Sous couvert d'un langage judiciaire feutré, la décision du tribunal correctionnel de Rennes du 18 mai 2015, qui relaxe définitivement les deux policiers poursuivis, est d'une grande violence envers les familles de Zyed et Bouna, ainsi que leur camarade Muhittin qui a survécu, leur déniant le statut de victimes.
Des policiers qui frappent et passent des migrants par-dessus les glissières d'autoroute avant de les poursuivre et de les asperger de gaz lacrymogènes : la vidéo diffusée par l'association Calais Migrant Solidarity montre la brutalité des forces de l'ordre. Ces images ont été tournées le lendemain d'une visite de Bernard Cazeneuve sur place.
À la suite des attentats de Paris, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve avait promis fin janvier 2015 de mettre à disposition des communes 4 000 anciens revolvers de la police nationale pour armer leurs agents. Un décret du 29 avril vient d’autoriser ces derniers à passer au calibre supérieur.
Selon nos informations, Ferdinand Bernhard, le maire (divers droite) de Sanary-sur-Mer (Var), a été placé en garde à vue par les gendarmes ce lundi 4 mai 2015 à Marseille, dans le cadre d’une information judiciaire contre X... ouverte pour favoritisme, détournements de fonds publics, prise illégale d’intérêts, corruption et recel.
À la suite de l’arrestation fortuite dimanche d'un suspect terroriste, le gouvernement a aussitôt embrayé sur la justification de son projet de loi sur le renseignement, en discussion au Parlement et très décrié. Sans expliquer en quoi ce texte aurait changé quelque chose.
Malgré des pratiques d'espionnage contestables, les services de renseignement français sont rarement inquiétés par la justice. Le projet de loi discuté à l'Assemblée est censé renforcer la protection juridique des agents. Mais en ont-ils besoin ? Rien n'est moins sûr.
Il y a un an, Morad Touat chutait d’un balcon à Marseille en tentant d’échapper aux policiers. Après quatre jours de coma, l’adolescent était décédé le 5 avril 2014 à l’hôpital, énième victime d’une guerre contre la drogue qui n’en finit plus. Sa famille attend toujours l'ouverture d'une information judiciaire.
Un rapport interne du syndicat de police Alliance relaie les préoccupations d’agents de terrain : le projet de loi sur le renseignement, dont les députés débattent à partir de ce lundi, loupe en partie le coche. Le Renseignement territorial (ex-RG) reste le parent pauvre de ce texte focalisé sur la DGSI.
Une étude menée au printemps 2012 auprès d’étudiants d’Île-de-France confirme que les contrôles d’identité ciblent davantage les étudiants « non-blancs ». Certains marqueurs vestimentaires – casquette, jogging et capuche – ont un impact tout aussi important.
Ce vendredi 20 mars, Me Daniel Merchat, l’avocat des deux policiers, a plaidé la relaxe de ses clients, jugés pour non-assistance à personne en danger après la mort de Zyed et Bouna. Il a dénoncé « la pensée conspirationniste » des familles et de leurs avocats.
Le parquet de Rennes a requis jeudi 19 mars la relaxe des deux policiers poursuivis pour non-assistance à personne en danger, au motif qu’ils « n’étaient pas conscients de la gravité du péril ». « C’est un dialogue de sourds qui se poursuit », dit Me Jean-Pierre Mignard, avocat des familles de Zyed et Bouna ainsi que de Muhittin.
Le nouveau projet de loi sur le renseignement présenté en conseil des ministres prétend « légaliser » certaines pratiques des services tout en les encadrant. Internet est à nouveau ciblé. C'est la troisième loi destinée à lutter contre le terrorisme sous François Hollande. Certains dénoncent déjà un « Patriot Act » à la française.
À la barre mercredi, les deux policiers jugés à Rennes pour « non-assistance à personne en danger » ont soutenu ne pas avoir eu conscience du péril encouru par Zyed, Bouna et Muhittin, malgré des échanges radio très clairs. Pourquoi ne les ont-ils pas prévenus en les voyant franchir une clôture menant vers le site EDF ?
Pour le deuxième jour du procès des deux policiers poursuivis pour « non-assistance à personne en danger », le tribunal correctionnel de Rennes s'est penché sur les échanges radio de la police juste après la mort de Zyed et Bouna. 45 minutes qui nous replongent dans la soirée du 27 octobre 2005.
Lundi 16 mars, la première journée de procès a souligné un contraste cruel entre des familles toujours dévastées et des policiers qui ont évidemment poursuivi leur route.
Un brigadier-chef en poste en Afghanistan a attaqué l’administration après avoir vu l’un de ses subordonnés, moins bien noté, lui passer devant lors d’un avancement. Dans la police, les histoires de pistons syndicaux sont courantes, mais souvent peu vérifiables, même si les syndicats admettent parfois eux-mêmes ces pratiques, en off.