Face au pouvoir grandissant de Jean-François Copé, l'Elysée tente de reprendre la main à l'Assemblée. «Les députés qui pensaient comme le Président n'osaient plus parler!», explique un élu sarkozyste. Désormais, un petit groupe de fidèles du chef de l'Etat s'organise. Mardi soir, certains ont même été reçus à l'Elysée. Leur objectif: 2012.
François Fillon et Brice Hortefeux ont ramé en sens inverse, mardi 27 avril, à l'Assemblée nationale, sur l'affaire du Nantais musulman soupçonné de polygamie et de fraudes aux allocations familiales.
La première secrétaire du PS explique dans un long entretien à Mediapart «la société du bien-être et du respect» qu'elle appelle de ses vœux alors que, selon elle, «nous vivons en 2010 avec Nicolas Sarkozy la négation même du débat démocratique». Elle livre aussi sa définition d'«une gauche solide sur ses valeurs», son regard sur les années de gouvernement et sa démarche à la veille des conventions du PS. Enfin, elle détaille son point de vue sur la question démocratique et ses contre-pouvoirs, estimant «qu'il est bien difficile de changer une société en étant élu pour cinq ans».
Lors de son conseil national inter-régional (Cnir), le parti écologiste a décidé, samedi 27 et dimanche 28 mars, d'engager les discussions militantes pour trouver une nouvelle forme organisationnelle, «à la fois transmutation des Verts et métamorphose d'Europe Ecologie». Conventions régionales en mai, convention nationale en juin, débat pendant deux jours lors des journées d'été en août, avant des assises de l'écologie politique à l'automne.
Lors de la réunion du groupe UMP à l'Assemblée, mardi 23 mars, les députés se sont déchaînés contre la politique d'ouverture de Nicolas Sarkozy. Dans la foulée, le chef de l'Etat a renoncé à nommer le socialiste Malek Boutih à la tête de la Halde. Mais s'il a lâché du lest, il n'a pas renoncé sur le fond. Mercredi matin, dans un discours à l'issue du conseil des ministre, le Président de la République a ainsi déclaré: «C'est mon devoir de continuer sous le signe du refus de l'esprit partisan.»
Martine Aubry parle rassemblement de la gauche et parti en mouvement. Son calcul: être à la tête d'un parti qui serait redevenu fort, respectueux de ses alliés et (un peu) rénové. Sans brusquer les événements.
Sur France 2, Jean-François Copé avait préempté la soirée en annonçant la naissance de l'antisarkozysme façon UMP. Alors, TF1 eut tout le loisir de faire sa petite soupe sur son petit feu dans son petit coin: de petites polémiques affriolantes, grâce à l'électrisant Xavier Bertrand. Mais où étaient les présidents de région?
Nicolas Sarkozy est confronté à un rejet historique de la droite, de son parti et de lui-même. Avec un score de 26% des voix le 14 mars, l'UMP a donné à la droite son plus mauvais résultat électoral depuis le début de la Ve République. Défaite amplifiée ce dimanche : le parti présidentiel plafonne à 35% des voix. Du jamais vu lors d'un second tour.
Même si elle a gagné les élections, la gauche est encore loin de faire rêver. Elle n'a pas même de programme. A-t-elle seulement tiré les enseignements des outrances libérales dans lesquelles elle s'est laissée aller jusqu'en 2002? Pour elle, il n'y aura pas de reconquête possible sans un regard lucide sur son passé récent. Parti pris.
Jean-François Copé veut «un nouveau pacte majoritaire» avec l'Elysée. Surtout, il prépare une réunion à huis clos des députés UMP, mardi matin, pour mettre les pieds dans le plat.
Y a-t-il une recette Europe Ecologie pour réussir ses campagnes électorales? Au travers d'exemples, voici des récits de stratégie qui ont permis aux écologistes de passer de la culture «techno» et militante à une vision politique fédératrice.
Le politologue Richard Kleinschmager est spécialiste dela région Alsace, une des deux seules régions conservées par la droite en 2004. Il analyse le scrutin du premier tour, qui ne laisse que peu d'espoirs à l'UMP de l'emporter.
Au QG d'Europe Ecologie dimanche soir, ambiance au goût doux-amer: la déception de faire moins bien qu'aux européennes le dispute à la fierté de s'imposer comme la troisième force politique hexagonale, et en tant que numéro deux de la gauche.