L’inertie de la France sur le dossier de l’Aquarius a « profondément choqué » certains soutiens d’Emmanuel Macron, y compris parmi ses plus proches. Nombre de voix s’élèvent pour rappeler le président de la République à ses discours de campagne.
Après s'être retranché dans un silence assourdissant, l'exécutif a défendu son refus de voir l’Aquarius débarquer en France, pour ne pas créer de « précédent ». Plusieurs députés LREM sont consternés, les gauches sont vent debout. LR et le RN soutiennent le choix des Italiens.
Des ordonnances à la loi Elan sur le logement, Emmanuel Macron n’a pas dévié de sa ligne, qui s’inscrit franchement à droite. Même sur les questions de société, il a déçu une partie de ses soutiens venus de la social-démocratie.
Le 22 mai, lors d'une intervention tenant plus du stand-up que du discours, le président de la République s'est enfin exprimé sur sa politique en direction des quartiers prioritaires. Bilan : quelques initiatives nouvelles, beaucoup de recyclage et un appel à la responsabilité.
Fidèle de la première heure du président de la République, l’ancien maire de Lyon occupe une place toute particulière dans le dispositif gouvernemental. Celle de bouclier du président, notamment sur les questions migratoires, où il incarne à lui seul le reniement des engagements de campagne.
La dernière sortie du président de la République sur les défenseurs des APL et l’héroïsme d’Arnaud Beltrame reflète la stratégie de l’Élysée : imposer ses réformes au pas de charge et mépriser les colères, tant Emmanuel Macron est persuadé que le temps finira par lui donner raison.
Depuis qu’Emmanuel Macron est au pouvoir, certains poussent très loin le concept du « en même temps ». Pendant quelques mois et pour près de 25 000 euros, Mathieu Souquière conseille la ministre des transports, Élisabeth Borne, dans sa « gestion de crise » sur la SNCF. Parallèlement, il est invité comme spécialiste de la communication sur des plateaux télévisés, où il critique vertement… la communication du gouvernement.
Emmanuel Macron pousse à son paroxysme la logique de la monarchie républicaine, en tirant tous les leviers que la Ve République lui confère. Sans cacher une certaine autosatisfaction, il dit « assumer totalement la “verticalité” du pouvoir », quitte à renier la culture du débat prônée durant la présidentielle.
Alors que la mobilisation étudiante se poursuit, l’exécutif continue de défendre ses politiques teintées de pragmatisme et d’éthique libérale. Sous couvert de modernisation, son approche de « la jeunesse » révèle en filigrane une vision classique de la société, où les alternatives sont encouragées à condition qu’elles respectent le cadre fixé par le pouvoir.
L’hyper-président Macron bombe le torse à l’international, ne craint pas d’affronter « en même temps » les étudiants, les cheminots et les écolos, et met en scène son pouvoir « jupitérien ». Mais après un an à l’Élysée, a-t-on affaire à nouveau type de chef d’État ou à un colosse aux pieds d’argile ? Dernier volet de notre enquête.
Le constat de crise de la démocratie représentative est largement partagé. Mais plutôt que de l’affronter pour tenter de la résoudre, Macron pense pouvoir la contourner en misant sur un autoritarisme technocratique, passant outre l’esprit des lois et les réalités de la société. Deuxième volet de notre enquête.
Pur produit de la technostructure, Emmanuel Macron avait promis qu’il bousculerait les schémas de l’« ancien monde » en réformant le fonctionnement de l’appareil d’État. Un an après son élection, la méthode qu’il a instaurée, en mettant au pas la haute administration et en accordant un rôle prédominant à Bercy, a accentué un mouvement vieux de trente ans : l’hypercentralisation du pouvoir.
Le « macronisme » a déjà été maintes fois scruté dans ses influences et sa trajectoire. Mais quelle pratique du pouvoir la première année de Macron à l’Élysée dessine-t-elle ? Comment les chercheurs qui travaillent sur l’État, la démocratie et le politique s’en saisissent-ils ? Enquête en trois volets.
L’Assemblée nationale commencera à examiner dès lundi 9 avril le projet de loi pour « un nouveau pacte ferroviaire ». Et ce, alors que la concertation n’est pas achevée. Dénonçant une « mascarade », les syndicats entendent durcir la mobilisation pour mieux révéler la méthode de l’exécutif : parler, mais ne rien dire ; écouter, mais ne pas entendre.
Le président de la République souhaite conserver le contrôle absolu de son image et s’en prend à tous les journalistes qui osent l’interroger sur ses stratégies de communication. Elles sont pourtant omniprésentes dans son exercice du pouvoir.
S’il assure se désintéresser des sondages et assumer une forme d’impopularité, le chef de l’État n’hésite pas à construire sa stratégie politique en fonction de l’opinion publique, afin d’établir un rapport de force avec les voix contestataires. Au risque de diviser les Français.