Le problème n'est pas la banque d'affaires qui s'écroule mais l'industrie verte qui stagne. Pour Eloi Laurent, économiste à l'OFCE, c'est une vraie tragédie que vit aujourd'hui le développement durable: la demande environnementale n'a jamais été aussi forte, mais les difficultés budgétaires n'ont jamais été aussi grandes. Entretien avec le chercheur, enseignant à Sciences-Po et à l'université de Stanford, alors que sort ces jours-ci le livre qu'il a co-écrit avec Jean-Paul Fitoussi : La Nouvelle Ecologie politique.
Lire aussi, face à la crise financière mondiale, le bilan de la réunion des chefs d'Etat, samedi à l'Elysée, de l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Italie et la France :
Le plan en six points des Européens
Fortis, le temps du chacun pour soi
La France en récession, l'Elysée dans la confusion
Le temps du chacun pour soi s'impose désormais en Europe. Après l'Irlande, les Pays-Bas ont décidé vendredi soir de faire cavalier seul et de nationaliser tous les actifs néerlandais de Fortis. Le plan imaginé le week-end dernier pour sauver la banque belgo-néerlandaise est mort. Et la banque est démantelée. Le gouvernement belge a à nouveau un week-end pour trouver une solution pour la partie belge de Fortis. Mais il lui faut aussi rassurer sur le sort de Dexia.
La France est en récession. Même si le gouvernement se refuse à utiliser ce terme, c'est ce qui transparaît des chiffres publiés, vendredi 3 octobre, par l'Insee: après avoir reculé de 0,3% au deuxième trimestre de cette année, l'activité devrait continuer de baisser de 0,1% au troisième puis au quatrième trimestre. Confusion à l'Elysée, où le conseiller Henri Guaino préconise, à la veille du mini-sommet européen, que la France s'exonère temporairement des critères de Maastricht.A lire aussi:A Marseille, la crise est en train de «tout geler»
Le commissaire européen au Marché intérieur, l'Irlandais Charlie McCreevy, doit confirmer, vendredi 3 octobre, l'assouplissement de règles comptables qui poussent les banques européennes dans une spirale mortelle. Mais la Commission européenne et son chef José Manuel Durao Barroso ont affiché dans cette affaire une absence totale d'initiative face à une crise aux proportions historiques.
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A Marseille, la crise est en train de «tout geler»
Alors que Nicolas Sarkozy multiplie les déclarations contre les rémunérations abusives de certains grands patrons et annonce un projet de loi contre les parachutes dorés dans "les prochaines semaines", Sanofi-Aventis va devenir un cas d'école. Le groupe pharmaceutique vient d'embaucher un nouveau directeur général à des conditions financières absolument mirobolantes. Prime d'arrivée, salaire exorbitant, golden parachute, retraite chapeau: le tout pèse plusieurs millions d'euros. L'embauche vient d'être conclue alors que le groupe a confirmé aujourd'hui un nouveau plan social visant à supprimer plus de 900 emplois.
Grosse entaille aux économies d'énergie promises par le Grenelle de l'environnement, les parlementaires ont modifié le projet de loi pour offrir un traitement de faveur au chauffage électrique. Le débat devrait débuter à l'Assemblée nationale le 7 octobre.
Epargne sûre et bien rémunérée, compte refuge en temps de crise, le Livret A a vu ses placements augmenter de 350% depuis le début de l'année. Une manne à laquelle le premier ministre n'exclut pas de recourir pour aider au financement des entreprises et de l'économie, au risque de détourner durablement cet argent du logement social auquel il est prioritairement dédié. Lire aussi nos récents articles sur la tourmente financière:Et pendant ce temps, à l'Assemblée, la gauche ne croit plus au RSA Les erreurs françaises révélées par la criseGrande réunion de crise et petites décisionsRemue-ménage anticrise à droite et à gauche
La crise financière a un effet de loupe: elle permet de mieux cerner certaines erreurs de politique économique commises par Nicolas Sarkozy et quelques-uns de ses prédécesseurs. De la politique budgétaire à la politique fiscale, en passant par la course aux privatisations: ce sont plus de deux décennies de déréglementation effrénée dont on mesure les ravages au travers des turbulences mondiales qui affectent la France. Radiographie en forme de parti pris. Lire aussi les résultats de la réunion d'hier à l'Elysée:Grande réunion de crise et petites décisions
Les noms des bénéficiaires d'une partie des subventions de la Politique agricole commune ont été mis en ligne, mardi 30 septembre, par le ministère français de l'agriculture, conformément à la réglementation européenne. La France a fait de son mieux pour rendre ces données difficilement exploitables. Mais on peut utiliser ce minimum réglementaire pour creuser plus profond. L'aide des lecteurs de Mediapart que cet exercice salutaire intéresserait sera la bienvenue.
Nicolas Sarkozy tient ce mardi matin une réunion de crise à l'Elysée avec des banquiers et des assureurs alors que les «accidents» se multiplient en Europe. Le sauvetage de Fortis, celui en cours de Dexia, l'effondrement d'établissements allemands et britanniques montrent la fragilité du système. Le rejet du plan de sauvetage américain par le Congrès a relancé ce mardi matin les mouvements de panique sur les marchés asiatiques. Et le système bancaire français n'est pas plus à l'abri que d'autres (dessin Damien Glez). Lire également (cliquez sur les liens pour accéder directement aux articles):Massacre à Wall Street après le rejet du plan Paulson.Un exemple cauchemardesque: le Japon et la «décennie perdue» des années 1990.
Le rejet du plan Paulson par la Chambre des représentants a provoqué un nouveau "lundi noir" à Wall Street, l'onde de choc se propageant aux marchés asiatiques mardi matin. L'Europe est désormais entrée dans l'œil du cyclone, chacun guettant avec inquiétude quel groupe bancaire suivra le Belgo-Néerlandais Fortis sur la liste des institutions placées en soins intensifs par les gouvernements. Et les banques centrales ont à nouveau inondé les marchés financiers de liquidités dans l'espoir, vain jusqu'ici, de ramener le calme.
Ni la nationalisation de Fortis ni l'accord sur le plan Paulson n'ont rassuré: toutes les banques se retrouvent désormais sous la menace d'un effondrement, alors que le crédit interbancaire est paralysé. Le système bancaire français n'est pas plus à l'abri que d'autres. Dexia et Natixis sont les premières victimes désignées par la Bourse.Lire aussi l'analyse de Philippe Riès : les Etats-Unis et l'Europe au bord d'une "trappe à liquidité".
Un spectre hante les couloirs des banques centrales et les corridors du pouvoir aux Etats-Unis et en Europe: celui de la trappe à liquidité, dont fut victime le Japon dans les années 1990, après l'éclatement de sa propre bulle spéculative. Un parallèle fascinant et plein d'enseignements.
Nicolas Sarkozy présentera mardi une série de mesures pour lutter contre l'augmentation du chômage. Le chef de l'Etat devrait annoncer une relance des emplois aidés et un recours accru aux contrats de transition professionnelle. C'est le retour d'une politique avec laquelle le gouvernement entendait rompre. Mais pour les syndicats qui réclament un grand plan de relance, il s'agit de mesures cosmétiques.
Mardi 30 septembre, contrainte et forcée, la France, comme les 26 autres pays membres de l'Union européenne, doit mettre en ligne les données personnalisées des bénéficiaires des aides au titre du développement rural, deuxième pilier de la Politique agricole commune. C'est la première étape d'un exercice de transparence salutaire dans le cadre du débat sur l'avenir de la PAC après 2013.