Sur l’île de La Réunion, le blocage et les émeutes constituent le symptôme éruptif d’un malaise profond : l’outre-mer français dans son ensemble fait face à des crises commerciales, écologiques et identitaires, auxquelles doit aussi se préparer l’Hexagone.
Younous Omarjee, eurodéputé La France insoumise, analyse les répercussions de la mobilisation des « gilets jaunes » sur l’île de La Réunion, après que des émeutes ont éclaté et un couvre-feu imposé. Pour lui, la crise n’en est qu’à ses débuts.
Avec le journaliste Walles Kotra et l’historienne Sarah Mohamed-Gaillard, retour sur le processus politique qui a mené au rejet de l’indépendance, lors du référendum de dimanche, dans des proportions moins larges qu’annoncé. Un processus loin d’être clos.
Quels enseignements tirer du référendum du 4 novembre en Nouvelle-Calédonie ? La participation, le vote communautaire, la géographie électorale et la dynamique politique dessinent les contours du possible prochain référendum, en 2020.
Au lendemain du référendum historique sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, les vaincus sont heureux et les vainqueurs mécontents. En visite dans l’archipel, le premier ministre a pris rendez-vous avec les forces politiques pour un comité des signataires de l’accord de Nouméa, en décembre, à Paris.
Lors du référendum sur l’indépendance, le non l’a emporté, avec 56,4 % des suffrages exprimés. Mais l’écart est moins fort que ce que les loyalistes escomptaient.
Il est rare qu’un scrutin concernant moins de 175 000 électeurs, dans un pays qui ne sort pas d’une guerre, se déroule sous le regard de l’ONU, de 250 observateurs et d’une foule de journalistes. Mais, 165 ans après l'annexion de la Nouvelle-Calédonie par la France, l’archipel se déplace ce dimanche aux urnes pour accéder, ou non, à l’indépendance.
À Hienghène, dans le fief des Tjibaou comme sur le reste de la côte orientale, les Kanak affichaient, à la veille du scrutin, leur sérénité. « Si on n’est pas indépendant dimanche, on n’est pas pressé. Moi, je n’ai peut-être pas de montre, comme les gens de Nouméa, mais j’ai le temps », dit Bernard Maépas, président du conseil des anciens de la tribu.
À trois jours du référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, retour sur les lieux et l’histoire de la photo la plus emblématique de la lutte kanak quand en 1984, l’indépendantiste Éloi Machoro brisa à coups de hache l’urne symbole de la tutelle française.
Le préfet de Guyane vient d’autoriser Total à réaliser cinq puits d’exploration pétrolière offshore à quelque deux cents kilomètres des côtes guyanaises. Des associations s’indignent de cette décision, en totale contradiction avec l’Accord de Paris et la loi Hulot pour la sortie des hydrocarbures.
Avant le référendum d’autodétermination qui se tiendra en Nouvelle-Calédonie le 4 novembre, le haut-commissaire de la République Thierry Lataste, représentant de l’État dans l’archipel, revient sur les enjeux du processus de décolonisation engagé il y a trente ans. Et sur ce qu’il reste à faire pour apaiser une société encore fracturée.
La Nouvelle-Calédonie aborde sans enthousiasme la dernière ligne droite avant la consultation. Une fraction des partis et organisations indépendantistes appelle au boycott, mais l’immense majorité des structures politiques et des institutions veille surtout à ce que le scrutin ne vire pas à la confrontation, quitte à privilégier le statu quo au processus de décolonisation.
Le soulèvement citoyen progressiste de 2017 en Guyane vire en mouvement violent. Sous l’élan des Grands frères, bras musclé de la mobilisation, une quinzaine d’occupants « illégaux » d’une maison du centre-ville de Cayenne ont été sommés de partir en quelques heures.
À Kouaoua, de jeunes Kanak protestent contre l’ouverture de trois nouveaux sites d’extraction de minerai. Face à la mobilisation, la société Le Nickel, premier employeur privé du pays, a fermé la mine pour une durée indéterminée.
Face à la grande révolte kanak de 1878, les déportés politiques communards et algériens se sont rangés presque comme un seul homme du côté de l’armée française pour défendre la « colonie » et mater la rébellion.
Cet été, Mediapart part à la rencontre des Calédoniens, au-delà de l’opposition éculée Kanak-Caldoches. Quatrième et dernier volet chez ceux qu’on appelle les Arabes de Bourail et de Nessadiou, des descendants de déportés algériens.