Le parlement français a adopté ce jeudi la réforme de la loi organique qui précise les conditions d’autonomie de la collectivité d’Outre-mer du Pacifique. On y trouve pour la première fois une référence explicite au fait nucléaire, c’est-à-dire aux 193 tirs qui ont eu lieu dans l’archipel entre 1966 et 1996, mais aussi aux « maladies radio-induites » subies par la population.
Six mois après la victoire du « non » au référendum, les électeurs calédoniens se sont de nouveau rendus aux urnes pour élire leurs représentants au Congrès. Les loyalistes conservent de peu leur majorité, les indépendantistes gagnent du terrain, les modérés sont balayés… Et les fractures renforcées.
Le gouvernement français a fixé pour 2019 l’objectif de « 30 000 reconduites à la frontière » depuis Mayotte. Un chiffre énorme. Sur place, les infrastructures étatiques et associatives sont au bord de l’effondrement et les appels à la violence de collectifs citoyens se multiplient.
Nouvelle étape franchie par les autorités françaises dans leur lutte contre le trafic de cocaïne entre Cayenne et Orly : les « mules » présumées comme telles par la police sont empêchées d’embarquer sans qu’un contrôle policier n’ait à le justifier. En deux mois, 225 passagers ont été interdits d’embarquer.
Dans les territoires ultramarins, et à La Réunion en particulier, les citoyens impliqués sortent doublement frustrés du « grand débat » organisé par le gouvernement. L’exercice a ressemblé à s’y méprendre aux « Assises de l’Outre-mer », un monologue étatique et numérique qui n’a accouché de rien de concret.
Les terres, mais aussi les corps des Antillais, ont subi une contamination massive et durable par le chlordécone. Ce déni de justice environnementale a réveillé la douleur du passé colonial et esclavagiste de ces territoires. Entretien croisé avec le philosophe Malcom Ferdinand et l’historienne Audrey Célestine.
Sur l’île de La Réunion, le blocage et les émeutes constituent le symptôme éruptif d’un malaise profond : l’outre-mer français dans son ensemble fait face à des crises commerciales, écologiques et identitaires, auxquelles doit aussi se préparer l’Hexagone.
Younous Omarjee, eurodéputé La France insoumise, analyse les répercussions de la mobilisation des « gilets jaunes » sur l’île de La Réunion, après que des émeutes ont éclaté et un couvre-feu imposé. Pour lui, la crise n’en est qu’à ses débuts.
Avec le journaliste Walles Kotra et l’historienne Sarah Mohamed-Gaillard, retour sur le processus politique qui a mené au rejet de l’indépendance, lors du référendum de dimanche, dans des proportions moins larges qu’annoncé. Un processus loin d’être clos.
Quels enseignements tirer du référendum du 4 novembre en Nouvelle-Calédonie ? La participation, le vote communautaire, la géographie électorale et la dynamique politique dessinent les contours du possible prochain référendum, en 2020.
Au lendemain du référendum historique sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, les vaincus sont heureux et les vainqueurs mécontents. En visite dans l’archipel, le premier ministre a pris rendez-vous avec les forces politiques pour un comité des signataires de l’accord de Nouméa, en décembre, à Paris.
Lors du référendum sur l’indépendance, le non l’a emporté, avec 56,4 % des suffrages exprimés. Mais l’écart est moins fort que ce que les loyalistes escomptaient.
Il est rare qu’un scrutin concernant moins de 175 000 électeurs, dans un pays qui ne sort pas d’une guerre, se déroule sous le regard de l’ONU, de 250 observateurs et d’une foule de journalistes. Mais, 165 ans après l'annexion de la Nouvelle-Calédonie par la France, l’archipel se déplace ce dimanche aux urnes pour accéder, ou non, à l’indépendance.
À Hienghène, dans le fief des Tjibaou comme sur le reste de la côte orientale, les Kanak affichaient, à la veille du scrutin, leur sérénité. « Si on n’est pas indépendant dimanche, on n’est pas pressé. Moi, je n’ai peut-être pas de montre, comme les gens de Nouméa, mais j’ai le temps », dit Bernard Maépas, président du conseil des anciens de la tribu.
À trois jours du référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, retour sur les lieux et l’histoire de la photo la plus emblématique de la lutte kanak quand en 1984, l’indépendantiste Éloi Machoro brisa à coups de hache l’urne symbole de la tutelle française.
Le préfet de Guyane vient d’autoriser Total à réaliser cinq puits d’exploration pétrolière offshore à quelque deux cents kilomètres des côtes guyanaises. Des associations s’indignent de cette décision, en totale contradiction avec l’Accord de Paris et la loi Hulot pour la sortie des hydrocarbures.