Retour sur la cérémonie du Mont-Valérien, l’un des sauts de puce, entre les Invalides et Londres, accomplis par le président de la République Emmanuel Macron pour accaparer, en ce 18 juin, l’aura et la mémoire du général de Gaulle.
Les opposants au régime chinois entonnent depuis près de cinquante ans un de ses poèmes en signe de révolte. Avec S’ouvrent les portes de la ville, l’écrivain Bei Dao revient sur son enfance dans le Pékin de la Révolution culturelle.
Michel Onfray se revendique de Pierre-Joseph Proudhon pour ses combats politiques. Mais quelle est la valeur de cette revendication ? Et comment alors comprendre le rapprochement avec la droite souverainiste ? Tentatives de réponse.
Les premiers livres à survoler la pandémie arrivent, avec BHL en chef d’escadrille (Ce virus qui rend fou, Grasset). Nous avons opté pour un pilote moins convenu : Ivan Krastev, auteur de Est-ce déjà demain ? Le monde paradoxal de l’après-Covid-19.
Le Grand Meaulnes en Pléiade. On pourrait s’étonner qu’il n’y fût pas encore. Mais on s’étonne peut-être encore plus qu’il y entre au moment même où il cesse d’être un classique.
La place de la République à Paris offrait une unité de lieu, de temps et d’action aux chaînes d’information en continu. Ignorant cette perche, elles ont chaussé leurs œillères pour proposer une mise en récit délirante, éculée, mais symptomatique.
À l’heure d’une nouvelle manifestation antiraciste en France et alors que des statues sont déboulonnées car « les idoles des uns sont les génocidaires des autres », le philosophe Norman Ajari appelle à sortir « du fétichisme de la République ».
Agitée comme une gousse d’ail censée chasser le racisme de par son essence même, la République ne résiste pas à l’examen critique. Racialiste et colonialiste, elle étouffa l’altérité sous le poids de sa prétendue mission civilisatrice.
À Aubervilliers, la directrice du théâtre de la Commune Marie-José Malis, en passe d’être renouvelée, est à couteaux tirés avec la déléguée syndicale CGT Sophie Lopez. Exploration polyphonique d’un conflit symptomatique.
Sous la pression d’une plainte déposée devant un tribunal new-yorkais par quatre poids lourds de l’édition aux États-Unis, le site Internet Archive a décidé d’avancer de 15 jours la fermeture de sa bibliothèque d’urgence, créée en réponse à l’épidémie de coronavirus.
Du fantasme raciste de la beurette toujours aussi vif à celui de l’Arabe violent et violeur, Mediapart bat en brèche les clichés hérités de la domination sexuelle et coloniale au Maghreb avec les historiennes Naïma Yahi et Christelle Taraud.
Pour la philosophe Nadia Yala Kisukidi, la France est paralysée par « une rhétorique du déni, qui consiste à dire que puisque la République est aveugle à la race, il ne peut y avoir de discriminations systématiques touchant des groupes précis ».
L’anthropologue explore, dans Les Sentinelles des pandémies – Chasseurs de virus et observateurs d’oiseaux aux frontières de la Chine, la manière dont certains virus rendent caduques nos techniques de prévention des maladies et chamboulent la géopolitique.
Tout à la fois enquête et témoignage, L.A. Bibliothèque retrace l’histoire du grand incendie de Los Angeles qui, le 29 avril 1986, a embrasé plus d’un demi-million de livres. À partir de sources multiples, la journaliste Susan Orlean recrée l’ambiance d’une grande caverne publique avec son cheminement tout foisonnant de vies et de mémoires pour faire parler les cendres.
Le Triangle et l’Hexagone de Maboula Soumahoro et Le Dérangeur, écrit par le collectif Piment, veulent imposer leur regard sur une condition noire moins différente d’un bord à l’autre de l’Atlantique que la République française aime à le penser.
Robert Zaretsky, professeur d’histoire à l’université de Houston, était le 2 juin à la manifestation pacifique dans cette ville, où avait grandi et où sera enterré George Floyd. Spécialiste des soubresauts français, il examine le sursaut américain.