La Dépakine, anti-épileptique commercialisé par Sanofi depuis 1967, a provoqué des milliers de malformations congénitales et de troubles du développement cognitif. Le ministère de la santé doit aujourd'hui répondre aux demandes des victimes, alors que les risques du produit, connus depuis 1982, ont été insuffisamment pris en compte pendant plus de 30 ans.
Faciliter l’accès aux soins des précaires, exclus et migrants : c’est la mission des permanences d’accès aux soins. Ces services aux moyens limités entendent offrir une médecine humaine, qualitative et performante, loin du productivisme usant l'hôpital. Reportage à Marseille.
La Cour de cassation a cassé le non-lieu obtenu par le dernier PDG d’Amisol, cette usine de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) emblématique du scandale de l’amiante. Mais la sociologue de la santé au travail Annie Thébaud-Mony reste inquiète « de la violence qui ne cesse de se développer » contre les travailleurs. Entretien.
Défense de circuler pieds nus, de grignoter entre les repas ou de se coucher après minuit… Biotrial, le laboratoire qui a réalisé l'essai fatal de Rennes, impose à ses volontaires un règlement intérieur draconien, sanctions financières à l'appui, en contradiction avec l'esprit de la loi sur les essais cliniques.
Le 1er juillet, les 1 100 hôpitaux publics doivent être rassemblés en 150 groupements hospitaliers de territoire. La ministre de la santé présente cela comme une « révolution ». Les praticiens hospitaliers sont attentistes, à l’exception des psychiatres, qui dénoncent une réforme technocratique et autoritaire.
Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire dans l’affaire de l’essai clinique mené à Rennes par le laboratoire Biotrial sur la molécule BIA 10-2474, au cours duquel un volontaire de 49 ans, Guillaume Molinet, a trouvé la mort le 17 janvier dernier.
Une réforme de la Sécurité sociale qui oublie les étrangers, des titres de séjour pour soins qui leur sont plus souvent refusés : par petites touches et sur plusieurs fronts, le droit à la santé des étrangers est fragilisé. Depuis cinq ans, les associations constatent une prise en main du sujet par le ministère de l’intérieur. Et, à l’approche de la présidentielle, il est d’ores et déjà instrumentalisé par la droite.
Une lettre d'un médecin du laboratoire Biotral, révélée par Mediapart, montre que dès le premier jour de l'accident qui a coûté la vie à Guillaume Molinet lors de l'essai du BIA 10-2474, un possible effet de la molécule testée était suspecté. Ce document met en péril la défense de Biotrial, et montre les lacunes du rapport de l'Igas.
Présenté par Marisol Touraine, ministre de la santé, le rapport définitif sur l'essai clinique de Rennes accuse la société Biotrial de trois « manquements majeurs », sans sanctionner le laboratoire. Et fait l'impasse sur les responsabilités de l'Agence du médicament.
C’était le plus gros site de production de gaz en France. Une fierté nationale, une mythologie fondatrice des prétendues Trente Glorieuses. Cinquante ans après son ouverture, on découvre une inquiétante surmortalité parmi les riverains du gisement de Lacq. Mais ce sujet dérange les pouvoirs publics qui ont jusqu'ici enterré ou refusé les études épidémiologiques. Premier volet de notre enquête.
Après le décès d'un volontaire le 17 janvier, Biotrial, la société de Rennes qui a réalisé l'essai clinique fatal, a dissimulé des informations cruciales aux inspecteurs de l'Inspection générale des affaires sociales, et prétendu avoir reçu un coup de téléphone rassurant de l'hôpital qui avait admis le patient, ce que dément le CHU.
Pilule en or massif, le Sovaldi du laboratoire Gilead a déjà coûté plus d’1 milliard d’euros à l’assurance maladie, pour seulement 25 000 patients soignés de l’hépatite C. Les malades réclament un plus large accès à ce médicament quand l’industrie pharmaceutique impose des tarifs insensés. Des ONG dénoncent « l’avidité » du laboratoire.
Maître Jean-Christophe Coubris, l'avocat de la famille de Guillaume Molinet, mort au cours de l'essai d'une molécule pharmaceutique à Rennes, demande à pouvoir prendre connaissance d'un document confidentiel de l'ANSM qui montrait qu'elle avait été alertée par un de ses scientifiques sur les risques du BIA 10-2474.
Les autorités ont martelé que l'accident de l'essai clinique de Rennes était imprévisible, alors qu'un expert de l'Agence du médicament avait alerté en interne sur les risques de la molécule BIA 10-2474 pour le cerveau. L'ANSM a négligé cette information cruciale et l'a niée dans ses discours officiels.
Une étude brésilienne montre un lien entre le Zika et une maladie auto-immune affectant le cerveau, l’encéphalomyélite aiguë disséminée, qui ressemble à la sclérose en plaques. « Ce que nous découvrons sur ce virus apparaît plus effrayant que ce que nous pensions », dit une responsable américaine.
L'essai clinique de Rennes, qui a entraîné la mort d'un volontaire sain et de lourdes séquelles chez quatre autres, était inutile et dangereux : il a été effectué sur une molécule sans intérêt thérapeutique démontré, avec un protocole n'offrant pas assez de sécurité aux volontaires.