Ils étaient 24 000 en 2012, ils sont 12 000 quatre ans plus tard. Les visiteurs médicaux disparaissent à coups de plans sociaux plus ou moins déguisés. Et malgré le scandale du Mediator et la volonté affichée de moraliser le métier, les VRP des labos continuent d'être pressés par les directions marketing de « vendre des boîtes ».
Pneumologue au CHU de Brest, Irène Frachon a révélé au grand public la catastrophe du Mediator, que le monde médical s’acharnait à nier depuis plus d’une décennie. Mais son combat est loin d’être terminé, alors qu'un film d'Emmanuelle Bercot, La Fille de Brest, consacré à l'affaire sort le 23 novembre. Six ans après la révélation du scandale, le procès de Servier n'a toujours pas eu lieu.
Pour la Haute autorité de santé, les médicaments de la maladie d’Alzheimer doivent être déremboursés, car ils sont plus dangereux qu’utiles. Cédant à une culture du médicament qui résiste aux scandales, Marisol Touraine refuse, craignant que les patients ne se sentent abandonnés, faute de traitement.
L’Assemblée nationale débat du dernier projet de loi de financement de la Sécurité sociale du quinquennat. Au niveau comptable, la Sécu est « sauvée », mais les hôpitaux ploient sous les mesures d’économies et le budget de la formation a été siphonné. La médecine libérale, qui déserte les territoires, est au contraire choyée.
Opacité, incapacité récurrente à tirer les leçons de ses propres erreurs, défauts d’organisation : du Mediator à l’essai clinique de Rennes, l’ANSM (Agence nationale de la sécurité du médicament) reproduit les mêmes mécanismes, provoquant des crises sanitaires à répétition.
Les Bluets, la maternité des « métallos » CGT à Paris, pourrait bien disparaître de la carte. Ce haut lieu de l’accouchement sans douleur et de défense du droit des femmes vient de perdre sa certification auprès des autorités de santé. Fragilisée par le système actuel de financement de la santé, la maternité vit surtout une grave crise de gouvernance, engluée dans un mélange des genres dont la CGT a le secret.
La Sécurité sociale est « sauvée », assure la ministre de la santé. Pourtant, les hôpitaux vacillent sous les plans d’économies successifs et la quête perpétuelle de productivité. Exemple au Havre, où une infirmière s’est donné la mort.
L'accident mortel de l'essai clinique mené par Biotrial à Rennes serait, selon les autorités sanitaires, un événement imprévisible qu'aucun signal d'alerte n'avait annoncé. Cette version officielle relève, selon notre enquête, du mensonge d'État.
À la suite de la publication, le 12 octobre 2016, de notre article intitulé « Les experts de complaisance de l'Agence du médicament », Bernard Bégaud nous a fait parvenir un droit de réponse.
Pour Dominique Martin, le directeur général de l’Agence nationale du médicament et des produits de santé, le but de notre enquête sur l’essai clinique fatal de Rennes n’est pas de chercher à faire la lumière sur les circonstances qui ont conduit à la mort d’un volontaire sain, mais de « déstabiliser » l’ANSM.
L’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé justifie son impéritie dans le dossier de l’essai de Rennes par l’avis favorable que lui ont donné les experts d’un comité spécialisé. Mais huit experts sur les douze qui forment ce comité ont des liens avec l’ANSM.
La première « salle de consommation à moindre risque », est inaugurée par la maire de Paris et la ministre de la santé. Cette expérimentation doit permettre une meilleure prise en charge des toxicomanes.
Plusieurs salariés dénoncent leurs conditions de travail dans les maisons de retraite médicalisées, publiques ou privées, un manque de moyens chronique et une vraie désinvolture des directions vis-à-vis des alertes lancées tant par le personnel que par les résidents. Mediapart a enquêté sur plusieurs établissements, qui donnent à voir un tableau éprouvant de la fin de vie en France.
L’annonce du 4e plan Autisme a relancé les hostilités entre les associations de parents qui militent pour le développement des méthodes comportementales, et les psychiatres qui défendent une approche pluridisciplinaire qui inclut souvent la psychanalyse. Chaque camp accuse l'autre de vouloir capter, ou conserver, les faibles moyens alloués à l’autisme.
La Dépakine, anti-épileptique commercialisé par Sanofi depuis 1967, a provoqué des milliers de malformations congénitales et de troubles du développement cognitif. Le ministère de la santé doit aujourd'hui répondre aux demandes des victimes, alors que les risques du produit, connus depuis 1982, ont été insuffisamment pris en compte pendant plus de 30 ans.
Faciliter l’accès aux soins des précaires, exclus et migrants : c’est la mission des permanences d’accès aux soins. Ces services aux moyens limités entendent offrir une médecine humaine, qualitative et performante, loin du productivisme usant l'hôpital. Reportage à Marseille.