intérieur a reconnu in extremis, le 26 septembre 2014, le caractère professionnel du suicide d'une policière. Sans même en avertir ses proches et leur avocat…
Une vingtaine de plaintes, liées à des violences supposées de gendarmes, ont été déposées devant la justice depuis le 1er septembre par des opposants au projet. Bien avant la mort de Rémi Fraisse, les occupants de la zone humide ont été soumis à un régime de violence quotidien.
Le même explosif utilisé dans les grenades des gendarmes a été retrouvé sur les vêtements de Rémi Fraisse, ce manifestant mort dimanche lors du rassemblement contre le barrage de Sivens dans le Tarn. « La mise en œuvre d’un explosif militaire de type grenade offensive semble acquise », estime le parquet d'Albi. Début octobre, une jeune militante avait déjà failli perdre la main après le jet par un gendarme d'une grenade dans une caravane. Depuis plusieurs semaines, Cécile Duflot et d'autres écolos alertaient sur la tension entretenue par les forces de l'ordre et les pouvoirs publics.
Le gardien de la paix qui a tué Amine Bentounsi le 21 avril 2012, à Noisy-le-Sec, est renvoyé devant les assises pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner». L'enquête détaille l'ampleur des solidarités policières et politiques mises en place.
Le tribunal administratif de Nice a reconnu le 10 octobre 2014 le suicide de Nelly Bardaine, policière de Cagnes-sur-Mer qui s'est tuée en juillet 2011, comme un accident de service. La fin d'un tabou alors qu’une quarantaine de policiers se suicident chaque année ?
Selon nos informations, le sous-préfet Gilles Gray, qui avait conseillé à des manifestants kurdes d'aller combattre les djihadistes de l’État islamique, devrait quitter son poste de directeur de cabinet à la préfecture de police de Marseille dans les prochains jours. La préfecture refuse de confirmer.
Au nom de la lutte antiterroriste, la France crée encore un fichier, cette fois de données des passagers aériens. Elle est pourtant déjà incapable de gérer Cheops, son portail d’accès aux bases de données policières, saturé et à la «technologie obsolète», dixit le ministre de l'intérieur.
Raymond Gurême, 89 ans, affirme avoir été jeté hors de sa caravane et frappé le 23 septembre à Saint-Germain-lès-Arpajon. Dans un rapport daté du 29 septembre, la commissaire d’Arpajon dément toute violence.
La Cour européenne des droits de l'Homme estime que le contrôle du mégafichier de police Stic, confié aux procureurs, n'est pas « effectif ». Une victoire pour les défenseurs des libertés individuelles.
La gendarmerie et la police nationales ont adopté le 2 septembre 2014 des règles d’utilisation communes pour les lanceurs de balle de défense, le pistolet à impulsion électrique et les grenades de désencerclement. Sans révolution.
Quarante policiers se sont suicidés en 2013. Face au déni du ministère de l’intérieur, plusieurs proches de policiers décédés se tournent vers la justice administrative. Pour la première fois, celle-ci a reconnu le caractère professionnel du suicide d'un policier de Poitiers.
L'Assemblée nationale a adopté jeudi le projet de loi de lutte contre le terrorisme, taillé sur mesure contre le djihadisme, dans un climat d'« union nationale ». Le groupe UMP a joué la surenchère sécuritaire, les critiques les plus vives étant portées par des députés sensibles aux dossiers numériques.
La procureur d’Orléans avait ouvert le 7 août 2014 une information judiciaire contre X... pour homicide involontaire pour éclaircir les circonstances du décès d'un étudiant, le 3 novembre 2013 à La Ferté-Saint-Aubin (Loiret), mort d'asphyxie et d'arrêt cardiaque.
Chargée d'un audit après la disparition de 52,6 kilos de cocaïne au siège de la PJ parisienne, la police des polices pointe une « défaillance individuelle » et blanchit l'organisation de la brigade des stupéfiants, dont le dispositif de gestion des scellés est jugé « de niveau très satisfaisant ».