La question des relations entre la CGT et le mouvement social inédit qui fête ses six mois ce 17 mai a agité une partie des débats au 52e congrès du syndicat. Entre ceux qui plaident pour un soutien sans faille et ceux qui se méfient d’un mouvement sans structure ni leader, les échanges ne sont pas simples.
Pour le politiste Samuel Hayat, la mobilisation des « gilets jaunes » constitue un signe, parmi d’autres, d’un basculement profond du rapport à la politique, clôturant un siècle et demi d’un espace fondé sur les affrontements partisans et idéologiques. Pour ce spécialiste de la révolution de 1848, « les gilets jaunes ne clivent pas la France ».
Adhésions en baisse, perte de sa place de numéro 1 au profit de la CFDT et succès des gilets jaunes qui se passent de son appui… Alors que son 52e congrès s’est ouvert à Dijon, le syndicat fait le compte de ses pertes d’influence. Et s’interroge sur les pistes pour sortir du marasme.
Le tribunal de Nanterre juge ce lundi le recours trop systématique de La Poste à des sous-traitants, mal payés et moins bien traités que les facteurs classiques, au centre d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). L’enquête a été déclenchée par la noyade d’un livreur fin 2012. « On sous-traite l’intégralité de notre activité principale. On sait bien que ce n’est pas légal », affirme un manager de La Poste.
À l'appel de tous leurs syndicats, les agents ont défilé contre la réforme de la fonction publique, jeudi 9 mai. Ils dénoncent une attaque en règle contre les services publics et une précarisation du personnel. Pas de quoi faire chanceler le gouvernement.
Le 6 mai 2019, un cheminot, délégué syndical, s'est jeté sous les rails d'un train, en Île-de-France. Ce n'est pas un cas isolé. Chercheurs, professionnels de santé, syndicats, cheminotes et cheminots ont tiré maintes fois la sonnette d’alarme pour obliger l’entreprise à se regarder en face.
Le procès France Télécom en arrière-plan, des salariés, des syndicats et des médecins du travail rappellent que l’entreprise Orange n’en a pas fini avec les démons de la souffrance au travail, malgré une hypervigilance due au traumatisme des suicides en série, il y a dix ans.
À partir du 6 mai, l'ancien PDG de France Télécom Didier Lombard et six autres anciens responsables sont jugés pour harcèlement moral. C’est la première fois que des dirigeants d’un groupe du CAC 40 ont à répondre de leur gestion devant la justice.
Réunis dans un collectif baptisé « des 34 de la Pitié », une partie des interpellé·e·s de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière a livré samedi sa version des faits des événements du 1er Mai, lors d’une conférence de presse. Ils disent avoir été victimes d'« abus de pouvoir » et de « violences psychologiques » lors de leur trente heures de garde à vue.
Ils ont été un millier de manifestants à avoir répondu à l’appel interrégional de La Roche-sur-Yon, pour l’acte XXV des « gilets jaunes » ce samedi 4 mai. Entre tirs de lacrymos et barbecue géant sur un rond-point, étrange ambiance dans un cortège qui légitime verbalement la violence, mais la réprouve dès qu’elle se manifeste physiquement.
Le tribunal de Paris a jugé, jeudi, plusieurs manifestants, ou présumés tels, du 1er Mai à Paris. L’utilisation quasi systématique de l’article « participation à un groupement en vue de » violences permet à l’accusation de s’émanciper des faits. Ce sont désormais les intentions et les présupposés qui sont jugés, avec à la clé une effarante distribution de peines de prison.
Pendant une soirée et une matinée, plusieurs membres du gouvernement et la direction de l’AP-HP ont assuré que l’hôpital parisien avait été « attaqué » par des manifestants violents. Il n’en a rien été : quelques dizaines de personnes se sont réfugiées au pied des immeubles de l’établissement pour échapper aux lacrymogènes et aux charges policières, avec l’autorisation de sa directrice. Aucun manifestant n’a été menaçant, aucun n’a dégradé les locaux. En revanche, certains ont été frappés par des policiers.
Malgré les annonces alarmistes du gouvernement, le 1er Mai n’a pas viré au chaos et a attiré des dizaines de milliers de manifestants partout en France. Reportage à Paris, où militants, syndicalistes, gilets jaunes, black blocs se sont mélangés, débordant très largement les syndicats, qui dénoncent un maintien de l’ordre « scandaleux ».
Emmanuel Macron a annoncé son intention de supprimer les « organismes inutiles ». La Commission nationale du débat public, qui n’a pas obtempéré à ses oukases pour organiser le grand débat à sa main, pourrait être visée. Une vengeance inélégante.
À Grigny, dans l’Essonne, 44,8 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Un triste record national. Pour découvrir ce que ce chiffre recouvre et implique, Ilyes Ramdani du Bondy Blog reçoit le maire de Grigny et une militante du Collectif Fraternité.
Près d’un an après la reprise officielle de l’usine par Nicolas Decayeux, un industriel local, l’ancien site est loin de tourner à plein. Son repreneur reconnaît que la production est à seulement « 30 % à 40 % » de son potentiel. L’ombre de la faillite n’est pas écartée.