Dans de nombreux cas, des hommes inquiétés par la justice ou déjà condamnés pour des faits de violences sexuelles ont malgré tout conservé des fonctions d’encadrement auprès de jeunes sportifs.
Dans près de 50 % des affaires recensées par Disclose, les agresseurs ont déjà fait l’objet d’une condamnation pour des infractions à caractère sexuel. Des failles judiciaires et administratives sont à l’origine de ce désastre.
Depuis 1970, pas moins de 77 affaires de violences sexuelles dans le sport ont été étouffées ou auraient pu être évitées. Révélations sur de lourds dysfonctionnements qui ont fait près de 300 victimes, la plupart âgées de moins de 15 ans au moment des faits, et qui mettent en cause des fédérations, des clubs, des collectivités locales et la justice.
François Zocchetto était sous pression après le récit d’une ancienne collaboratrice ministérielle de la soirée du 14 au 15 juillet 2016. Elle rapporte des remarques sur son physique, puis une danse, collé à « sa poitrine ». Le président de l’UDI « regrette » cette décision.
Le député de l’Ain Stéphane Trompille est accusé par une ex-collaboratrice d'avoir tenu des propos à connotation sexuelle. Son groupe parlementaire se drape derrière la présomption d’innocence et attend le jugement prud’homal.
Adèle Haenel a été entendue mardi 26 novembre dans le cadre de l’enquête judiciaire ouverte pour « agressions sexuelles sur mineure de 15 ans » et « harcèlement sexuel ». L’actrice a décidé de « ne pas [se] dérober » à l’action de la justice et de porter plainte. Elle explique à Mediapart pourquoi. « La justice a fait un pas, j’en fais un », dit-elle.
Ce samedi, au moins 49 000 personnes ont défilé à Paris et plusieurs milliers dans le reste de la France, selon le cabinet indépendant Occurrence, pour dire « stop » aux violences sexistes et sexuelles et aux féminicides. Le collectif #NousToutes, à l’initiative de cette manifestation, salue « la plus grande marche de l’histoire de France contre les violences » sexistes.
L’actrice et scénariste Noémie Kocher fait partie des comédiennes à avoir poursuivi le réalisateur Jean-Claude Brisseau pour harcèlement sexuel, condamné en 2005. C’était avant #MeToo et avant Adèle Haenel. À l'époque, la presse et une grande partie du monde du cinéma s’étaient déchaînées contre elle.
Au lendemain du comité sur l’immigration, Marlène Schiappa promettait que la France allait « désormais expulser les citoyens étrangers condamnés pour violences sexuelles ». Depuis, Mediapart a cherché à comprendre ce qui se cache exactement derrière cette annonce. Réponse : un coup de bluff. Au risque de servir l’extrême droite.
Victime d’attouchements lorsqu’elle était mineure, Marie a attendu d’intégrer la police pour dénoncer son agresseur. Elle témoigne de la difficulté à se livrer à la justice, des insuffisances de l’accompagnement des victimes, mais aussi du poids de ses orientations de carrière pour que son témoignage soit jugé crédible.
L’Inspection générale de la justice a analysé les meurtres conjugaux commis en 2015 et 2016, définitivement jugés. Dans près de la moitié des cas, un signalement avait déjà été fait à la police ou à la gendarmerie. « Très clairement, ça ne va pas », a reconnu la ministre de la justice Nicole Belloubet dans Le JDD.
À la suite de l’enquête et du témoignage d’Adèle Haenel accusant le réalisateur Christophe Ruggia et des nouvelles accusations de violences sexuelles visant Roman Polanski, les réactions ont fusé et de nombreuses questions sont restées en suspens. Comment les journalistes enquêtent-ils sur ces affaires ? Quel rapport le journalisme entretient-il avec la justice ? Retrouvez ici le chat organisé vendredi midi avec Marine Turchi et Michael Hajdenberg.
Des consignes ont été données par les attachés de presse du film de Roman Polanski à plusieurs journalistes, pour qu’aucune question en lien avec les accusations visant le cinéaste ne soit posée, lors des interviews. L'acteur principal, Jean Dujardin, a refusé plusieurs fois d’y répondre.
Un député de la majorité, Pierre Cabaré, est visé par une enquête préliminaire pour harcèlement sexuel et moral sur sa suppléante. Quatre anciens collègues confirment les accusations. Mais aucune sanction ou mise en retrait n’a été demandée par LREM.
Les partis politiques refusent souvent de sanctionner des élus accusés de violences à l’égard des femmes. Avec #MeToo, l’embarras grandit dans les états-majors. Mediapart a enquêté dans plusieurs villes de France, notamment à Laval, Lorient, Saint-Nazaire ou Villepreux.
Le collectif #NousToutes et l’entreprise de formation elueslocales.fr ont compilé plus de 300 témoignages d’élues locales. Sexisme ordinaire, propos à connotation sexuelle, agressions sexuelles : elles décrivent un quotidien édifiant, dû à leurs collègues hommes.