Chaque initiative du pouvoir politique aux Etats-Unis, pour tenter de reprendre le contrôle d'événements financiers qui le dépassent, suscite en France un étrange enthousiasme. Accompagné de déclarations définitives sur la fin de la crise. Cela dure depuis le "sauvetage" de Bear Stearns en mars 2008 et vient de se reproduire avec l'annonce d'un renflouement général du secteur financier américain. Etonnant, non?
La ministre des finances, Christine Lagarde, a menti. Le 28 juillet, elle a publié un communiqué de presse annonçant que, selon les avis juridiques recueillis par le Consortium de réalisation (CDR), adversaires de Bernard Tapie, les chances de succès d'un recours contre la sentence des arbitres, allouant 390 millions d'euros à l'ex-homme d'affaires, « étaient très faibles ». Ce jour-là, Bercy a donc annoncé qu'aucun recours ne serait introduit. Or, deux avocats sur les quatre qui ont été consultés ont estimé que le CDR disposait d'«un moyen d'annulation qui peut être qualifié de sérieux». A la veille de l'audition du ministre, mardi 23 septembre, devant la commission des finances de l'Assemblée nationale, Mediapart publie les mémoires des avocats.
Le ministre de l'agriculture, Michel Barnier, réunit à partir de dimanche à Annecy ses vingt-six collègues européens, pour remettre à plat la Politique agricole commune qui accompagnera la préparation du prochain budget 2013-1018 de l'Union. Présentation d'une contribution originale des plus puissants groupes de pression agricoles français.
Les Etats-Unis s'apprêtent à lancer un plan d'aide massif pour voler au secours de leur système financier. Jamais depuis la crise de 1929, un plan n'avait eu une telle ampleur. «Nous parlons de centaines de milliards de dollars», a reconnu le secrétaire du Trésor. Les marchés ont accueilli le projet avec enthousiasme. Mais tout reste à faire. Le gouvernement a une semaine pour boucler l'opération, avant que le Congrès ne parte.
En renflouant le système bancaire américaine placé sous la menace d'un tsunami financier, le gouvernement des Etats-Unis a fait s'envoler le niveau de la dette publique d'un pays déjà confronté à un endettement extérieur record. Et ce n'est pas fini. Principal créancier des Etats-Unis, la Chine s'inquiète et son ombre se profile déjà derrière les décisions récentes des autorités américaines.
La peur s'est abattue sur les marchés. Personne n'est à l'abri. La mécanique est toujours la même: d'abord la rumeur. Les investisseurs se sauvent. Les hedge funds et les arbitragistes s'en mêlent, massacrant le cours. La crainte vient. Les portes du crédit se ferment. Et les agences de notation donnent le coup de grâce. Aucun grand groupe pris dans la tourmente n'a pu échapper à cet engrenage fatal. Dernière victime: Morgan Stanley, obligé de se précipiter dans les bras de Wachovia pour éviter une mort certaine.
La nouvelle panique provoquée sur les marchés de crédit par les convulsions financières aux Etats-Unis a compromis provisoirement le lancement du financement du TGV qu'Alstom doit construire en Argentine. Ceci au moment même où l'Argentine tente un retour sur le marché international des capitaux en se mettant en règle avec le Club de Paris.
«Le système bancaire est sain. Il n'y a aucun risque pour les banques françaises.» Depuis lundi, le gouvernement multiplie les messages les plus lénifiants après la faillite de la banque Lehman. Sans réellement convaincre. Pour lever les doutes, les principales banques ont dû faire une estimation de leurs risques sur Lehman. Leur exposition n'est pas très importante mais révèle quelques surprises. Et ce ne sont que les premières.
Les banques centrales sont intervenues massivement pour tenter d'éviter l'apoplexie au marché interbancaire. Mardi, elles ont injecté au total plus de 223 milliards de dollars. Pourtant, malgré ces aides massives, les banques ont toujours le plus grand mal à se financer. La peur gagne, nourrie par les difficultés rencontrées par le premier assureur mondial, AIG.
L'affaire Tapie fonctionne comment un révélateur. On y découvre les graves dysfonctionnements de l'Etat, mais aussi l'apathie du principal parti d'opposition, le parti socialiste, qui a tardé à demander une commission d'enquête parlementaire. Pour beaucoup de socialistes, le souvenir est de fait fâcheux: en décembre 1993, tous les socialistes, unanimes, avaient voté contre la levée de l'immunité parlementaire de l'ex-hommes d'affaires, sur lequel la justice enquêtait.
Mardi 16 septembre 2008, Mediapart aura six mois. Six mois d'un pari de raison: prouver, à l'heure du tout publicitaire et de la course à l'audience, qu'il y avait bien place pour un journal numérique de référence, indépendant, dont la liberté repose sur la fidélité d'un public de lecteurs fédérés par l'acte d'achat. Ce pari a été gagné: pas un jour n'est passé depuis le 16 mars sans nouveaux abonnés, tandis que l'audience du site ne cesse de progresser. Après ce lancement réussi, reste à installer ce succès dans la durée. Ce fut l'objet d'un été studieux à Mediapart dont nous vous livrons les conclusions, décisions et innovations. Parmi celles-ci, un partenariat inédit avec l'agence de photojournalisme Vu, à découvrir sur notre site, vendredi 19 septembre, à 13 heures.
La bourse de Paris a perdu lundi 3,78%, celle de Londres 3,92%, et Madrid 4,5% : la panique a saisi les marchés financiers après un week-end fatal à Wall Street qui a connu, lundi, sa plus forte baisse depuis le 11-Septembre. La décision des autorités américaines de ne plus soutenir le secteur financier a précipité la faillite de Lehman Brothers et le rachat de Merill Lynch. En cinq points, Mediapart explique ce tournant de la crise financière, qui aura d'inévitables répercussions sur les consommateurs et la croissance mondiale. Lire également l'article de Philippe Riès: la théorie des dominos.
L'annonce de la faillite de Lehman Brothers, la quatrième banque d'affaires de Wall Street, lundi 15 septembre, a replongé la planète financière dans la tempête. Mais c'était sans doute un point de passage obligé vers une sortie de crise. Après le refus des autorités américaines de mobiliser une nouvelle fois l'argent public, les principaux acteurs ne devraient plus pouvoir tergiverser.
Bernard Tapie a bien été reçu, vendredi, par le secrétaire général adjoint de l'Elysée, François Pérol. Révélée par le site Bakchich, l'information est confirmée lundi par le site du magazine Challenges, dont un journaliste a croisé aussi sur les lieux l'ex-homme d'affaires. Malgré les démentis officiels, elle constitue un indice de plus quant au rôle majeur que Nicolas Sarkozy a joué dans cette affaire.
Les marchés financiers s'effondrent au lendemain d'un des week-ends les plus décisifs pour Wall Street. Au terme de trois jours de négociations ininterrompues entre banques centrales, banquiers et autorités américaines, les cartes sont totalement rebattues: le gouvernement américain refuse désormais d'apporter sa garantie au monde financier. Premières conséquences: Lehman Brothers est en faillite, Merrill Lynch est rachetée en catastrophe par Bank of America, et le premier assureur mondial, American Insurance Group, demande un financement exceptionnel de 40 milliards à la Fed. Tous ignorent la suite.
Pour la troisième journée consécutive, les autorités financières américaines et les patrons des grandes firmes de Wall Street étaient réunis dimanche au siège de la Réserve fédérale de New York pour éviter une faillite pure et simple de Lehman Brothers, la quatrième banque d'affaires des Etats-Unis. Partie de poker à mise très élevée.