Pur produit de la technostructure, Emmanuel Macron avait promis qu’il bousculerait les schémas de l’« ancien monde » en réformant le fonctionnement de l’appareil d’État. Un an après son élection, la méthode qu’il a instaurée, en mettant au pas la haute administration et en accordant un rôle prédominant à Bercy, a accentué un mouvement vieux de trente ans : l’hypercentralisation du pouvoir.
Le « macronisme » a déjà été maintes fois scruté dans ses influences et sa trajectoire. Mais quelle pratique du pouvoir la première année de Macron à l’Élysée dessine-t-elle ? Comment les chercheurs qui travaillent sur l’État, la démocratie et le politique s’en saisissent-ils ? Enquête en trois volets.
L’Assemblée nationale commencera à examiner dès lundi 9 avril le projet de loi pour « un nouveau pacte ferroviaire ». Et ce, alors que la concertation n’est pas achevée. Dénonçant une « mascarade », les syndicats entendent durcir la mobilisation pour mieux révéler la méthode de l’exécutif : parler, mais ne rien dire ; écouter, mais ne pas entendre.
Le président de la République souhaite conserver le contrôle absolu de son image et s’en prend à tous les journalistes qui osent l’interroger sur ses stratégies de communication. Elles sont pourtant omniprésentes dans son exercice du pouvoir.
S’il assure se désintéresser des sondages et assumer une forme d’impopularité, le chef de l’État n’hésite pas à construire sa stratégie politique en fonction de l’opinion publique, afin d’établir un rapport de force avec les voix contestataires. Au risque de diviser les Français.
Le premier ministre a commencé à présenter aux forces politiques son projet de réforme des institutions. Parmi les mesures proposées : la limitation du droit d’amendement. Certains membres de la majorité s’insurgent, tout comme l’opposition. Beaucoup l’envisagent comme une « monnaie d’échange » avec le président du Sénat. « Ça ne tiendra pas », prédit un ministre.
L’exécutif l’a toujours dit : la « cohérence » de l’action politique suppose le respect des lois, mais aussi une « forme d’éthique ». C’est pourquoi quatre ministres – inquiétés par la justice, mais pas mis en examen – avaient quitté le gouvernement avant que ne démarrent les débats sur la moralisation de la vie publique. Mais ce qui est valable pour les affaires politico-financières, ne l’est toujours pas en matière de lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes.
Le premier ministre a présenté, ce 26 février, le plan gouvernemental pour le ferroviaire qui reprend les grands axes du rapport Spinetta prônant mise en concurrence des trains, fin de l'entreprise publique et abandon du statut des cheminots. La réforme, qui passera par la voie des ordonnances, doit être adoptée avant l'été alors qu'elle ne faisait pas partie du programme d’Emmanuel Macron.
Le ministre de l’intérieur présente, ce mercredi 21 février, le projet de loi sur l’asile et l’immigration en conseil des ministres. Fidèle de la première heure du président de la République, l’ancien maire de Lyon occupe une place toute particulière dans le dispositif gouvernemental. Et assume pleinement sa politique de fermeté.
L’exécutif multiplie les concertations avec les élus locaux, les responsables associatifs et les corps intermédiaires pour faire la pédagogie de ses « transformations ». C'est la méthode Macron pour anesthésier les mécontentements : éterniser les discussions. Pour mieux imposer ses choix.
La colère des dirigeants nationalistes de Corse exprimée à l’issue de leur rencontre avec Gérard Larcher, mardi 23 janvier, révèle le rapport de force que tente d’instaurer le président du Sénat avec l’exécutif.
Emmanuel Macron organise aujourd’hui au château de Versailles son Davos d’avant Davos. À la veille du Forum économique mondial, il reçoit en grande pompe 140 PDG de multinationales pour un sommet intitulé « Choose France », en anglais dans le texte. Et tant pis si certains d’entre eux sont mis en cause ou condamnés.
Alors que sa politique migratoire est critiquée de toutes parts, y compris par ses proches, Emmanuel Macron s’est rendu mardi à Calais, où il a posé ses conditions aux associations. Toute la journée, il a tenu un discours de fermeté derrière lequel a transparu son incapacité à souffrir la contestation.
« J’ai fait en 2017… Je ferai en 2018. » Le président de la République a présenté hier soir ses premiers vœux. Il y a un an, personne ne l’imaginait à l’Élysée. Et cet été, nul ne le voyait en position solide. Or il est là, et son assise paraît stabilisée. Il aurait tort, pourtant, de pavoiser trop vite.
Emmanuel Macron a finalement livré des vœux présidentiels dans la pure tradition de ses prédécesseurs. Sur le fond, le chef de l’État n’a fait aucune annonce et s’est contenté de s’auto-décerner un satisfecit qui tranche avec la réalité sociale.
Édouard Philippe a été nommé premier ministre le 15 mai 2017. Durant 2 h 30, mercredi 22 novembre 2017, la rédaction de Mediapart l'a interrogé sur les violences sexuelles, la politique d'accueil des migrants, la lutte contre l'optimisation fiscale, les priorités du budget 2018 et les réformes sociales, le nucléaire… Un débat animé par Edwy Plenel et Ellen Salvi.