Le PIB français a progressé de 0,5 % au deuxième trimestre 2017, soit le même rythme que les deux derniers trimestres. Une amélioration qui tient avant tout à la hausse des exportations, mais qui ne valide pas la capacité du pays à résister à l'austérité programmée par le gouvernement.
Le samedi 29 juillet était, paraît-il, « le jour de la libération fiscale ». Une campagne faite pour imposer l’idée que depuis le 1er janvier « les Français » ne travaillent pas « pour eux » mais « pour l’État ». Comme si « l’État » n’était pas les Français.
L’Aide personnalisée au logement va baisser de 5 euros par mois dès le 1er octobre, suscitant une indignation d'autant plus forte, que le gouvernement multiplie les cadeaux fiscaux aux plus grandes fortunes.
Alors que les marchés financiers spéculent sur un prochain arrêt de la politique monétaire particulièrement accommodante de la BCE, Mario Draghi a décidé de ne pas bouger. « L’inflation n’est pas où elle devrait être », a-t-il justifié. Mais c’est surtout la situation de la zone euro qui l’inquiète.
Le gouvernement demandera sur le quinquennat un effort de réduction des dépenses de 13 milliards d'euros, trois de plus que prévu par le candidat Macron. L'équation sera rendue plus périlleuse par l'exonération de la taxe d'habitation et le financement des promesses du nouveau président.
Le président de la République a exigé le silence des armées, jeudi 13 juillet, sur sa politique budgétaire, affirmant qu’il était leur « chef ». Un argument d’autorité qui ne régle pas les problèmes de fond d’une politique de défense sans cohérence face à l’austérité budgétaire choisie.
Dans un ouvrage récent, l’économiste Ann Pettifor explique pourquoi le monde ne saurait être « à court d’argent » pour financer les grands défis. La seule condition reste d’ôter aux banques le pouvoir de création monétaire qu’elles détiennent seules.
Face à la protestation des milieux financiers, qui ne cachent pas leur déception, Emmanuel Macron décide d’anticiper les réductions d’impôt au lieu d’avoir pour seules priorités la baisse des dépenses publiques et la réforme du code du travail.
Le gouvernement envisage 10 milliards d'euros de privatisations. Même s'il s'agit de financer l'innovation, le projet a de quoi inquiéter. Car il n'y a plus grand-chose à céder, hormis des entreprises stratégiques ou des services publics. Le profit s'imposera-t-il à l’intérêt général?
Cinq parlementaires siégeant à la Caisse des dépôts sont parvenus en 2016 à se verser 100 146,55 euros en indemnités, bien que la loi prohibe de tels versements.
Dans son discours de politique générale, le premier ministre n'est pas entré dans le détail des moyens d'ajuster le budget 2017. Mais il a énoncé une série d'objectifs qui présage d'un fort tour de vis budgétaire. Les réformes seront donc accompagnées d'austérité, et la question du financement du plan d'investissement et d'autres promesses se pose avec acuité. Un choix politique risqué.
Le voyage récent de Bruno Le Maire à New York souligne un axe stratégique du gouvernement : récupérer une grande partie des délocalisations de la City londonienne, en misant sur l'effet positif du développement du secteur financier sur l'économie.
La dramatisation à l’extrême du rapport de la Cour des comptes, qui confirme pourtant la poursuite de la consolidation budgétaire, signale que le gouvernement d’Édouard Philippe demeure dans la même logique que ses prédécesseurs, fondée sur la réduction du déficit sous les 3 % du PIB, sans prendre en compte les éléments macroéconomiques. Pourtant, cet objectif, devenu celui du budget 2017, n’a pas de signification économique et semblerait plus atteignable par une politique de soutien à la croissance.
La Cour des comptes a estimé que le déficit public sera, fin 2017, de 3,2 % et non pas de 2,8 % du PIB comme prévu. L'équation budgétaire sera encore plus délicate en 2018. Le premier ministre promet de revenir à 3 % dès cette année et Gérald Darmanin a indiqué que la hausse prévue du point d'indice des fonctionnaires n'aura pas lieu.
Pour les juges de la cour de discipline budgéaire et financière, l’affaire de la Cité du cinéma n’en est pas vraiment une, au regard de la gestion des fonds publics. Tous les décideurs, à commencer par Augustin de Romanet, directeur de la Caisse des dépôts à l’époque, ont été relaxés. Les exécutants, eux, sont condamnés à des amendes symboliques.
L’Insee se félicite de la reprise de la croissance « solide » en France en 2017. Mais si, à 1,6 %, elle pourrait être la plus solide depuis 2011, les fondamentaux de l’économie française demeurent faibles et fragiles. Et la politique envisagée par le pouvoir ne semble pas de nature à inverser la tendance.