Si vous êtes déjà las de cette rentrée incertaine, la lecture du dernier Georges Vigarello vous aidera à comprendre comment la fatigue est devenue le mal du siècle.
Avec « Fille, femme, autre », Bernardine Evaristo a remporté le Booker Prize. Elle est la première femme noire à recevoir ce prix prestigieux, qui salue un très bon roman. Entretien.
Dans la bouche d’Emmanuel Macron, le « séparatisme » a remplacé le « communautarisme ». Si, au premier abord, le glissement sémantique peut paraître louable, le mot véhicule en réalité une histoire chargée et un imaginaire piégé.
Avec Chavirer, Lola Lafon revient à ses thèmes de prédilection (le corps féminin, la danse) et raconte le pardon qu’une jeune femme ne peut s’accorder. Mais en l’ancrant de plain-pied dans le décor socio-politique récent, la romancière dénonce une société où seuls les tenants de la culture dominante ont droit à la parole.
Black Manoo est un roman qui nous apprend des choses sur Paris, la France et les Français. Ses personnages principaux sont des Ivoiriens. Troisième livre de Gauz, auteur qui a découvert la France à l’âge de 28 ans et qui vit aujourd’hui entre Paris et Grand Bassam, il questionne les relations entre Africains et Européens. Et c’est très fort.
Dans un livre récent, Nicolas Poirier restitue les apports du philosophe en ce qui concerne le caractère politique des droits de l’homme, l’originalité de la démocratie comme forme de société et le fantasme d’unité qui nourrit les dérives totalitaires.
Pour célébrer les 150 ans de la République, Emmanuel Macron a choisi de présider vendredi une « cérémonie de naturalisation » au Panthéon. Que signifie ce rituel ? Que donne-t-il à voir de la relation entre la République et ses autres ? Entretien avec la chercheuse Sarah Mazouz.
L’anthropologue et activiste états-unien décédé mercredi à Venise, connu pour sa critique des « jobs à la con » et son histoire de la dette, laisse une œuvre déjà majeure et pourtant inachevée. Graeber était l’une des rares personnalités intellectuelles à mener de front son travail académique et ses engagements militants avec une même exigence.
Alors que nous apprenons le décès de l’anthropologue anarchiste américain David Graeber, Mediapart republie les nombreux entretiens réalisés avec lui au cours de ces dernières années, en écho aux mouvements de protestation dans le monde, à son travail approfondi sur la dette et à sa tentative de redéfinition des contours de la classe ouvrière.
Le mouvement Black Lives Matter ne cesse d’être tragiquement relancé par des assassinats de Noirs aux États-Unis. En France, la rentrée littéraire voit fleurir les traductions de textes écrits hier et aujourd’hui par des Africains-Américains autour d’histoires réellement vécues. Tour d’horizon avec Maya Angelou, James Baldwin, Colson Whitehead… Et quelques livres français !
Dans son livre Prédations, notre confrère Laurent Mauduit dresse le bilan de plus de trois décennies de privatisations en France et alerte sur ce mouvement de marchandisation généralisée. Nous publions des bonnes feuilles de l’ouvrage qui révèlent les secrets bien gardés de l’une de ces privatisations : celle, partielle, de GDF Suez.
La fin d’une revue d’idées n’est jamais une bonne nouvelle. Mais les motifs invoqués par Pierre Nora pour annoncer la fin de la parution du Débat, revue publiée depuis quarante ans chez Gallimard, révèlent surtout la fossilisation de toute une génération d’intellectuels.
Le Bureau des légendes, dont la cinquième saison a été diffusée au printemps sur Canal +, est la tête de pont d’une vaste stratégie de soft power mise en place par les militaires français. Une enquête du numéro 16 de la Revue du Crieur.
Valeurs actuelles, après avoir publié un texte avilissant sur la député Danièle Obono sous couvert de feuilleton fictif, a nié tout racisme dans une telle prose. En mettant au défi d’y trouver la moindre trace. Défi relevé.
Best-seller couronné par le prix Strega, le plus prestigieux des prix italiens, « chef-d’œuvre » selon Roberto Saviano, M – l’enfant du siècle, d’Antonio Scurati, se présente comme un « roman documentaire » sur l’ascension de Mussolini. Mais son usage de la littérature et sa conception de l’histoire posent problème. Un roman sur le fascisme peut-il se croire tout-puissant ?
Dans son dernier livre, la philosophe Barbara Stiegler décrit son « basculement dans l’action » et propose des pistes pour se sortir des rets d’un néolibéralisme dont le grand récit, forgé à partir d’une lecture tronquée de la révolution darwinienne, continue de nous entraver.