Premier conseil des ministres en 2010, mardi 5 janvier, et traditionnels vœux du président de la République aux membres du gouvernement. L'année 2009 a été «difficile» a dit Nicolas Sarkozy, cependant déterminé à poursuivre les réformes. Une résolution qui tient autant de l'entêtement que l'autopersuasion: la taxe carbone est enlisée, repoussée au mieux au 1er juillet, la grippe H1N1 crée la polémique, le poison du débat sur l'identité nationale poursuit ses ravages...
Sacré bilan 2009 pour le Conseil constitutionnel: après avoir plombé le projet de loi Hadopi cet été, il a censuré, mardi 30 décembre, la taxe carbone, autre projet phare de l'exécutif. Présidée par Jean-Louis Debré, chiraquien historique, jamais séduit par Nicolas Sarkozy, l'institution agace à l'Elysée. Mais le chef de l'Etat a-t-il de vraies raisons de s'inquiéter?
Faut-il poursuivre le débat sur l'identité nationale? A Bergerac (Dordogne), les élus ont choisi: ce sera non. Jeudi 17 décembre, lors du conseil municipal, les représentants de droite comme de gauche ont voté une motion refusant ce débat et signé l'Appel de Mediapart. Tous, y compris l'UMP Adib Benfeddoul. L'élu du parti présidentiel justifie son choix par les «nombreux dérapages» des dernières semaines. Entretien.
Le parquet de Paris s'est prononcé pour un simple «rappel à la loi» pour Julien Dray et abandonne toute poursuite au terme d'un an d'enquête préliminaire. Cette décision laisse entrevoir un retour en tête de liste pour le député de l'Essonne aux régionales. Mais certains s'interrogent sur la pertinence d'une candidature, alors que l'abus de confiance demeure «caractérisé» mais «atténué». Et d'autres dénoncent «un calendrier judiciaire» qui se greffe «systématiquement sur le calendrier du parti, comme si tout était fait pour que le PS soit le plus emmerdé possible à chaque fois».
Le socialiste Jack Lang n'en finit pas d'agacer le PS. Mercredi 16 décembre, devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, il a rendu compte de sa mission d'envoyé spécial de Nicolas Sarkozy en Corée du Nord. Et en a profité, de manière à peine voilée, pour suggérer la création de nouveaux postes au Quai d'Orsay, qui pourraient lui aller comme un gant...
La convention nationale du PS pour les régionales a ratifié les candidats et le programme du parti: être «un bouclier local à la politique du gouvernement». Martine Aubry a dénoncé le débat sur l'identité nationale. Le vote de mars est une «élection de mi-mandat à l'américaine, où il faut infliger une défaite à la majorité». Le PS estime possible un grand chelem victorieux dans les 22 régions métropolitaines.
C'est la première fois qu'un proche de l'exécutif se démarque à ce point de la façon dont s'organise le «débat sur l'identité nationale». Yazid Sabeg «déplore» ce qui se lit et se dit sur les sites officiels du ministère de l'immigration et sur celui de l'UMP. Il critique l'«instrumentalisation» à des fins électorales de l'islam et raconte sa discussion avec Nicolas Sarkozy.
D'ici la fin de l'année, Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, désignera deux députés «maison» pour les envoyer siéger au Parlement européen. C'est la solution trouvée par l'Elysée pour attribuer les deux fauteuils supplémentaires offerts à la France par le traité de Lisbonne. Les écologistes, à qui ces sièges devraient échapper, dénoncent une «procédure illégitime».
L'avenir est plus incertain que jamais pour Julien Dray. Toujours dans l'attente d'une mise en examen ou d'un classement sans suite de l'enquête préliminaire sur de présumés détournements de fonds à SOS-Racisme et la Fidl, il attend les suites d'un complément d'enquête ordonné par le parquet de Paris le 19 novembre dernier. Mediapart a interrogé divers cadres socialistes essonniens pour comprendre les coulisses et les raisons d'une mise à l'écart délicate.
Cette fois, ça y est: la commission d'enquête sur les sondages financés par l'Elysée est écartée par l'UMP. Jeudi 26 novembre, Bernard Accoyer l'a déclarée irrecevable. L'histoire pourrait cependant rebondir lundi, le PS prévoyant de déposer une nouvelle demande, visant cette fois «les études d'opinion financées par des crédits publics votés par le Parlement». De toute façon, le président de l'Assemblée vient de signer jeudi l'acte de décès de toute la prétendue «modernisation» du Parlement. Analyse.
Plusieurs députés UMP, soutenus par Jean-François Copé, affirment que les femmes voilées doivent être interdites d'accès aux tribunes du Palais-Bourbon. A l'appui, une histoire d'aumônier, prié de retirer sa croix, refait surface.
Dans la foulée de l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, au 1er décembre, la France va récupérer deux sièges de plus au Parlement de Strasbourg. Mais cinq mois après les élections européennes, le gouvernement n'a toujours pas annoncé comment il «sélectionnerait» les «heureux gagnants». En coulisse, il travaille sur les divers scénarios disponibles et leurs conséquences politiques. «Il va décider dans la plus grande opacité. On n'a jamais vu ça dans une démocratie normalement constituée!», dénonce la socialiste Cécile Jonathan, ancienne candidate dans le Centre, qui peut encore prétendre à l'une des deux places.
Dans un entretien à Mediapart, le n°2 du parti communiste, Pierre Laurent, explique la stratégie communiste qui a été proposée au vote militant, ce week-end. Entre autonomie du PS (comme du NPA) au premier tour des régionales et volonté de ne pas être exclu de la recomposition à gauche, il explique sa volonté de participer aux exécutifs régionaux aux côtés duPS et d'Europe-Ecologie (mais pas du MoDem), estimant que cetteéchéance électorale sera le point de départ d'une recomposition àgauche.
Cette semaine, François Fillon n'a pas eu besoin d'utiliser sa main gauche pour offrir la qualification à son équipe. Il aura été jour après jour l'artisan du déminage orchestré par son gouvernement à l'endroit des maires en colère. Le parti socialiste avait préparé sérieusement la bataille et avait choisi son champ: le congrès des maires de France. L'offensive a été déjouée mardi 17 novembre. Le repli des troupes du PS s'est opéré le lendemain. Et Nicolas Sarkozy, absent jusque-là, a pu réapparaître vendredi 20 novembre. Récit.
Entre Ségolène Royalet Vincent Peillon, la confusion est venue s'ajouter aux rancœurs. Ancien président de Désirs d'avenir,Jean-Pierre Mignard confie sa «peine»: «Il est impossible de se ranger dans un camp ou dans un autre vu le niveau d'affrontement atteint.» Et d'appeler à «un plan de sauvegarde du courant».
Mardi 17 novembre, devant une salle de maires chauffés à blanc, le premier ministre a réussi à retourner un auditoire hostile. Du coup, la liste des concessions et des promesses du gouvernement s'est allongée démesurément. La partie n'est cependant pas jouée. Dès mercredi, Christine Lagarde revient devant ceux qui se vivent comme des «vassaux» en devenir.