Les téléphones mobiles d’aujourd’hui font converger une somme de fonctions jamais vue dans l’histoire des technologies, dont la lecture des nouvelles, et parfois même leur écriture. Mais pas la rédaction de cette chronique de l’ouvrage remarquable que Nicolas Nova leur consacre.
Une bande d’enfants sème la terreur dans une ville tropicale. Dans son nouveau roman, Andrés Barba fait de l’enfance une puissance de subversion politique et littéraire : « L’enfance est plus puissante que la fiction », prévient l’écrivain espagnol.
En pleine pandémie, malgré le plexiglas des consignes, nous avons constitué des salons littéraires souterrains, creusé des galeries pour communiquer par messages privés, réinventé un samizdat d’échanges littéraires et de conseils. Exemples, de James Joyce à Thomas Mann, en passant par Franz Kafka.
L’affaire Carlos Ghosn a révélé au grand jour les dérives du mécénat au château de Versailles. Contreparties à usage privé, provenance douteuse des fonds… Le fonctionnement même du Château est mis en doute, au moment où il est prêt à tout pour augmenter ses ressources de billetterie. Une enquête de La Revue du Crieur, dont le no 16 sort le 2 juillet.
En France, 15 000 interprètes et traducteurs ont été laissés sur le carreau avec le confinement. De tels truchements, essentiels pour que notre monde ne sombre pas dans l’incompréhension totale, lancent un cri d’alarme. Sachons l’interpréter.
Jeff : ainsi appelait-on Joseph Kessel. Jeff aimait la fête, la dépense, le monde… Il voulait donner à voir et à sentir par les mots. Homme engagé dès 1932 en Allemagne, il a compris ce qui arrivait à l’Europe. Les deux tomes de la Pléiade et quelques autres livres parus début juin donnent à connaître un homme dont la devise dit tout : « Plus long le chemin, plus riches ses promesses. »
Écrire des « mythologies » et des « lieux de mémoire » postcoloniaux. C’est à ce projet ambitieux que se sont attelés Étienne Achille et Lydie Moudileno, avec une volonté politique et historique qui résonne avec les mobilisations raciales contemporaines. Entretien.
Étudiant la stratégie d’« élévation de la race » par le sport prônée par l’élite noire étatsunienne et rejetée ensuite par le Black Power, un livre inscrit la lutte des corps noirs dans une histoire profonde qui permet de saisir certains tiraillements actuels.
Plusieurs ouvrages remettent sur le métier le vieux débat concernant les mérites comparés de l’abstention et de la participation aux élections. Entre défense désenchantée du vote comme outil de « paix civile » et dissidence volontaire au profit d’autres engagements, passage en revue des arguments échangés.
Assistant du philosophe Paul Ricœur lors de l’écriture de La mémoire, l’histoire, l’oubli, le président de la République semble avoir oublié les leçons de ce livre de référence. Car la « réinvention » qu’il n’en finit pas de promettre ressemble de plus en plus à une crispation identitaire.
Zeev Sternhell était un survivant du génocide nazi, un vétéran des guerres d’Israël, un historien spécialiste du fascisme et un combattant de la paix avec les Palestiniens. Depuis quelques années, il ne cessait de mettre en garde ses compatriotes sur la fin de la démocratie en Israël.
Disparu ce 21 juin à 85 ans, l'historien israélien Zeev Sternhell était devenu la bête noire des études historiques officielles françaises, après la parution, en 1983, de son Ni droite ni gauche. L’idéologie fasciste en France.
En 1970, Shulamith Firestone publie La Dialectique du sexe : elle a 25 ans, et c’est une célébrité. Mais la théoricienne et activiste féministe étouffe. Presque trente ans plus tard, dans Airless Spaces, elle raconte un monde asphyxié. La jeune maison d’édition Brook vient d’en éditer une traduction sous le titre de Zones mortes.
Il y a un an, SUD-Solidaires avait invité artistes, chercheurs ou militants à suivre les 41 jours du procès qui a établi l’existence d’un « harcèlement moral institutionnalisé » dans l’entreprise. Ces chroniques sont réunies dans un livre, réussi.
Retour sur la cérémonie du Mont-Valérien, l’un des sauts de puce, entre les Invalides et Londres, accomplis par le président de la République Emmanuel Macron pour accaparer, en ce 18 juin, l’aura et la mémoire du général de Gaulle.
Les opposants au régime chinois entonnent depuis près de cinquante ans un de ses poèmes en signe de révolte. Avec S’ouvrent les portes de la ville, l’écrivain Bei Dao revient sur son enfance dans le Pékin de la Révolution culturelle.