À l’issue d’une rencontre de François Hollande avec les syndicats policiers, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé mercredi soir un plan à 250 millions d’euros ouvrant la voie à une nouvelle réforme de la légitime défense, l’une des principales revendications d’un mouvement de colère qui dure depuis dix jours. Quelles sont les revendications policières ? Et sont-elles fondées ?
À la veille d’une rencontre avec Hollande, le rassemblement organisé par une intersyndicale à Paris ce mardi a peiné à mobiliser. Alors que les manifestations non déclarées de policiers se sont poursuivies lundi soir dans plusieurs villes.
Pour la quatrième nuit consécutive, des manifestations spontanées de policiers ont eu lieu à travers la France, deux semaines après l’attaque au cocktail Molotov contre les forces de l’ordre à Viry-Châtillon. Dans la nuit de jeudi à vendredi, François Hollande a annoncé qu’il recevrait les syndicats en début de semaine prochaine. Certains d’entre eux peinent à croire qu’un compromis sera trouvé.
Bernard Squarcini, l’ancien patron du renseignement intérieur, et Christian Flaesch, l’ancien patron du 36, quai des Orfèvres, sont placés en garde à vue dans une affaire de trafic d’influence. Une fâcheuse habitude chez les anciens policiers ayant servi Nicolas Sarkozy et reconvertis dans le privé.
Après deux autopsies, beaucoup de silences, d’incohérences et de versions contradictoires, on ne connaît pas encore les causes et les conditions de la mort du jeune homme interpellé par la gendarmerie dans le Val-d’Oise. Mais son cas en rappelle beaucoup d’autres, depuis cinquante ans.
Entre 1 500 et 5 000 personnes ont participé, vendredi 22 juillet, à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), à une marche blanche pour rendre hommage à Adama, 24 ans, décédé lors de son arrestation par des gendarmes, mardi 19 juillet.
Le dispositif de sécurité du 14-Juillet à Nice fait l’objet d’un bras de fer entre l’État et Christian Estrosi. La préfecture a failli en concentrant ses forces au mauvais endroit, tandis que l’ancien maire est accusé d’avoir désorganisé les services municipaux. L’inspection générale de la police a été saisie.
Les manifestations contre la loi sur le travail ou la mort d’un jeune homme interpellé à Beaumont-sur-Oise ont ravivé les critiques sur les pratiques policières. Entretien avec Didier Fassin, anthropologue spécialiste de la police.
Les blessés lors des défilés précédents donnent le sentiment que la France, qui a fait figure de modèle en matière de maintien de l'ordre, est aujourd'hui débordée dans la gestion des foules. Et que se révèle une situation où le policier prend le pas sur le politique. Entretien avec le sociologue Fabien Jobard.
À Paris, le 26 mai, Guillaume Floris, éducateur et syndicaliste, a été violemment frappé à la tête par des policiers. Le même jour, à Lyon, Rémi Monin, étudiant de 24 ans, a été matraqué alors qu'il filmait.
Le syndicat Alliance et trois organisations de policiers ont tenu meeting place de la République pour dénoncer les violences et la haine « anti-flics » en présence d’élus de droite et de Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard. Des contre-manifestants, refoulés des lieux, sont partis en manif sauvage.
Plusieurs syndicats de policiers ont suivi l’appel à manifester d’Alliance Police nationale mercredi place de la République contre les « violences anti-flics ». Une contre-manifestation prévue une heure plus tôt a finalement été interdite par le préfet, et des manifs sauvages sont annoncées.
Alors que la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015 débute lundi avec les auditions des pontes des services de renseignement, Mediapart dévoile le quotidien de ceux qui, sur le terrain, luttent contre les terroristes. Où il apparaît que, malgré la débauche de moyens alloués au lendemain des attentats contre Charlie Hebdo et du 13-Novembre, les contre-espions français doivent toujours improviser avec des bouts de ficelle.
De nombreux témoignages dont Mediapart a pris connaissance viennent étayer la plainte déposée au mois de décembre par 18 adolescents contre des policiers du XIIe arrondissement de Paris. Les accusations sont très graves, mais les policiers ont été maintenus à leur poste.
Armes dangereuses, techniques d'immobilisation mortelles : l'ACAT a étudié 89 cas de violences policières. Conclusion : l'opacité règne, et les enquêtes se terminent souvent sans condamnation ni sanction.
Mediapart révèle qu’au cours de l’assaut de Saint-Denis, qui a vu la mort de deux des terroristes du 13-Novembre, seulement 11 coups de feu ont été attribués, par les experts de la police scientifique, aux djihadistes contre 1 500 aux policiers d’élite. L’essentiel des tirs essuyés par le groupe d’intervention de la police nationale a été le fait de… ses propres hommes.