Dix ans après s’être vu annoncer son transfert imminent dans un centre d’appels de France Télécom et s’être enfoncé dans la dépression, Yves Minguy témoignait jeudi 13 juin au procès de l’entreprise. L’ancien informaticien dévoué, trente-cinq ans de maison, revient pour Mediapart sur ce moment fort. Il dit son incompréhension devant un Didier Lombard « imperturbable ».
En avril 2016, Lauriane A. s’est pendue à l’extérieur du centre de formation des pompiers du Maine-et-Loire. Elle venait de subir une sanction qui allait mettre fin à sa carrière. Depuis, sa famille et la CGT bataillent tous azimuts pour faire reconnaître la responsabilité de son employeur, qui dépend directement du département. Face à eux, un mur.
Une aide-soignante, un médecin et un infirmier expliquent les ressorts de la mobilisation aux urgences. Ils dénoncent des conditions de travail dégradées et un manque de moyen chronique, auxquels le pouvoir actuel ne répond toujours pas de manière convaincante.
Licencié sans motif par la SNCF à la suite d’un avis d’incompatibilité du ministère de l’intérieur, un ancien cheminot a obtenu l’annulation de cet avis par le tribunal administratif de Paris. Il se bat pour sa réintégration.
Les Échos ont en partie dévoilé la façon dont le gouvernement allait modifier les règles d’accès à l’assurance-chômage. Les plus fragiles seront largement ciblés, à commencer par une mesure jamais évoquée jusqu’à présent : l’allongement de la durée de travail nécessaire pour qu’un salarié puisse bénéficier d'une indemnité.
La concertation sur le RUA (revenu universel d’activité), qui ambitionne de fusionner le plus d’aides sociales possible, est lancée. Ce projet, concrétisé par une loi l’an prochain, applicable après la fin du quinquennat et défendu par Emmanuel Macron comme un instrument de lutte contre la pauvreté, inquiète un grand nombre d’associations.
Un salarié de la propreté a attaqué la société Millenium aux prud’hommes. Depuis 2013, il travaillait sous un contrat atypique, celui d’intermittent : à la disposition de son employeur 260 jours par an, mais non rémunéré quand l’entreprise ne lui offrait pas de travail. L’affaire a été renvoyée devant des juges.
Pierre Odin vient de publier Pwofitasyon (La Découverte). Dans cet ouvrage, il revient sur le mouvement social historique qui s’est déployé en 2009 en Guadeloupe et en Martinique. Qu’est-ce qui l’a rendu possible à l’époque ? Quelles résonances trouve-t-on aujourd’hui dans la mobilisation des « gilets jaunes » ? Entretien vidéo.
Ils ont subi brimades, humiliations, discriminations racistes ou homophobes, certains pendant presque deux décennies, par l’ancien couple de gérants du magasin Gémo de Cholet. Une petite vingtaine de salariés et anciens salariés portent plainte contre le groupe Eram, propriétaire de l’enseigne, pour harcèlement moral. Le récit de leur calvaire est édifiant.
Encore sous le choc de l’annonce de la suppression de plus de 1 000 postes, essentiellement dans l’activité gaz de General Electric à Belfort, les syndicats démontent l’argumentaire fallacieux de Bruno Le Maire pour justifier le plan social.
Moins d’un an après avoir repris l’emblématique usine de la Somme, l’entreprise WN est placée en redressement judiciaire. L’activité n’avait jamais vraiment démarré, malgré le soutien affiché au projet par Emmanuel Macron. « Qu’est-ce qu’on va devenir ? », interroge un délégué syndical.
Le 17 mai, la maire de Montauban Brigitte Barèges a expulsé les syndicats de la Maison du peuple, leur siège historique, sans préavis. Pour punir la CGT d’avoir hébergé des migrants et pour récupérer un bâtiment bien placé au cœur de la ville. La manœuvre était trop grossière : mardi 28, le tribunal administratif a ordonné à l’édile de rendre les clefs du bâtiment.
Le conflit qui oppose depuis l'enseigne à plusieurs dizaines de salariés a pris un tour nouveau avec la diffusion de conversations téléphoniques de l’ancien vice-président du groupe. Il y affirmait qu’il voulait « se débarrasser » de Kamel Guemari, emblématique délégué FO du restaurant des quartiers nord. Des deux côtés, les plaintes se multiplient.
Si l’on a beaucoup insisté sur la distance du mouvement des « gilets jaunes » vis-à-vis des syndicats, il semble que ce soit tout le système de négociation de l'entreprise qui s’est trouvé débordé par des salariés qui ne voient pas forcément le petit patron comme un adversaire. Rémunération, conditions de travail et sens du travail, les gilets jaunes ont porté ces questions en dehors des murs de l’entreprise, rappelant l’État à son rôle d’arbitre.
Transformer un service public en grande entreprise du CAC 40 implique de mettre au pas des salariés dont la culture d’entreprise n’est plus forcément en adéquation avec les exigences de la direction. Cela peut-il se faire sans heurt ?
La question des relations entre la CGT et le mouvement social inédit qui fête ses six mois ce 17 mai a agité une partie des débats au 52e congrès du syndicat. Entre ceux qui plaident pour un soutien sans faille et ceux qui se méfient d’un mouvement sans structure ni leader, les échanges ne sont pas simples.