Dans la foulée de l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, au 1er décembre, la France va récupérer deux sièges de plus au Parlement de Strasbourg. Mais cinq mois après les élections européennes, le gouvernement n'a toujours pas annoncé comment il «sélectionnerait» les «heureux gagnants». En coulisse, il travaille sur les divers scénarios disponibles et leurs conséquences politiques. «Il va décider dans la plus grande opacité. On n'a jamais vu ça dans une démocratie normalement constituée!», dénonce la socialiste Cécile Jonathan, ancienne candidate dans le Centre, qui peut encore prétendre à l'une des deux places.
Dans un entretien à Mediapart, le n°2 du parti communiste, Pierre Laurent, explique la stratégie communiste qui a été proposée au vote militant, ce week-end. Entre autonomie du PS (comme du NPA) au premier tour des régionales et volonté de ne pas être exclu de la recomposition à gauche, il explique sa volonté de participer aux exécutifs régionaux aux côtés duPS et d'Europe-Ecologie (mais pas du MoDem), estimant que cetteéchéance électorale sera le point de départ d'une recomposition àgauche.
Cette semaine, François Fillon n'a pas eu besoin d'utiliser sa main gauche pour offrir la qualification à son équipe. Il aura été jour après jour l'artisan du déminage orchestré par son gouvernement à l'endroit des maires en colère. Le parti socialiste avait préparé sérieusement la bataille et avait choisi son champ: le congrès des maires de France. L'offensive a été déjouée mardi 17 novembre. Le repli des troupes du PS s'est opéré le lendemain. Et Nicolas Sarkozy, absent jusque-là, a pu réapparaître vendredi 20 novembre. Récit.
Entre Ségolène Royalet Vincent Peillon, la confusion est venue s'ajouter aux rancœurs. Ancien président de Désirs d'avenir,Jean-Pierre Mignard confie sa «peine»: «Il est impossible de se ranger dans un camp ou dans un autre vu le niveau d'affrontement atteint.» Et d'appeler à «un plan de sauvegarde du courant».
Mardi 17 novembre, devant une salle de maires chauffés à blanc, le premier ministre a réussi à retourner un auditoire hostile. Du coup, la liste des concessions et des promesses du gouvernement s'est allongée démesurément. La partie n'est cependant pas jouée. Dès mercredi, Christine Lagarde revient devant ceux qui se vivent comme des «vassaux» en devenir.
Dans l'affaire des sondages de l'Elysée, la commission des lois de l'Assemblée a déclaré, mardi 17 novembre, la demande socialiste de commission d'enquête «contraire à la Constitution». A la sortie, les députés PS ont dénoncé un «coup de force» de l'UMP et des conditions de vote dignes d'une «voyoucratie».
Mediapart a récupéré les «éléments de langage» sur l'identité nationale récemment distribués par la direction de l'UMP à ses troupes, afin de les accompagner dans le «grand débat» hexagonal sur le sujet, initié par Eric Besson. Dans ces quelques lignes, une citation – et une seule – apparaît, du socialiste Jean Jaurès: «A celui qui n'a plus rien, la Patrie est son seul bien!» Cette phrase, le FN l'avait déjà récupérée, lors de la dernière campagne européenne...
Il y a un an, jour pour jour, le congrès de Reims se terminait, et Ségolène Royal ne parvenait pas à convaincre les cadres du parti socialiste, préférant miser sur les urnes militantes. En laissant finalement lui échapper l'appareil du PS, la candidate défaite à la présidentielle de 2007 est obligée d'inscrire son destin national en s'écartant de son modèle mitterrandien.
Jeudi 12 novembre à La Chapelle-en-Vercors (Drôme), Nicolas Sarkozy a apporté «sa contribution» au débat sur l'identité nationale lancé par son ministre de l'immigration, Eric Besson. Le chef de l'Etat a prononcé un discours de combat, tout à la gloire d'une France éternelle et d'une République idéale, sans un mot pour l'Europe et l'ailleurs. Comme aux plus beaux jours de la campagne de 2007 quand il s'agissait de draguer sur les terres du Front national. Comme au temps de l'«autre politique» portée dans les années 1990 par le trio Pasqua-Séguin-Chevènement.
Contre toute attente, le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP), n'a pas déclaré irrecevable la demande socialiste de création d'une commission d'enquête sur l'affaire des sondages de l'Elysée. Dans un sursaut d'indépendance, il a choisi – pour l'instant – de ne pas suivre les recommandations du gouvernement. Ce contretemps, toutefois, n'empêchera pas la majorité d'enterrer l'affaire, dans les semaines qui viennent. Jean-François Copé s'en fait un devoir.
L'investiture des candidats aux régionales est traditionnellement source de tensions au PS. Exemple, le courant Espoir à gauche (EAG) issu de la motion portée par Ségolène Royal au congrès de Reims se déchire à Paris. En cause, la mise à l'écart de Dominique Bertinotti, une proche de la présidente de Poitou-Charentes. La maire du IVe arrondissement dénonce un mode de scrutin interne «contraire aux valeurs de la démocratie participative». David Assouline, sénateur proche de Vincent Peillon et mandataire d'EAG dans la capitale, explique n'avoir «aucun compte à régler».
Jean-Pierre Raffarin, accompagné des 23 sénateurs qui menacent de ne pas voter la suppression de la taxe professionnelle, devait rencontrer Christine Lagarde mercredi 4 novembre. Ce coup de colère apparaît comme le premier acte fondateur d'un cercle – jusqu'ici très confidentiel – de nouveaux «raffarinistes».
A peine sorti du procès Clearstream, Dominique de Villepin a réuni, mardi 27 octobre, un millier de sympathisants dans une salle parisienne. Il s'agissait de fêter le lancement de son nouveau Club, et surtout son retour en politique. L'ancien premier ministre s'est posé en force «alternative» à Nicolas Sarkozy, dont il a étrillé le bilan de mi-mandat, dénonçant une «fuite en avant» et «une personnalisation des pouvoirs».
Le MoDem partira seul au premier tour des régionales. La décision, prise samedi à l'unanimité par son conseil national, ne plaît pas à Corinne Lepage, vice-présidente du mouvement et partisane d'une alliance avec Europe-Ecologie dès le premier tour. La fondatrice de Cap 21 ne renonce pas pour autant à un rassemblement «entre démocrates et écologistes». Entretien.
Eric Loiselet, responsable adjoint des questions environnementales au PS, s'en va rejoindre Europe-Ecologie. Il devrait prendre la tête de liste du rassemblement de Daniel Cohn-Bendit et Cécile Duflot en Champagne-Ardenne, pour les régionales de 2010.
L'ancien judoka David Douillet a facilement emporté, dimanche 18octobre, l'élection législative partielle de la 12e circonscription des Yvelines, en obtenant 52,1% des voix face au socialiste Frédérik Bernard, soutenu par Europe-Ecologie. Aussitôt, le patron de l'UMP,Xavier Bertrand, venu sur place l'applaudir, s'est réjoui que cescrutin ait remis «les pendules à l'heure».