La nomination de cet économiste « radical » au ministère des finances effraie beaucoup de responsables européens. Conseiller d’Alexis Tsipras, il a préconisé dès 2009 une renégociation et un abandon partiel de la dette grecque. La crise de l’euro, pour lui, tient à un défaut de construction de la zone, qui ne profite qu’à un seul pays : l’Allemagne.
La probable victoire de Syriza dimanche en Grèce relance une question cruciale pour les mois à venir en Europe : peut-on mener une politique de gauche au sein de la zone euro, sans modifier les traités ni les règles monétaires aujourd'hui en vigueur ?
Les financiers l’exigeaient, Mario Draghi l’a fait. La BCE va lancer un programme de rachat de titres publics de 1 100 milliards d’euros à partir de mars. Mais ce changement de politique monétaire risque de ne rien changer. L’austérité et la déflation s’imposent toujours. Loin de soutenir l’économie européenne, il s’agit plutôt d’un nouveau plan d’aide pour les banques.
Rapporteur de la commission Attali, qui avait fait 316 propositions de déréglementation en 2008, Emmanuel Macron en a instillé de nombreuses dans son projet de loi contesté dont l'Assemblée a commencé l'examen lundi. Radiographie d'une réforme née sous Nicolas Sarkozy et dont la mise en œuvre législative est engagée sous François Hollande.
Dès l’annonce des élections, le FMI a annoncé la suspension de ses aides en attente d'un nouveau gouvernement. La Troïka comme les milieux financiers ont commencé à rappeler leurs règles à Syriza : la Grèce n’a d’autre alternative que la soumission ou le chaos.
Les Japonais sont appelés aux urnes le 14 décembre. Shinzo Abe veut un mandat renforcé pour ses "Abenomics", qui se limitent dans les faits à une dévaluation massive et calamiteuse du yen. On ne change pas une politique qui perd.
Emmanuel Macron prétend que l'aéroport de Toulouse restera contrôlé à 50,1 % par des actionnaires publics. Mediapart publie des fac-similés du pacte d'actionnaires secret qui attestent du contraire : les trois membres du directoire seront désignés par les investisseurs chinois. Et l'État a signé une clause stupéfiante, s'engageant à soutenir par avance toutes leurs décisions.
L'Assemblée nationale vient d'adopter l'exonération fiscale que le gouvernement souhaitait offrir à l'organisateur de l'Euro 2016 de foot. En 2010, Éric Woerth et François Baroin, ministres du budget successifs, s'y étaient engagés, et l'exécutif voulait tenir la parole de la France. Mais il a aussi obtenu d'élargir cet étrange arrangement à tous les autres sports.
Le traitement de l'endettement par davantage de dette conduit à un constat ignoré, celui du dernier Geneva Report : sept années de crise financière globale et le “deleveraging” (désendettement) n'a même pas encore commencé. Inquiétant.
Le gouvernement a dénoncé le contrat de partenariat public-privé signé en octobre 2011 pour percevoir l’écotaxe. Le ton monte entre la société Écomouv' et l’État pour évaluer le montant des indemnités. Les signataires de PPP redoutent que ce dossier ne crée un précédent.
Selon l'OFCE, les cadeaux sans précédent faits aux entreprises vont avoir un impact microscopique sur la croissance en 2015. Et cela ne compensera en rien les effets récessifs de la politique d'austérité mise en place pour les financer. Une politique économiquement absurde et socialement choquante.
Dans La scène de ce drame est le monde, Michel Camdessus livre avec retard des souvenirs très personnels des treize années passées à la tête du Fonds monétaire international. Un passé plein d'avenir, comme les crises financières.
Face à la menace d’une grève des transports routiers, la ministre du développement durable et le secrétaire d’État aux transports ont annoncé la suspension « sine die » de l’écotaxe. Reste à trouver des financements de substitution pour les infrastructures de transport.
L'Insee publie un « Point de conjoncture » alarmiste qui souligne les effets désastreux de la politique économique socialiste : l'austérité plonge le pays dans une situation d'anémie prolongée. L'étude aurait pu prendre pour titre : « No future ! »
Le gouvernement a renoncé à ramener le déficit budgétaire sous la barre des 3 % dès 2015. Mais en contrepartie, il est prêt à mener une politique d’austérité sans précédent. Le projet de loi de finances 2015 prévoit d’accentuer le grand transfert financier au profit des entreprises. Décryptage.
« Il y a un vrai désarroi dans le groupe socialiste sur une politique très éloignée de celle pour laquelle nous avons été élus. » Alors que le projet de budget est présenté, le député PS Pierre-Alain Muet critique la politique économique du gouvernement.