« Affligé » par le spectacle que donne l'Europe, le président de la commission européenne a livré lundi un long plaidoyer à destination d'Athènes pour le « oui » à la consultation de dimanche. « Un non voudrait dire […] que la Grèce dit non à l'Europe », a-t-il dramatisé. Une stratégie contre-productive ? Mediapart passe en revue les affirmations plus ou moins contestables du Luxembourgeois.
Alors qu’un accord semble impossible à atteindre et que le système bancaire grec est au bord de l’effondrement, les Européens cherchent d’urgence un plan B pour la Grèce. Tous évoquent un contrôle des capitaux et une possible sortie de la Grèce de l’euro. Revue des scénarios à l’étude.
Si les années folles des taux d'intérêt zéro ou négatifs durent encore une décennie, ce sera la faute aux gouvernements qui ne réforment pas. Dixit Mario Draghi, au Forum annuel de la BCE à Sintra (Portugal).
France Stratégie a accompagné son récent rapport sur la réforme de l'État d'un indicateur original sur la « sélectivité dans l'évolution de la dépense publique ». Résultat : quand il s'agit de choisir, la France se classe bonne dernière. Analyse.
« À quoi servent les économistes s’ils disent tous la même chose » ? C’est la question posée par le Manifeste pour une économie pluraliste publié cette semaine. André Orléan, directeur de recherche au CNRS, qui a dirigé l'ouvrage, est l'invité d'Objections.
Les marchés obligataires, en Europe et ailleurs, viennent de connaître une grosse faiblesse, en dépit des perfusions de la BCE. Quand ce qui devrait baisser monte : simple hoquet, ou signe avant-coureur de l'éclatement inéluctable d'une gigantesque bulle ? Analyse.
Le gouvernement cède tout au Medef. Après avoir offert 42 milliards d'euros aux entreprises, Manuel Valls ajoute encore 2,5 milliards, soi-disant pour stimuler l'investissement. Et quand Vivarte supprime 1 600 emplois tout en signant un chèque de départ de 3 millions d'euros à son PDG, Emmanuel Macron prétend que l’État est impuissant.
Six semaines après son élection, le gouvernement d’Alexis Tsipras se trouve aux prises avec une effroyable crise de liquidité. Il utilise tous les expédients pour essayer de rembourser les 2 milliards d’euros dus à la fin du mois. Son système bancaire est au bord de l’asphyxie. Une sortie « accidentelle » de l’euro menace la Grèce, prévient Berlin.
Les quatre notes confidentielles (ici en accès libre) dénonçant la politique d'austérité remises à François Hollande par Arnaud Montebourg, du temps où il était ministre, permettent de réécrire l'histoire du début du quinquennat. Dressant le bilan de ce débat esquivé, l'ancien ministre se montre très sévère : « Nous sommes en train de porter la marche du Front national vers le pouvoir. Je ne veux pas être co-responsable de cette politique suicidaire. »
Le quatrième document secret qu'Arnaud Montebourg a remis à Mediapart est la longue lettre qu'il a adressée à François Hollande, le 30 mars 2014, le matin du second tour des municipales. Le ministre presse le chef de l'État de changer de cap, pour conjurer « le naufrage économique programmé pour la France et la tragédie politique de l’élimination de la gauche ». Pensant avoir été entendu, l'auteur de la missive acceptera peu après le portefeuille de l'économie.
En date du 29 avril 2013, la deuxième note secrète adressée par Arnaud Montebourg à François Hollande révèle la gravité des désaccords entre les deux hommes : le premier redoute une explosion du chômage quand le second promet toujours une baisse. Le ministre du redressement productif plaide donc pour « une autre politique européenne et française » et presse le chef de l'État de s'appuyer sur les pays du sud de l'Europe pour surmonter l'obstacle allemand.
Comment la Grèce en est arrivée à menacer toute la zone euro ? Pourquoi les responsables européens n’ont-ils pas pu régler une question à moins de 300 milliards d’euros, alors qu’ils ont mobilisé, depuis 2008, 4 500 milliards pour sauver le système financier ? Retour sur six années de gestion calamiteuse.
Arnaud Montebourg a cédé à notre insistance et a accepté de remettre à Mediapart les quatre longues notes qu’il a adressées au chef de l’État de septembre 2012 à mars 2014, pour le convaincre de réorienter sa politique économique et européenne. Ces notes, que nous publions aujourd’hui, révèle que le débat a commencé au sein du gouvernement dès les premiers mois du quinquennat.
La banque centrale a lancé un ultimatum au gouvernement grec en annonçant la suppression de lignes de financement des banques grecques, qu’elle acceptait depuis 2010. Cette décision entend l'obliger à se soumettre aux termes voulus par Bruxelles. Mais la ligne dure adoptée par la BCE est gravement irresponsable : la Grèce n’est pas à l’abri d’une faillite désordonnée ni d’une panique bancaire.
Le nombre des chômeurs continue de progresser à une allure vertigineuse : toutes catégories confondues, on dénombrait presque 5,9 millions de demandeurs d'emploi fin 2014, soit +312 900 depuis un an et +919 000 depuis mai 2012. La clameur populaire qui vient d’Athènes fait donc forcément écho jusqu’en France : et si on changeait de politique ?