Les rares analystes algériens indépendants avaient prévenu : le quatrième mandat de Bouteflika sera celui de la prise du pouvoir de l’économie mafieuse et informelle. Du trafic de devises au commerce international, comment cela marche ? De notre envoyé spécial à Alger.
Abdelaziz Bouteflika a remporté l'élection présidentielle avec 81,53 % des suffrages, contre 12,18 % pour son rival, l’ancien premier ministre Ali Benflis. Comment envisager désormais l’équilibre du pouvoir en Algérie ? Et que penser de l’absence des forces islamistes ? Entretien avec le politologue Ahmed Rouadjia, enseignant chercheur à l'université de M'sila.
Dépossédés de leur culture chaouie (une branche du peuple berbère), les habitants de Batna, cinquième ville algérienne, le sont aussi de leur histoire, noyée dans la « bouillie » d’un régime qui s’appuie sur la religion, le conservatisme et l’arabité pour se bâtir une légitimité.
L'élection présidentielle algérienne du jeudi 17 avril paraît jouée. Mais au-delà du quatrième mandat d'Abdelaziz Bouteflika, d'autres acteurs – armée, services, conseillers, concurrents – se retrouvent en un partage complexe du pouvoir et de la rente pétrolière. Présentation des sept acteurs politiques qui comptent aujourd’hui.
« Ce qui m’a aidé chez Camus, c’est de redécouvrir l’absurde, comme capital, comme dignité. » Chroniqueur au Quotidien d’Oran, Kamel Daoud publie Meursault, contre-enquête, son premier roman. De l’élection en cours à l’influence de la construction démocratique tunisienne, Kamel brosse un portrait difficile mais riche d’une société algérienne prise entre clientélisation et asséchement intellectuel. Entretien.
Entre l’absence de Bouteflika et la capacité limitée des partisans du boycott à mobiliser, la campagne algérienne pour l’élection présidentielle s’achève ce dimanche dans un climat tendu, sur fond de promesses démagogiques et de menaces des autorités.
Les souvenirs des massacres de 1994 sont présents au quotidien dans les têtes des Rwandais, mais aussi dans l'espace géographique, avec des mémoriaux à différents endroits du pays. « Nous avons affaire à l’esprit des gens, et c’est quelque chose de très compliqué », dit une victime pour expliquer la difficulté du travail en cours. Reportage à Biserero et à Nyange, deux lieux de tueries.
Le génocide des Tutsis qui débute le 6 avril 1994 n'est pas un embrasement soudain. Il a été méthodiquement planifié par le pouvoir hutu d'Habyarimana. À tel point que, dès 1990, de nombreux acteurs français sur place (services, militaires, diplomates) font remonter à l'Élysée des alertes de plus en plus précises. C'est ce que détaille le livre Au nom de la France, guerres secrètes au Rwanda, dont nous publions des extraits.
Après dix ans de silence, l'ancien secrétaire général du FLN et premier ministre est à nouveau candidat à la présidence de la République algérienne. Porteur d'un programme « pour le changement tranquille », l'homme s'abstient en revanche de toute critique sur l'armée algérienne ou les services de renseignements, pourtant omniprésents dans les semaines qui ont précédé la campagne.
Vingt ans après le génocide des Tutsis, il est difficile de ne pas admirer les réussites du président rwandais. Mais les éléments les plus sombres de son régime, tus pendant longtemps, menacent de le rattraper.
Depuis l’annonce de la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à un quatrième mandat présidentiel, de nombreuses manifestations ont lieu à Alger et en dehors de la capitale. Un nouveau mouvement, Barakat (« ça suffit ») occupe la une des médias algériens. Entretien avec son cofondateur, Mustapha Benfodil, journaliste et dramaturge.
Retrouvez le spectacle exceptionnel en solidarité avec la Centrafrique, organisé lundi soir par le Théâtre de la Ville à Paris, en partenariat avec Mediapart, avec de grands artistes de la scène africaine, dont Youssou N’Dour, Ray Lema, Bonga, Lokua Kanza, So Kalmery, Idylle Mamba...
En Algérie, le président Bouteflika a déposé lundi sa candidature pour un quatrième mandat. Le régime peut-il vraiment se satisfaire d'un tel immobilisme, alors qu’à moyen terme se pose la question de l’avenir de la rente pétrolière? C'est sur elle que s’appuie le pouvoir algérien pour contenir la contestation sociale.
Rappelant la vaste mobilisation d'il y a trois ans au Maroc, des manifestations ont eu lieu ces derniers jours dans les principales villes du pays. Toujours mobilisés, les militants sont cependant désabusés.
Le débat sur la prolongation de l'opération Sangaris aurait pu être l’occasion de mettre honnêtement les cartes sur la table. Au lieu de cela, l'exécutif français refuse d'assumer le coût et les moyens nécessaires à sa réussite.
Alors que le FLN vient d'annoncer, à moins de deux mois du scrutin présidentiel, la candidature d'Abdelaziz Bouteflika, Clientélisme et patronage dans l’Algérie contemporaine, ouvrage fondé sur des enquêtes de terrain effectuées tout au long des années 2000 et jusqu’aux législatives de 2012, apporte un regard en profondeur sur le régime algérien. Entretien avec son auteur, Mohammed Hachemaoui.